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vendredi, 15 mai 2009

En feuilletant le Nouvel Obs.

Si le discours culturel est aujourd'hui accaparé par les bonnisseurs et les fumistes, préférons du moins ceux qui ont du goût, de l'intelligence et quelque talent. Sollers, quoi qu'on puisse en penser, est de ceux-ci ; en dépit d'un titre racoleur à souhait, l'article qu'il consacre à Cioran est un bel "exercice d'admiration", troussé avec élégance. On préfère ce genre de chose aux considérations démagogiques d'un Onfray, qui applaudit au saccage de Montaigne, modernisé par un cuistre ou... retraduit du japonais par un pitre polyglotte.

jeudi, 14 mai 2009

Le grand style 17

"Pourtant, toutes les raisons ont été largement, clairement et publiquement expliquées qui entraînent à voir dans les mesures prises un ensemble de réformes sans grand impact positif, voire aggravantes, menées dans la précipitation et sans réelle consultation d'une communauté universitaire habituée à la collégialité dans la prise de décisions et encouragée depuis des années dans l'idée et la pratique qu'elle doit s'investir dans le gouvernement de l'enseignement supérieur et de la recherche."

("Sept présidents d'université en appellent au chef de l'État", in Le Monde du 13 mai 2009)

vendredi, 08 mai 2009

"Illic saltus ac lustra ferarum..."

Retour de Lille par les routes buissonnières du Morvan : Saint-Père, Corbigny, Châtillon-en-Bazois... Opulence farouche de ce pays de pâtis quadrillés de haies et de bosquets ; lourds bâtiments de ferme pesamment assis sur leurs mamelons ; rares emblavures, labours encore nus, couleur de chocolat au lait ; un peu de brun dans beaucoup de vert, paysages qui inspirèrent Balthus, du temps qu'il vécut dans ces parages.
Cette semaine, menus travaux au jardin, abandonné trop longtemps à l'exubérance du cerfeuil et de la menthe. Il faut répandre du fumier, bêcher, couper les tiges de la rhubarbe et de l'angélique. Le soir, on boit un peu de rosé frais avec le voisin en échangeant quelques banalités.

jeudi, 30 avril 2009

"La suffisance du lecteur..."

À parcourir les blogs à prétentions plus ou moins littéraires, on se rend compte qu'il y a aujourd'hui plus de lecteurs suffisants que de "suffisants lecteurs" ; benêts qui se piquent d'érudition ou de bon goût, savantasses qui césarisent et pontifient, dénigrent des auteurs qu'ils n'ont pas lus, en portent d'autres au pinacle, qu'ils n'ont visiblement guère fréquentés...
Écrivant cela, je n'ai garde d'oublier que, selon une formule d'Umberto Eco, "le critique de mœurs, souvent, dans le vice de l'autre fustige aussi le sien".

mardi, 21 avril 2009

A small, good thing 4

Dans la tranquillité de la nuit, la seconde aria du concerto pour violon de Stravinski.

vendredi, 17 avril 2009

Choses lues

Épépé, de Ferenc Karinthy : la quatrième de couverture évoque Kafka ou Orwell — on aurait pu tout aussi bien parler d'Auster ou de Murakami. Une improbable parabole dont le lecteur, parvenu à la dernière page, cherche en vain, comme le narrateur de Point de lendemain, la morale et la signification. Reste, le livre refermé, une impression de malaise comme en laissent certains textes qu'on ne saurait définir autrement que par leur étrangeté — je pense, par exemple à La Peau froide, d'Albert Sánchez Piñol. Un volume de chroniques d'António Lobo Antunes, L'Impureté d'Irène, de Philippe Mezescaz — choses très oubliables —, Perte et fracas de Jonathan Tropper... Comment peut-on traduire How to talk to a widower par "Pertes et fracas" ? Peu importe, c'est un livre bien divertissant, "simplement plaisant" — catégorie dans laquelle Montaigne rangeait tout de même Rabelais, excusez du peu ! Le jour où les romanciers français sauront trousser ce genre de choses, qui sont à la littérature majuscule ce que le crémant est au champagne, peut-être les lira-t-on pour le plaisir...

mercredi, 15 avril 2009

Météo 27

Un vent d'ouest sauvage et frileux pourchasse de lourds nuages pansus dans le ciel blanc. À peine ai-je — ignorant la menace — commencé à tondre le gazon hirsute qu'une pluie diluvienne s'abat sur le jardin.

dimanche, 12 avril 2009

"Woman is the Nigger of the World"

"Nous voici, quant à cette loi de principe, en opposition avec MM. D’Eichthal et Ismaël Urbain, à qui "le noir paraît être la race femme dans la famille humaine, comme le blanc la race mâle [...] le noir, de même que la femme, étant privé des facultés politiques, scientifiques et créatrices ; mais, comme elle, possédant au plus haut degré les qualités du cœur, les affections et les sentiments domestiques, la passion de la parure, de la danse et du chant."" (Ausone de Chancel, "Cham et Japhet ou De l'émigration des nègres chez les blancs considérée comme moyen providentiel de régénérer la race nègre et de civiliser l'Afrique intérieure", Revue britannique, septembre-octobre 1859)

Petite anthologie portative 51

Le poète pense.

Il s'assoit, il regarde, il bouge, il sort, le poète, de penser.
Puis se tait.
Il sourit intérieurement à la pensée qui vient. Le poète monte au ciel.

Il formule le monde.

(Christophe Tarkos, "La poésie est une intelligence" — extrait —, Écrits poétiques, P.O.L., 2008)

mercredi, 08 avril 2009

A small, good thing 3

Le sourire de la jeune fille en coupe-vent jaune qui distribue les "gratuits" à l'entrée du métro...