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vendredi, 04 janvier 2008

Thrénodie baveuse

"La deploration — apprend-on dans l’Art poétique de Claude de Boissière — est plainte sur quelque inconvenient escheu."
La notice nécrologique est donc, en quelque sorte, l’équivalent moderne et prosaïque de la déploration, puisque l’inconvénient échu qui constitue l’argument de celle-ci est, dans la plupart des cas, le trépas d’un haut personnage. Pourtant, lorsque c’est Francis marmande qui prend prétexte de la disparition de Christian Bourgois pour s’essayer à cet exercice de style, on constate que l’hommage funèbre tourne, au bout de trois lignes, à la récupération la plus sottement démagogique, la plus vulgaire et la plus indécente qui soit. Pour le spirituel chroniqueur du Monde, l’inconvénient échu n’est pas la mort de l’éditeur, mais bien l’arrivée au pouvoir, il y a quelques mois de monsieur Sarkozy. Il est difficile de saisir le rapport. Que viennent faire dans ce laborieux papier les tribulations de la famille faye, le visite du Président au vatican, son passage à Disneyland ou ses vacances en Égypte ? Francis marmande, bien pensant de gauche (la formule est, dans certains milieux "intellectuels", pléonastique), me fait songer à ces bigotes fielleuses qui ne ratent pas un enterrement et débinent leur prochain tout au long du cortège en route pour le cimetière. C’est pitoyable et inconvenant.
(Voir "Christian Bourgois, adobe garamond, corps 12", Le Monde du 2 janvier)

Commentaires

Il oublia de mentionner le prix du pétrole.

Écrit par : Mauricette Beaussart | samedi, 05 janvier 2008

Les marmandes ce n'est bon que farcies (et l'été).

Écrit par : Flivo | lundi, 07 janvier 2008

Vous avez parfaitement tort à propos de Francis Marmande, que j'ai connu à l'université, et qui n'avait rien d'un bien-pensant de gauche, ni même rien d'un bien-pensant. Au contraire, il aimait la provocation, la chaleur et détestait l'ennui moyen, la satisfaction facile et la médiocrité.
Que vous n'ayez pas aimé son article est une chose, mais que vous accoliez le terme bien-pensant à cet homme est une contre-vérité que vos préjugés politiques vous font prendre pour une découverte.

Écrit par : pradoc | samedi, 19 janvier 2008

J'admets volontiers que j'ai tort : sutor, ne supra crepidam !
Dans la mesure où je ne comprends pas très bien l'esprit de M. Marmande — car je suppose qu'il est spirituel ? — je m'expose forcément, en commentant ses fusées, à dévoiler mon béotisme et la rusticité de mes goûts.

Écrit par : C.C. | samedi, 19 janvier 2008

Ok et désolé du ton vindicatif de mon message précédent, mais je tenais à défendre Marmande qui s'il n'est pas sans faute, fut un professeur engagé, courageux et très loin d'être tiède. Ce qui à vous qui ne l'êtes pas non plus devrait plaire, malgré les inévitables frictions.

Écrit par : pradoc | samedi, 19 janvier 2008

Tout cela est sans doute excessif — de ma part, je veux dire. Mais pourquoi F. Marmande, dont j'avais lu avec un certain plaisir "La Police des caractères", tombe-t-il dans cet anti-sarkozysme digne des fans les plus demeurés de Mme Royal ? Ces tristes guignolades, à Disneyland ou au Vatican, ne méritent pas qu'on s'y attarde. Surtout dans un hommage à un éditeur de la trempe de C. Bourgois.

Écrit par : C.C. | dimanche, 20 janvier 2008

A chacun son gibier favori, pourrait-on dire. A Marmande d'aligner le pigeon de droite et à vous de chasser la bécassine.
Quelle dommage que la politique soit toujours une réserve d'émotions, j'aimerai pourtant qu'en démocratie, on puisse avoir la neutralité suffisante pour comprendre que les lois se font toutes seules et qu'on est toujours gouverné au centre...

Écrit par : pradoc | lundi, 21 janvier 2008

Voilà une conclusion élégante et raisonnable.

Écrit par : C.C. | mardi, 22 janvier 2008

Les commentaires sont fermés.