jeudi, 17 janvier 2008
"La crope large et les nages grosses"
Polémique sans grand intérêt autour de la couverture d’un récent numéro du Nouvel Observateur, où s’exhibent en noir et blanc les gibbosités fessières d’une Simone de beauvoir déjà mûre. Michel Polac a déjà dit — c’était il y a plus d’un an de cela dans Charlie Hebdo — tout ce qu’il y a à dire là-dessus, à propos d’un livre qui venait de paraître, "une sale biographie à l’américaine où l’on renifle les taches sur les draps des hôtels de passe" : "Qu’est-ce qu’on a à foutre des fesses de Simone ?"
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lundi, 14 janvier 2008
Mère des gens sans inquiétude
Le Monde du 12 janvier consacre un article enthousiaste à une "ex-caissière chez Leclerc devenue blogueuse à succès". On vante "le ton humoristique et léger de ses chroniques", non sans préciser que la demoiselle, qui écrit comme une élève de troisième, est "titulaire d’un D.E.A. de littérature". Tout cela — la niaiserie complaisante du billet signé Emmanuel Valette aussi bien que l’indigence appliquée de "l’hôtesse de caisse" diplômée — ne fait que confirmer ce que l’on croyait déjà savoir : le journalisme et l’enseignement des lettres sont tombés bien bas.
Pour ce qui est du niveau intellectuel des politiques, depuis les perles de Mac Mahon, on ne s’étonne plus de rien. Pourtant, ce matin, j’ai interrompu un instant ma gymnastique en entendant Jean-Louis Debré évoquer à la radio l’un de ses meilleurs souvenirs de maire : "le banquet des sourds-muets", pour lequel il avait envoyé des invitations... en braille.
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mercredi, 09 janvier 2008
Petite anthologie portative 45
BALBUTIEMENTS DU TEMPS
(ready-made pour L.S.)
mo mo lu lu
di tu ma ma
mi we me me
do th je gi
fr fr ve ve
sa sa sa sa
so su di do
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vendredi, 04 janvier 2008
Thrénodie baveuse
"La deploration — apprend-on dans l’Art poétique de Claude de Boissière — est plainte sur quelque inconvenient escheu."
La notice nécrologique est donc, en quelque sorte, l’équivalent moderne et prosaïque de la déploration, puisque l’inconvénient échu qui constitue l’argument de celle-ci est, dans la plupart des cas, le trépas d’un haut personnage. Pourtant, lorsque c’est Francis marmande qui prend prétexte de la disparition de Christian Bourgois pour s’essayer à cet exercice de style, on constate que l’hommage funèbre tourne, au bout de trois lignes, à la récupération la plus sottement démagogique, la plus vulgaire et la plus indécente qui soit. Pour le spirituel chroniqueur du Monde, l’inconvénient échu n’est pas la mort de l’éditeur, mais bien l’arrivée au pouvoir, il y a quelques mois de monsieur Sarkozy. Il est difficile de saisir le rapport. Que viennent faire dans ce laborieux papier les tribulations de la famille faye, le visite du Président au vatican, son passage à Disneyland ou ses vacances en Égypte ? Francis marmande, bien pensant de gauche (la formule est, dans certains milieux "intellectuels", pléonastique), me fait songer à ces bigotes fielleuses qui ne ratent pas un enterrement et débinent leur prochain tout au long du cortège en route pour le cimetière. C’est pitoyable et inconvenant.
(Voir "Christian Bourgois, adobe garamond, corps 12", Le Monde du 2 janvier)
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mercredi, 02 janvier 2008
Asinus asinum fricat
— Bonne ânée !
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mardi, 01 janvier 2008
Nugæ
17:56 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
Petite anthologie portative 44
RUE BARDOUX
Sur le crépi d'un mur vierge de mousse
S'étale en rouge un graffiti mahous :
Marie (03) vous emmerde tous.
(M.R., Huit épigrammes et dédicaces clermontoises, prosaïques, nostalgiques, odonymiques, cordiales et autobiographiques)
17:34 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 30 décembre 2007
Bourgogne
Hier après-midi, rapide expédition à la solderie de C. — qui s’enorgueillit d’avoir eu le premier maire socialiste du monde (sic. Se trouvera-t-il, dans le futur, une ville pour se flatter d’avoir eu le dernier ?). J’en reviens avec :
— une brassée de disques de jazz — trois pour un euro, la plupart récents et presque tous excellents. Mais qui écoute encore du jazz, aujourd’hui ?
— deux cartons de bourgogne hautes-côtes de nuits, très convenable, auquel un passage en carafe ôtera un soupçon d’acidité excessive ;
— quatre volumes dépareillés de l’Œuvre poétique d’Aragon, dans la belle édition du Livre Club Diderot.
Dans le tome XII (1953-1956), hommage à Colette, dont l’auteur évoque
"[la] voix de syrinx où perchait
Avec toutes les variations d’un Beaune
Le roulement des r comme un vin dans le chais."
Les sourcilleux tiqueront devant les licences orthographiques (deux, déjà, dans le passage cité !) ou les alexandrins quasi mirlitonesques (oh ! cette double diérèse !) ; ceux qui ont le goût moins difficile ne bouderont pas leur plaisir.
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jeudi, 27 décembre 2007
Cornettes et sonneries 4
On y trouve également 593 notices consacrées à Jacques Dutronc.
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vendredi, 21 décembre 2007
Encore des mauvaises nouvelles de la littérature
Christian Bourgois — "l'élégance, le courage et la détermination même", selon l’article nécrologique que lui consacre Le Monde — nous a quittés discrètement. Nous avons une dette immense, nous autres lisards, envers celui qui nous a permis de découvrir tant d’auteurs superbes et souvent atypiques. L'un des premiers volumes que j’ai achetés dans la belle collection à couverture blanche était le Kaddish d’Allen Ginsberg ; le dernier, il y a quelques semaines, Le Monde de pierre, de Tadeusz Borowski. Et, au fil des années, combien de bonheurs de lecture ! Voici, au hasard des rayons de la bibliothèque, Eric Mccormack, Giorgio Manganelli, Maurice Pons, William T. Vollmann… combien d’autres ! On lira, dans Libération, le récit de sa rencontre avec Richard Brautigan, parabole laconique qui donne à réfléchir au culte que nous vouons à des auteurs dont le moi social peut se révéler affligeant.
D’autres nouvelles de la vie culturelle dans notre belle France ? Oui : "Samedi, Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, a remis à la chanteuse et comédienne Vanessa Paradis les insignes de chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres." C’était avant-hier dans Le Figaro.
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