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jeudi, 29 octobre 2020

La balade parmi les tombes

Naguère, je considérais avec une indifférence vaguement méprisante le rituel de la Toussaint — le mot renvoyant évidemment aux Trépassés, aux chrysanthèmes, à nos morts obscurs, voués à l'oubli et au purgatoire, plutôt qu'aux élus du martyrologe, à la turba sanctorum, aux bienheureux, aux vénérables, jouissant de "l'immarcescible couronne de gloire".
Depuis quelques années, je sacrifie, presque furtivement, à la tradition — par nostalgie, remords tardif ou simplement parce que — pour citer Vialatte — l'approche de la mort rend le vieil homme mélancolique. Dans les derniers jours d'octobre, je me rends dans le petit cimetière de mon coin de Sologne bourbonnaise et dépose quelques discrètes pensées sur la tombe de famille où les noms des parents, des aïeuls s'effacent, comme leur souvenir… La campagne alentour est paisible. Des bœufs blancs paissent dans les pâtures, vertes sous un ciel bas et gris, sans oiseaux.

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