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dimanche, 12 avril 2009

"Woman is the Nigger of the World"

"Nous voici, quant à cette loi de principe, en opposition avec MM. D’Eichthal et Ismaël Urbain, à qui "le noir paraît être la race femme dans la famille humaine, comme le blanc la race mâle [...] le noir, de même que la femme, étant privé des facultés politiques, scientifiques et créatrices ; mais, comme elle, possédant au plus haut degré les qualités du cœur, les affections et les sentiments domestiques, la passion de la parure, de la danse et du chant."" (Ausone de Chancel, "Cham et Japhet ou De l'émigration des nègres chez les blancs considérée comme moyen providentiel de régénérer la race nègre et de civiliser l'Afrique intérieure", Revue britannique, septembre-octobre 1859)

Commentaires

Guaino ou Ono ?
http://www.youtube.com/watch?v=S5lMxWWK218

Écrit par : paul | lundi, 13 avril 2009

En fait, pour D’Eichthal et Urbain, c'est plutôt "Nigger is the Woman of the World"...

Écrit par : C.C. | mardi, 14 avril 2009

Heureusement qu'il y a les guillemets autour du titre de ce billet...
Bientôt, des livres seront édités, comme : "Man is the European of the world"... Des mouvements tels que MLH prendront de l'ampleur... On lira que les hommes perdent, comme les Européens, de leur puissance... C'est comme ça. Quant à la morphologie des unes et des autres, elle est également en train d'évoluer. Les femmes françaises ont pris 2 tailles de soutien-g en 20 ans, par ex.. Les filles de CM2 sont déjà réglées. Les organes érectiles prennent du volume. Le combat des hommes pour sauvegarder leur prééminence n'a pas encore commencé. Je le prédis long et âpre ! (kiri kiri kiri)

Écrit par : emily | vendredi, 17 avril 2009

Aujourd'hui, Dieu merci ! nous avons la HALDE, qui ne permettrait pas que l'on écrivît de telles sottises, racistes et misogynes... Mais si l'on relit cela (je parle de la citation d'Eichthal et Urbain) en le replaçant dans le contexte de l'ouvrage ("Lettres sur la race noire et la race blanche", Paris, Paulin, 1839) et de l'époque, on comprend que ces gens-là étaient des progressistes. Ironiser sur leurs considérations est aussi facile que de se gausser des cosmogonies présocratiques... On pourrait tout aussi bien tourner en dérision les tartufferies politiquement correctes au goût du jour, dont l'insondable niaiserie suscitera les ricanements des générations futures.

Écrit par : C.C. | vendredi, 17 avril 2009

Loin de moi l'envie d'ironiser sur les cosmogonies présocratiques, bien au contraire, puisque c'est Kopernik et Galilée que je trouve débiles (parmi ces cosmogonies il en est une, soit dit en passant, qui place le soleil au centre bien avant que Kopernik ou Giordano Bruno n'aient sali leurs premières langes).

La citation d'Ausone de Chancel reproduite par Copronyme est très "aristotélicienne" puisque le Stagirite (qu'on continue encore de faire semblant d'étudier dans l'université laïque) pose dans son traité sur les animaux, à propos de la génération et du sperme, que c'est l'individu de sexe masculin qui donne sa forme à la matière créée. Il y a donc bien pour Aristote une différence ontologique entre l'individu de sexe mâle et l'individu de sexe femelle, et il l'induit à partir des différences physiques qu'il observe.
Comme la science naturelle d'Aristote est une doctrine "artistique", le fait de procurer la forme n'est évidemment pas négligeable à ses yeux.

Ce que je voulais en fait, c'est en profiter pour relever un paradoxe de la science laïque contemporaine. La théorie de Lamarck, reprise par Darwin, situe l'espèce humaine parmi les animaux comme Aristote.
En outre elle part chez Lamarck de l'observation d'une monstruosité physique, le long cou de la girafe, dont L. déduit une certaine propension des girafes à l'altitude, propension qu'il étend à toutes les espèces, y compris de beaucoup plus basses.
Or, quand on en vient à étudier l'espèce humaine, d'un coup il faudrait s'arrêter de tirer des conclusions des différences physiques constatées, homme-femme, noir-blanc, sans compter les petites quéquettes des Japonais (des mesures ont été prises, sans quoi je ne me permettrais pas) ?

On se dit que l'espèce humaine est bien susceptible par rapport aux girafes et que cette susceptibilité risque d'entraver la science laïque.
Je ne suis ni "darwinien", ni même très "lamarckien" par patriotisme, mais vu de l'extérieur l'évolutionnisme laïc plus ancien, celui des nazis par exemple, paraît plus conséquent ou rationnel. Est-ce que les tabous n'empêchent pas la science de progresser ?

Cela dit mon paradoxe ne fait que s'ajouter aux centaines (à lui seul l'évolutionnisme doit bien en compter plusieurs dizaines) dont la science laïque officiellement objective et expérimentale s'accommode déjà très bien, mieux que n'importe quelle science avant elle. A tel point qu'un esprit théologique et amateur d'Allais comme le mien peut être tenté de dire que la science laïque est entièrement fondée sur le paradoxe et l'ironie, comme une femme qui se regarde dans un miroir.

Écrit par : Lapinos | jeudi, 23 avril 2009

Jolie conclusion. Vous avez gagné une citation de Lobo Antunes :
"... lorsqu'un miroir se contemple dans un miroir, que diable voit-il ?"

Écrit par : C.C. | jeudi, 23 avril 2009

Jolie conclusion, en effet, Lapinos. Vous feriez un bon disciple de Pasteur, qui disait que la démarche scientifique consiste à "faire en sorte que la conclusion soit inéluctable".

Les théories de la science se construisent sur les ambiguïtés, je vous rejoins là-dessus. La science dépend de son interaction avec l'imaginaire. Et ça, qui était le mieux placé pour le comprendre, sinon le polyvalent Aristote? La majeure partie du travail du scientifique consiste à habiller les découvertes, à en gommer la subjectivité et à négliger les signes contradictoires. Tout ça parce que, d'une certaine manière, la découverte scientifique relève elle aussi de l'acte de foi...

Écrit par : Marsyas | vendredi, 24 avril 2009

Y'a des miroirs partout vous ne trouvez pas ? On se croirait dans la Galerie des glaces.

Voyez-vous Marsyas, encore une fois, vous parlez comme un protestant ou un réactionnaire (le mouvement réactionnaire reprend selon Alain Badiou en 1982).
Je dirais plutôt que si le moyen âge s'est emparé d'Aristote, c'est qu'il a vu plutôt dans sa science un acte de chair. Qu'on embrasse tout ne veut pas dire qu'on est polyvalent ; "polyvalent" veut dire qu'on sait faire deux ou trois trucs différents superficiellement. Pas sûr qu'Aristote apprécie beaucoup que vous l'affubliez d'un qualificatif aussi algébrique.

Écrit par : Lapinos | samedi, 25 avril 2009

Les commentaires sont fermés.