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vendredi, 06 avril 2007

Le goût des autres

"Le felching, c’est quand un homme vous baise dans le cul sans capote. Il lâche son jus, puis il plante sa bouche sur votre anus et suce son propre sperme encore chaud, plus lubrifiant et matières fécales s’il s’en trouve. Ça, c’est le felching. Il est possible, ou pas, j’ajoute, d’y inclure le baiser pour vous repasser dans la bouche sperme et matières fécales."
[…]
Mon père s’éclaircit la gorge. "Bobosse ! dit-il. Je crois que c’est fletching le mot dont ta mère voulait parler." Il dit : "Ça signifie découper la dinde en tout petits filets."

(Chuck Palahniuk, Monstres invisibles, Folio/policier, 2007, p. 111)

On trouvera d’autres précisions sur le felching — et d’autres acceptions du mot — sur le site de l’indispensable Urban dictionary. L’une de celles-ci décrit une utilisation assez particulière des petits rongeurs, évoquée, me semble-t-il, dans un roman de robin Cook — peut-être J’étais Dora Suarez

Je me dis, en lisant cela, que j’ai un comportement amoureux rien moins que sophistiqué. Je dois manquer d’imagination.

dimanche, 01 avril 2007

Du pain et des œufs en chocolat

On apprend, dans le dictionnaire de Trévoux, que le dimanche des Rameaux était parfois appelé, jadis, "le dimanche ou le jour des Compétents, parce que ce jour-là les catéchumènes venaient demander à l’évêque la grâce d’être admis au baptême qui se conférait le samedi suivant. On leur donnait alors le Symbole, afin qu’ils l’apprissent par cœur et le récitassent à l’évêque dans la cérémonie de leur baptême." On l’appelait encore "le dimanche du Lavement de tête ou simplement le Lavement de tête, parce qu’en ce jour on lavait la tête de ceux qui devaient être baptisés à Pâques", ou "dimanche de l’Indulgence. C’était la coutume des empereurs et des patriarches de distribuer des dons ce jour-là."

Foin, désormais, de telles subtilités ! Chez mon boulanger, on vend des œufs de pâques dès la mi-carême et le poisson des premiers chrétiens n’est plus que friture de chocolat…

samedi, 31 mars 2007

Livres de la semaine

Lille, jeudi. Une averse nous pousse à nous réfugier au "Furet". Quoique j'aime de moins en moins ces grandes surfaces où l'on débite du livre comme on le ferait de la denrée la plus banale, c'est là que je ferai provision de lecture. Après la pluie, nous repartons avec :
Chuck Palahniuk, Monstres invisibles ;
Davis Grubb, Personne ne regarde ;
Antoine Emaz, Caisse claire ;
Pascal Quignard : Les Paradisiaques ; Sordidissimes.
Après la pluie... After the rain : Coltrane ou Rollins ? Coltrane, je crois.

Béotisme 3

À "La Malterie", exposition Sébastien Maloberti, qui présente ainsi son travail :
"Mon activité consiste à transformer des principes  simples (production, diffusion, circulation, absorption par exemple) en principes plastiques et autonomes dont l'exposition constitue une forme d'écosystème (en cela, mon travail est naturaliste). J’utilise entre autres certains codes du paysage qui me permettent de recycler tout en me les appropriant, des concepts de source (production de signes, de désirs, d’angoisses, d’informations), de fleuve ou de mer (flux, marée, mainstream…) ou encore d’arbres (racines, réseaux)…"

On voit des planches dans lesquelles l’artiste a foré des trous à la perceuse. De la sciure est répandue sur le sol. Une vidéo montre des images kaléidoscopiques. Quelques panneaux de contreplaqué sont appuyés contre le mur. On sait pas trop si cela fait partie de l’installation ou si on les a posés là par hasard.

mardi, 27 mars 2007

Courir les rues 2

Marché de Wazemmes : sur un étal de fripier, cet écriteau, à côté de deux violons en piteux état :

Achette
Violont
et Vienlencelle

Cela aurait plu à Queneau. 

lundi, 26 mars 2007

Une reine orgueilleuse qui voit sous ses drapeaux...

Flaubert déclarait dans une lettre à George Sand : "Tous les drapeaux ont été tellement souillés de sang et de m… qu’il est temps de n’en plus avoir du tout." M. Hollande n’est pas de cet avis. Interrogé par un journaliste de France-Inter, il a indiqué qu’il en avait un chez lui, de drapeau tricolore. À la cuisine. Avec les torchons et les tabliers, sans doute.

dimanche, 25 mars 2007

Classiques favoris

Entendu ce matin à la radio : si madame Royal devait ne garder qu'un seul livre, ce serait un recueil de poèmes de Victor Hugo. Laissons à celui-ci le soin d'un commentaire posthume : "À une certaine profondeur de dédain, il semble qu'il n'y ait plus de possible que le silence."

vendredi, 23 mars 2007

Hortensias bleus et petits pois à l'ancienne

Acheté hier, chez le bouquiniste, Les Hortensias bleus, de Robert de Montesquiou (en fait, les pages choisies publiées en 1979 aux Éditions des Autres) et la Cuisine de "Tante Simonne". Montesquiou évoque "les corymbes moroses" en des vers d'un kitsch déliquescent ; "Tante Simonne" rappelle à ses lectrices que "toute femme intelligente et ambitieuse doit songer à soigner son mari". En lui préparant, par exemple, un chapon à la Régence ou, la saison venue, de simples petits pois à l'ancienne :
"Ayez un bon litre de petits pois fins, que vous venez d'écosser ; tenez-les renfermés dans une serviette mouillée. Préparez, d'autre part, une laitue pommée, ficelez-la et placez-la dans une casserole avec vos pois écossés, une tige de sarriette verte, du sel, un peu d'eau (ce que nous ne conseillons plus) et un bon quart de beurre. Après un quart d'heure de cuisson, enlevez la laitue et, au moment de servir, liez avec un verre de crème double dans laquelle vous aurez délayé un jaune d'œuf très frais avec une pincée de poivre blanc et une cuillerée de sucre en poudre."

mercredi, 21 mars 2007

Chat mouillé

Lille, boulevard Victor-Hugo, ce matin : les passants se hâtent vers le métro, tête baissée sous l'averse. Du côté de "La Malterie", un matou trempé miaule piteusement sur le rebord d'une fenêtre. C'est Filou. Tous les volets de l'immeuble sont fermés : que fait la vieille dame ? Je suis un peu inquiet...

vendredi, 16 mars 2007

"This grim, ungainly, ghastly, gaunt and ominous bird of yore..."

Certaines portions de la nationale 7, entre Chantenay-Saint-Imbert et Moulins, sont encore — et pour combien de temps ? — bordées de hauts platanes, où gîte tout un peuple de corbeaux. En hiver, ils tourbillonnent et criaillent en bandes nombreuses au-dessus des champs nus. À l’approche du printemps, ils s’affairent dans les ramures chargées de nids hirsutes et volent par couples. Il arrive alors qu’on en voie d’écrasés sur la route : l’amour distrait leur vigilance.