vendredi, 07 avril 2006
Graffiti 2
Ceronetti, Queneau : même attention portée aux inscriptions, enseignes, affiches, graffiti... On a cependant le sentiment que l’un s’amuse et l’autre pas. Dans Courir les rues, l’anecdotique, le cocasse, la précarité des signes bancals et balbutiants suscite de dérisoires épiphanies — "Lentilles vert émeraude" ou "Vaugelas bouquiniste". Dans les carnets de Ceronetti, l’épitaphe, la plaque commémorative alimente une méditation tranquille sur la précarité de l’être et des choses — Et in Arcadia ego... Placards et publicités omniprésents clament absurdement la trivialité et la sottise des temps :
LE CHRIST EST LA VOIE DE LA VÉRITÉ ET DE LA VIE.
AMUSE-TOI ET GAGNE UNE PANDA." (La Patience du brûlé, Albin Michel, 1995, p. 85)
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jeudi, 06 avril 2006
"En ce temps de grande paresse..."
Nulla dies sine linea ?
22:47 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 04 avril 2006
Substantifs féminiformes
Extrait d’un mail émanant de la SIÉFAR (Société Internationale pour l'Étude des Femmes de l'Ancien Régime) :
Autrice, professeure ? Voilà assurément des audaces lexicales qui contribuent grandement à libérer la femme !
à propos du mot auteur, le Robert historique de la langue française indique : "Le mot n’a pratiquement pas de féminin en français d’Europe : auteuresse (av. 1921), autoresse et authoress (1867, chez Taine, anglicisme), ni autrice, plus régulier et ancien ne sont usuels." Pour professeur, le même dictionnaire précise : "malgré la tentative de quelques formes féminines (professeuse, professoresse, une professeur), le masculin est seul en usage en français d’Europe, en parlant d’une femme."
En revanche, on notera que la forme conne ne fait l’objet d’aucune réserve.
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lundi, 03 avril 2006
"Je pense que vous estes venu par la pluye : vous estes encore tout tortant"
Parti il y a une semaine avec la pluie, je rentre sous les giboulées.
23:24 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 28 mars 2006
Météo 14
Je pars pour quelques jours.
08:58 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 27 mars 2006
Printemps des poètes 4
"… la poésie est un piège. On y sombre d’une façon si douillette, si ronronnante. Le joli pue."
Il y a, en effet, pas mal d’étrons le long des sentiers fleuris du Printemps des poètes.
15:50 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 26 mars 2006
La profondeur lyophilisée
Qu’un ivrogne profère un truisme, cela donne une brève de comptoir. Qu’un moraliste ou un philosophe la note sur ses tablettes, vous avez un apophtegme.
Il ne suffit pas que Nicolás Gómez Dávila ait écrit "La seule différence entre riches et pauvres, aujourd’hui, c’est l’argent" pour qu’on le considère comme un remarquable penseur ; mais il suffit qu’il ait signé cette platitude pour qu’on y soupçonne quelque tiefere Bedeutung.
(Citation trouvée sur le site du Magazine de l'homme moderne, traduction de Philippe Billé. Voir également l'article de Juan Asensio, alias le Stalker, "Gómez Dávila ou la passion de la réaction")
21:10 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 25 mars 2006
Perché leggere i classici
Relisons plutôt, en attendant que le facteur nous apporte Ceronetti, Gustave Roud et Gretel Ehrlich, les chroniques de Fruttero et Lucentini, qui, en une trentaine d'années, n'ont guère pris de rides : aujourd'hui comme hier, "la prédominance du crétin" s'impose, tapageuse et accablante. L'espèce des "mandarins rosés", on le voit ces jours-ci, n'est pas éteinte ! (voir "Le mandarin rosé", in La Prédominance du crétin, Livre de Poche, 1990, p. 86)
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vendredi, 24 mars 2006
"Vous marcherez sur le trottoir le long du défilé"
Compte rendu, dans Libération, des manifestations d’hier :
"Des professeurs d'université sont là aussi. Approchant du ministère de l'Education, ils ont scandé : Etudiants, enseignants solidarité ! et De Robien au balcon ou sinon nous entrons."
Des professeurs d'université, habituellement "graves et sérieux comme l'âne", braillant sur l'air des lampions... Je pense à Michaux : "En observant des séminaristes, bientôt docteurs en théologie, jouer à taper du pied sur un ballon de football, on est amené à remarquer qu’il est apparemment plus facile au tigre d’être totalement, dignement tigre qu’il ne l’est pour l’homme d’être homme."
("Tranches de savoir", in Face aux verrous, Gallimard, 1967)
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jeudi, 23 mars 2006
Printemps des poètes 3
Bukowski, à propos d’un soi-disant poète :
"Il pond un tas de poèmes remplis de mots comme Étoile mer nuit mort amour blessure et tu trouveras facilement les autres. Comment il appelle ça n’a aucune espèce d’importance parce que des types comme lui ils sont aussi nombreux que les brins d’herbe rabougris que je peux voir de ma fenêtre du deuxième étage."
Et, vingt ans plus tard, à propos d’ateliers d’écriture poétique :
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