dimanche, 11 décembre 2005
Et trouva la librairie de sainct Victor fort magnifique...
Lille se targue de posséder "la plus grande librairie du monde". Corollairement, les piles de best-sellers ou de prix littéraires sont plus hautes au "Furet du Nord" que partout ailleurs. Il n'est cependant pas plus facile qu'ailleurs d'y trouver les minores ou les marginaux, ceux que n'ont pas salués les trompettes de la renommée. Pas un seul titre de Federman en rayon (bien que France Culture lui ait récemment consacré une série d'émissions), pas un seul Ceronetti... En revanche, naturellement, des brouettées d'Angot, de Nothomb et autres pauvretés de la même farine. Avons-nous d'ailleurs encore, aujourd'hui, un seul grand écrivain de langue française ? Quelqu'un de la stature, disons d'un Murakami ? il est permis d'en douter...
Finalement, je suis ressorti avec le gros "Quarto" des Œuvre d'Artaud, un volume de poèmes de Follain et les Aphorismes d'Oscar Wilde. Où l'on trouve ceci : "Les historiens d'autrefois nous ont donné de délicieuses fictions en guise de faits ; le romancier moderne nous présente des faits ennuyeux en guise de fiction."
18:57 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Avons-nous d'ailleurs encore, aujourd'hui, un seul grand écrivain de langue française ?
HUM ? je m'équipe (bouteilles à manque d'oxygène / lampes de mineurs) et dans quelques semaines je vous réponds (ça s'appelle la trève des confiseurs , non ?)
Kawakami Hiromi ? non ça ne sonne pas français comme nom !
S di Natale ? non plus !
bon ! je plonge ! bloug gloub ! (raaah ! c'est quoi cette méduse glauque : un Houellebecq urticant ! ça commence bien ma plongée !)
Écrit par : hozan kebo | dimanche, 11 décembre 2005
Vous aurez peut-être la chance, au royaume des ombres abyssales, d'entrevoir le très rare Quignard, qui est aux littérateurs à la mode ce que le cœlacanthe est aux bâtonnets de colin surgelés...
Écrit par : C.C. | dimanche, 11 décembre 2005
hum ? comparaison dangereuse : je doute que le coelacanthe soit fort gouteux ! et il n'est pas certain que Quignard trouverait flatteur d'être asssimilé à :
Latimeria chalumnae
Le coelacanthe ou "vieux quadrupède", l'ancêtre des vertébrés terrestres, est bien connu grâce à un fossile remontant de 75 à 400 millions d'années.
On croyait l'espèce éteinte lorsqu'en 1938 on captura un coelacanthe au large des côtes d'Afrique du Sud. De longues recherches ont permis, en 1952, de découvrir son habitat: l'archipel des comores.
En 1975, on découvrait que le coelacanthe est ovovivipare lorsqu'on a capturé une femelle de 1,5 m portant en gestation 5 jeunes ressemblant parfaitement à l'adulte mais ne mesurant que 30 cm. Parmi les spécimens pris jusqu'à présent, le plus lourd pesait 95 kg et le plus long mesurait 1,8 m.
Le Musée canadien de la nature possède un spécimen de 42 kg.
(j'espère que Quignard est un peu plus épais : ou alors qu'il se gave vite de bâtonnets de colin décongelé trempés dans de la mayonnaise)
Écrit par : hozan kebo | lundi, 12 décembre 2005
Voilà de fort instructives précisions sur les cœlacanthes. Quoique l'ouvrage date un peu, on pourra également consulter Louis Agassiz, "Recherches sur les poissons fossiles", tome 2, 2e partie, p. 170 sqq. (Neuchâtel, 1833-1843).
Sur le fond et la cohérence de la comparaison, j'admets que le rapprochement procède de la même logique que la rencontre machine à coudre/parapluie — poésie saugrenue en moins. Mais c'est justement parce que cela révolte le sens commun que de prétendre comparer un véritable écrivain, voué par son exigence et son érudition au statut de fossile vivant, incomestible, à de médiocres et arrogants scribouillards, insipides et, partant, propres à être consommés par des jobards peu difficiles...
Écrit par : C.C. | lundi, 12 décembre 2005
En fait, l'accent est mis sur l'essentiel : en quantité, Nothomb etc.
en qualité, Quignard et autres ; et par exemple du point de vue de l'"éditeur", les deux sont plutôt nécéssaires.
Écrit par : l. p. | mardi, 13 décembre 2005
doit on comprendre que le coelacanthe
est une necessité
éditoriale
(et que A Nothomb est l'équivalent du battonnet de colin congelé - ce qui est mon avis )
Écrit par : hozan kebo | mardi, 13 décembre 2005
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