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mardi, 18 décembre 2007

Concordance des temps

Réjouissante incongruité : l’emploi du subjonctif imparfait dans les Stances à Sophie.

lundi, 17 décembre 2007

Rouge-gorge

Le rouge-gorge revient, comme chaque hiver, sautiller dans le jardin ou sur le balcon, en quête de miettes.

"C’est un oiseau bizarre, le rouge-gorge…
Quatre-vingt-dix pour cent d’entre eux migrent vers le sud, et il y en a quelques-uns qui tentent leur chance et qui restent, en quelque sorte…
Oui, ceux qui restent prennent le pari que l’hiver va être doux…
Ça peut bien se passer, mais s’ils se trompent, ils meurent. Alors tu te demandes peut-être pourquoi ils ne partent pas vers le sud, histoire d’être sûrs ? Est-ce qu’ils sont simplement paresseux, ceux qui restent ? …
Ce qu’il y a, c’est que si l’hiver est doux, ils pourront se choisir les meilleures places dans les haies avant que les autres ne reviennent…
C’est un risque calculé, tu comprends ? Tu peux tirer le super gros lot ou bien en chier dans les grandes largeurs."

(Jo Nesbø, Rouge-Gorge, Folio policier, 2007)

vendredi, 14 décembre 2007

Légumes de saison

Lille, petite brasserie de quartier, naguère bruyante, enfumée, sympathique — ce soir-là, déserte. Nous comprenons trop tard que l'établissement a changé de propriétaire.

"... et comme légumes, nous avons purée, gratin dauphinois, frites."

La pomme de terre, on ne s'en lasse pas — et à Lille moins qu'ailleurs. Elles sont, hélas ! infectes, les frites : blanchâtres, plâtreuses et sèches sans être cuites. La patronne s'ennuie ferme en attendant d'improbables clients. Musique d'ambiance : "Radio Nostalgie"...

Le cheverny rouge fait heureusement oublier un peu la médiocrité de ce dîner morose.

lundi, 10 décembre 2007

Météo 24

Temps gris, froid, détestable. La pluie distille interminablement du ciel couleur de serpillière. Une fin d'automne à la Ponge, rébarbative et triste. À trois heures de relevée, il faut allumer les lampes. Gargouillis de l'eau se déversant des gouttières ; quelque part dans la maison une radio jabote... Écoutons des musiques sans importance en feuilletant ces livres que nous n'avons pas vraiment envie de lire :
 
"warm place calm and quiet
small grace white birds high up
you know fireworks and fairy tales and dragonfly
in my summer mind
soft sand dark skin
palm trees and sun cream"

vendredi, 07 décembre 2007

Dernières nouvelles de la littérature 2

Madame Royal écrit des livres.

"DERNIER, IÈRE, adj. et subst.
[…]
Après lequel il n'y en a pas d'autres ; après lequel il n'y a plus rien."

(Trésor de la Langue Française)

 

lundi, 03 décembre 2007

En longs myaulemens horribles

Des chats crient dans la nuit venteuse. On ne sait s'ils se battent ou s'ils s'aiment...

dimanche, 02 décembre 2007

Petite anthologie portative 43

I wanted to drag a few words out of silence then sleep and none
were what I truly wanted. So much silence and so many words.

(Jim Harrison, Ghazals, LVII)

samedi, 01 décembre 2007

"Suivés lorthografe antiene"

"il faudrait que les enseignants mobilisés contre la loi lru viennent dans les AGs.Je suis a Lille III et d’aprés ce que j’ai compris des profs ont enfin réalisés et vont essayer de venir a l’AGs décisionnelle de lundi.A savoir lundi le vote sera fait en AG alors venait nombreux a l’AG on a besoin de monde et ce n’est pas le mouvement des bloqueurs mais celui des étudiants des enseignants du personnelles et des lycéens qui seront de futur étudiants.Je ne suis pas partisans du blocage pour le blocage et aujourd’hui le mouvement sur lille III a besoin d’être redinamysé, cela sera peut être fait grâce aux enseigants lundi 3 décembre
élargissons le mouvement la repression est de plus en plus violente en france..."

Je sais qu’il est assez ridicule de s’amuser à des subtilités orthographiques, et je tiens les dictées à la Pivot pour un exercice particulièrement imbécile. Je sais, par expérience, que la frappe au clavier est cause de multiples coquilles et cacographies auxquelles personne n’échappe. Je sais que nous ne sommes plus à l’époque où le concours général proposait aux lycéens une épreuve de composition en vers latins… Tout de même, lorsque je vois qu’un étudiant en lettres est capable de laisser sur un prétendu site d’information un commentaire de cette farine, j’en suis profondément attristé…

mercredi, 28 novembre 2007

Sur la terrasse, tout en haut de la colline, au paradis

Terminé hier Villa Amalia, de Pascal Quignard, acheté avec quelque réticence, la semaine passée, dans une petite librairie de sous-préfecture, qui ne propose guère au chaland que les derniers prix littéraires et des poches jaunis. La première vue qu’on prend du livre, ouvert au hasard est trompeuse. c’est plat, prosaïque... Des dialogues de diseurs de rien :

"Il ne savait que dire. Aussi dit-il :
— Je ne sais pas quoi dire.
— C’est bien ainsi.
— C’est un curieux début d’année.
— Oui.
— Il fait si étrangement chaud, ajouta-t-il. Mon jardin est plein de bourgeons.
— Ah !"

Mais il faut lire. C’est en réalité un texte magnifique, réduit à des bribes arrachées au vide, au silence, à des murmures coupés de blancs. Un texte poignant, tragique, sur le douloureux désir du bonheur, sur la mort. Le paradis est toujours ailleurs, dans l’espace ou le temps ; les menus plaisirs, les instants privilégiés, les joies sensuelles et fugaces ne sont là que pour entretenir nos rêves d’idéal. Nous sommes voués aux bonheurs pluriels et minuscules : la saveur d’un fruit, le bouquet d’un vin, la texture d’une étoffe, l’indicible beauté d’une mélodie qui fend le coeur et l’âme... Il n’est de paradis que perdu. Et c'est ainsi que Quignard est grand.

lundi, 26 novembre 2007

Total rigole

À la station-service Total, une publicité signale aux clients que, pour un plein et quelques euros de plus, on leur offre un DVD : La Marche de l’empereur ou La Planète blanche. Est-ce de l’humour… noir ?