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mardi, 13 décembre 2005

Tant crie l'on Noel...

"AVENT, s. m. Le temps qui précède la fête de Noël. Il dure quatre semaines. Le premier dimanche de l’Avent est un dimanche de la première classe. Les religieux et les personnes de piété jeûnent l’Avent comme le Carême. On ne marie point durant l’Avent sans dispense. Dans les premiers siècles de l’Église on jeûnait pendant l’Avent trois fois la semaine, le lundi, le mercredi et le vendredi. Il est parlé de ce jeûne dans le 9e canon du concile de Mâcon tenu en 581. Mais il était en usage dès auparavant dans l’Église romaine, et même dans l’Église de France, où l’on prétend que Rupert, évêque de Tours, l’introduisit. Quelques-uns croient que le concile de Mâcon ne le prescrit qu’aux clercs. Ensuite on jeûna tous les jours. Ce jeûne commençait depuis la fête de saint Martin, c’est pour cela qu’on l’appelait le Carême de saint Martin. Les capitulaires de Charlemagne nous apprennent aussi qu’on faisait dans le IXe siècle un jeûne de quarante jours avant Noël. Les clercs y ayant été obligés, comme nous l’avons dit, les personnes pieuses entre les laïcs les imitèrent. La coutume s’en introduisit, et l’usage et la pratique en firent une loi. Cependant Amalarius témoigne dans le IXe siècle que cette pratique ne regardait que les personnes pieuses. En 1270, Urbain V, au commencement de son pontificat, en fit une loi pour les clercs de la cour romaine. L’Avent n’a pas toujours commencé au même temps. Dans l’office ambrosien il y a six dimanches de l’Avent, et le premier est celui qui suit la fête de saint Martin. Saint Grégoire, dans son sacramentaire, met cinq dimanches, qu’il appelle dimanches d’avant Noël et qui sont comme les dimanches de l’Avent ; et l’on trouve que l’Avent est quelquefois appelé simplement Carême, Quadragesima ; comme dans la vie de saint Dominique l’Encuirassé. On appelle aujourd’hui première semaine de l’Avent celle par où l’Avent commence, et qui des quatre qui le composent est la plus éloignée de la fête de Noël. Nous apprenons d’Amalarius et de saint Grégoire dans son sacramentaire qu’autrefois c’était tout le contraire, et que l’on appelait première semaine de l’Avent celle qui est la plus près de la fête de Noël, et qu’on appelle aujourd’hui la dernière. Aujourd’hui, dans toute l’Église romaine, l’Avent n’a que quatre dimanches, et le premier est le dimanche le plus proche de la saint André. Dans l’Église grecque il commence le 14 novembre, ce qui revient à l’ancienne pratique de le commencer à la Saint-Martin."

(Dictionnaire de Trévoux)

Ces considérations liturgiques ne préoccupent plus guère nos contemporains. L’Avent, aujourd’hui, évoque tout au plus un calendrier gourmand ; nos hagiographies mercantiles préfèrent saint Nicolas à saint Dominique l’Encuirassé et le Père Noël, ogre faussement débonnaire que de prolétaires iconomanes accrochent à leurs façades, a définitivement cannibalisé l’enfant Jésus.

L’Avent, aujourd’hui : l’obscène conjugaison de la marchandise putassière et du misérabilisme pleurnichard.

Commentaires

l’obscène conjugaison de la marchandise putassière et du misérabilisme pleurnichard.

ADJECTIF + nom + nom + ADJECTIF + nom + ADJECTIF

ça boite un peu , non ?

l'obscene marchandise de la putassiere conjugaison du pleurnichard miserabilisme

adj nom adj nom adj nom
comme ça , ça marche au pas ! une deux une deux !

(Ermite surnommé "l'encuirassé" à cause des instruments de pénitence qu'il portait sur lui en réaction contre la décadence morale du clergé de son époque. Il vécut d'abord dans les Marches d'Ancône dans la solitude et un rigoureuse pénitence. Il portait directement sur sa chair une cuirasse de fer qu'il ne quittait que pour se donner la discipline en expiation de ses fautes et en réparation de celles des autres chrétiens.Son père spirituel lui permet de partir pour Font-Avellano dans la province de Spolète, où il prit le chemin du ciel

euh ? cher CC , vous faites dans le SM ?

Écrit par : hozan kebo | mardi, 13 décembre 2005

Boiterie ?
(Adj. + nom) + (( nom + adj.)+( nom + adj.))
Chiasme entre le déterminé et le double déterminant, parallélisme entre les deux syntagmes de ce dernier... Ça pourrait se défendre, si ce n'était hélas une lourdeur bien involontaire !
Merci, une nouvelle fois, pour vos précisions érudites. J'avoue n'avoir pas pris la peine de rechercher qui était cet "encuirassé". Tous ces fanatiques de la mortification et de la pénitence sont assez fascinants, même si l'on ne donne pas dans le sado-maso — qui n'est pas vraiment ma tasse de thé !

Écrit par : C.C. | mardi, 13 décembre 2005

Ne bougez point, Chomsky je vais quérir.

Écrit par : Le Duc | mardi, 13 décembre 2005

Sous l'orage de la pléthore, les boulimiques de l'abstinence auraient-ils ce charme désuet des confluents taris?

Il y a des coquetteries, chez les fanatiques, n'est-ce pas?

Louis-Combet en fait un miel qui attire souvent le petit ourson que je suis...

Écrit par : Gaspar | mercredi, 14 décembre 2005

Il n'y a plus qu'à glisser la Cantate BWV 62 du 1er dimanche de l'Avent, puis la BWV 147 du 4e dimanche du même Avent, les deux du même J.S. Bach, pour nous purifier des miasmes du sado-masochisme ascétique et des "putridités" illuminées et mercantiles.

Belle fête de la lumière pour cette fin de mois !

Écrit par : grapheus | mercredi, 14 décembre 2005

Excellente suggestion !
Nous poursuivrons par l'oratorio de Noël, BWV 248, le moment venu...
Avec mes souhaits en retour.

Écrit par : C.C. | mercredi, 14 décembre 2005

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