jeudi, 12 janvier 2006
Je m'en vais ou je m'en vas... 3
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Petite anthologie portative 19
LA TORTUE
Le ministre de l'Intérieur est à l'intérieur ;
Il met craintivement sa tête à l'extérieur.
Il est humile, sans rival seigneurialement humile :
Il flaire de son haut le terre-à-terre, museau mobile.
De temps en temps, cela le prend, il entreprend de s'échapper.
Il galope lentement de plante en plante,
Vise le paradis de la septième plante...
Il ne s'échappe pas, car ni la tortue ni le ministre de l'Intérieur
Ni nous, nul de nous, ne pouvons être à l'extérieur.
(Armand Robin, Le Monde d'une voix, 1968)
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Le grand style 11
(J. Barbey d'Aurevilly, La Littérature du tabac & La Blague en littérature, La Rochelle, Rumeur des âges, 1999, p. 34)
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lundi, 09 janvier 2006
Kafka sur le rivage
23:55 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (9)
"Au-dessus des poubelles où remourront leurs vers..."
22:54 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
dimanche, 08 janvier 2006
Le roi de la fève
Au calendrier, l'Épiphanie tombe désormais le premier dimanche suivant le jour de l'an. Cette célébration dominicale permet de sacrifier en famille au rituel de la galette des rois — peu importe la signification religieuse de la fête, pourvu que les pâtissiers fassent leur beurre !
On trouvera d'intéressantes précisions sur l'Épiphanie dans l'indispensable dictionnaire de théologie de l'abbé Bergier (Paris, Vivès, 1852, volume II, p. 242). Celui-ci nous rappelle que "dans les premiers siècles de l'Église, la fête de Noël et l'Épiphanie se célébraient le même jour, savoir le 6 de janvier". C'est l'Église d'Alexandrie qui, au début du Ve siècle, fixa la date de Noël au 25 décembre. On ignore si c'est à la demande des pâtissiers...
On pourra également, sur la coutume de la fève au gâteau, consulter le Palais des curieux, de Béroalde de Verville (Paris, Veuve Guillemot, 1612) :
"On sçait la coustume de France, et d’autres lieux, que la veille du jour de l’Épiphanie on se donne licence de se resjouir à boire, et commence-on dès la veille que l’on coupe le gasteau en plusieurs pièces. Estant coupé on met ces parts en un linge, et on faict parler un enfant, on luy dit "Febé", et il dit "Dominé", et un de la compagnie luy respond, disant "Pour qui?", et l’enfant dit "Pour Dieu", et celuy qui tire les parts la met en lieu certain pour la donner aux pauvres, après on continuë tant que les divisions soyent accomplies. En l’une de ces parties est une fève, et la part en laquelle elle est faict son possesseur roy. Si celuy qui couppe le gasteau descouvre la fève ou la couppe, il est roy ; si en la part à Dieu est la fève, le maistre ou maistresse de la maison aura le sceptre. Et quand le roy boit chaqu’un chante "Le roy boit": si quelqu’un y faict faute, il est amendé…"
"À cette feste doncques que nous nommons les Roys, on faict un gasteau auquel on cache une fève pour au hazard faire tomber ce royaume de gourmandise à celuy qui aura la feve, lequel seroit roy des crevez. Or cettuy-là est dit, proclamé et nommé roy, lequel n'estant rien est soudain eslevé au plus haut degré d'honneur, il devient grand en un moment, aussi il deschet soudain, il s'enfle comme une fève abreuvée, et puis il périt comme n'ayant point esté..."
Je suis bien déçu : le hasard, aujourd'hui, n'a pas voulu me sacrer "roi de la fève".
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samedi, 07 janvier 2006
Zoo-lexicologie
Dans Le Luxurieux, pochade érotique de Legrand, une certaine Bibi évoque longuement ses fantasmes oniriques :
"Je me vois chaque nuit dans un pays nouveau,
Je me trouve serpent, arbre, poisson, oiseau.
Si je me vois jument, un maquignon me dompte,
Un palefrenier me sangle, un cavalier me monte.
Je deviens quelquefois matelas et coutil,
Pierre où le rémouleur affile son outil,
Barre que l’on rougit et martèle à l’enclume,
Lampe que l’on remplit, chandelle qu’on allume.
Si je me vois perdrix, un braconnier m’abat,
À moins que son fusil ne vienne à prendre un rat… »
(Théâtre érotique français au XVIIIe siècle, Le Terrain vague, 1993)
On ne songe pas immédiatement à rapprocher cette jolie expression du verbe rater, qui en dérive :
« On dit figurément, qu'une arme à feu a pris un rat quand l'amorce n'a point pris, ou que l'arme ne tire pas. Votre pistolet, votre fusil a pris un rat. Et on dit d'un homme qui a manqué son dessein, qui a manqué son coup, qu'il a pris un rat. Il est familier et ironique. » (Académie, 1762)
On ne confondra pas prendre un rat et donner des rats :
« Parmi le peuple, on dit donner des rats pour dire marquer les habits des passants avec de la craie ou de la farine, dont on a frotté un petit morceau d'étoffe coupé ordinairement en forme de rat et attaché au bout d'un bâton. Pendant les jours gras, les petits enfants s'amusent à donner des rats aux passants. » (Ibid.)
Ces rats-là ne seraient-ils pas devenus, de mutation en mutation, nos poissons d'avril en papier découpé ? Mystères de l'évolution lexicale...
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Un avis autorisé 8
17:08 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Vertes campagnes
où se déroulera
une bataille d'étrangers
dans cette campagne altérée
où tremblent à peine les cimes."
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jeudi, 05 janvier 2006
Diem perdidi
00:15 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (9)