mercredi, 14 décembre 2005
Gazon maudit
A. r. évoque sur À mains nues, dans sa note du 12 décembre, "les gazons fendus d’Aphrodite", variante des "pelouses fendues d’Aphrodite", titre d’un recueil de poèmes de Maurice Blanchard (1943). Signalons que, si l’expression est belle, elle n’en est pas moins fautive, puisqu’elle démarque la transcription incorrecte d’un fragment d’Empédocle : λιμένας σχιστὸυς Άφροδίτης — "les ports fendus d’Aphrodite". C’est une confusion entre λιμήν (port) et λειμών (pelouse) qui est à l’origine de cette lecture, invalidée par le contexte même du passage.
Voir à ce propos : Empedoclis carminum reliquiæ in philosophorum græcorum veterum, præsertim qui ante Platonem floruerunt, operum reliquiæ, II (Amsterdam, J. Müller, 1838) ou Empedoclis carminum reliquiæ in Fragmenta philosophorum græcorum (Fr. Guill. Aug. Mullachius éd., paris, Firmin-Didot, 1860).
21:00 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (8)
mardi, 13 décembre 2005
Tant crie l'on Noel...
(Dictionnaire de Trévoux)
Ces considérations liturgiques ne préoccupent plus guère nos contemporains. L’Avent, aujourd’hui, évoque tout au plus un calendrier gourmand ; nos hagiographies mercantiles préfèrent saint Nicolas à saint Dominique l’Encuirassé et le Père Noël, ogre faussement débonnaire que de prolétaires iconomanes accrochent à leurs façades, a définitivement cannibalisé l’enfant Jésus.
L’Avent, aujourd’hui : l’obscène conjugaison de la marchandise putassière et du misérabilisme pleurnichard.18:40 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (6)
Petite anthologie portative 16
"4
[...] Elle me regarda, aux anges & fixement. Le maxillaire inférieur claqua sur sa cage thoracique. Douce & tenace, mi-Austen mi-Brontë, son visage embrasé balbutiait (ou était-ce le scalp solaire PEU AVANT LA CULBITTE ?). Elle leva ses doigts-pinces — et osa agripper mes épaules — : "Ouh, Dr Mac Intosh — !" dit-elle, encore incrédule de tant de bonheur.
5
—.— ——./— — :"??" — "."/— :"??" — — "..." —/:!!!!!!!!!!!!!!!!
6
(Faisait quasiment noir dans LA TIRE À PAPOUILLES, ENTRE CHIEN & LOUP précisément./ "You are very clever —" Elle, sans arrêt, TENANT À LA MAIN UN MARTEAU RISIBLEMENT PETIT — —).
*
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[...]
Arno Schmidt, "Piporakemes !", in Vaches en demi-deuil, trad.Claude Riehl, Tristram, 2000)
17:45 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
Un avis autorisé 7
Note du 14 novembre 1927, p. 630)
17:21 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (5)
lundi, 12 décembre 2005
Verbatim
22:20 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (6)
dimanche, 11 décembre 2005
Et trouva la librairie de sainct Victor fort magnifique...
18:57 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (6)
Ludions et farfadets
17:35 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
samedi, 10 décembre 2005
Petite anthologie portative 15
Saumon de Winnipeg
Jambon de mouton à l'Écossaise
Pommes Royal-Canada
Vieux vins de France
(Blaise Cendrars, "Menus", III, in Documentaires, Denoël, 1947)
21:09 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Gastronomie
Le dictionnaire de cuisine d'Alexandre Dumas est, comme on sait, d'une lecture non moins instructive que divertissante. À l'approche des fêtes de fin d'année, les gourmands ne manqueront pas de s'y reporter pour tout connaître des mœurs de l'huître et de la production du foie gras.
"On sait que le foie gras de Strasbourg est réputé fournir le roi des pâtés. L’opération par laquelle on obtient les foies gras consiste principalement à engraisser les oies de manière à produire chez elles une tuméfaction de cet organe. Le foie d’une oie soumise au traitement que leur font subir les engraisseurs de Strasbourg arrive à être jusqu’à dix ou douze fois plus gros que nature.
Pour en arriver là, on soumet ces animaux à des tourments inouïs, qui n’ont pas même été déployés sur les premiers chrétiens : on leur cloue les pattes sur des planches pour que l’agitation ne nuise pas à l’obésité ; on leur crève les yeux pour que la vue du monde extérieur ne vienne les distraire ; on les bourre avec des noix sans jamais leur donner à boire, quels que soient les cris de souffrance que leur arrache la soif."
(Alexandre Dumas, Mon dictionnaire de cuisine, 1872)
Au moins, les huîtres, que l'on gobe toutes vives — "les vrais amateurs" les mangent "sans vinaigre, sans citron, sans poivre" —, ne poussent-elles pas de cris de souffrance. L'huître meurt dignement. Comme les premiers chrétiens.
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vendredi, 09 décembre 2005
Madame la Misère
L'année se termine, les fêtes approchent.
Il n'est question que de charité, de solidarité, de compassion... On s'émeut du sort de ces pauvres qui meurent de faim et de froid. C'est terrible. Je vais finir par déposer un paquet de macaronis dans le chariot du Secours Populaire, afin de pouvoir à Noël digérer mon foie gras en toute sérénité.
Dans trois semaines, heureusement, on ne parlera plus de tout cela.
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