vendredi, 25 avril 2008
Lentilles vert émeraude
"Parce qu'à orthographier le mot est difficile" ?
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jeudi, 17 avril 2008
La conversation souveraine
parcouru trop vite, trop distraitement et — en dépit de sa minceur — abandonné avant la fin, le Rimbaud de Pierre michon ne m’a guère laissé que l’impression — sans doute injuste — d’un exercice de style assez vain. À ces pages un peu trop bien écrites, on peut préférer l’hommage, animé d’une ferveur presque brutale, que rené char rend à Rimbaud dans ses Grands astreignants — hommage à "Rimbaud le Poète", est-il précisé, plutôt qu’à Rimbaud le fils, "R. le Voyant, R. le Voyou, etc." :
"L’action de la justice est éteinte là où brûle, où se tient la poésie, où s’est réchauffé quelques soirs le poète. Qu’il se trouve un vaillant professeur pour assez comiquement se repentir, à quarante ans, d’avoir avec trop de véhémence admiré, dans la vingtième année de son âge, l’auteur des Illuminations, et nous restituer son bonheur ancien mêlé à son regret présent, sous l’aspect rosâtre de deux épais volumes définitifs d’archives, ce labeur de ramassage n’ajoute pas deux gouttes de pluie à l’ondée, deux pelures d’orange de plus au rayon de soleil qui gouverne nos lectures. Nous obéissons librement au pouvoir des poèmes et nous les aimons par force. Cette dualité nous procure anxiété, orgueil et joie."
Feuilleter Char à la veillée est un plaisir de choix.
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mercredi, 16 avril 2008
Jam nec prata rigent
22:52 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 15 avril 2008
L'Académie, dépositaire des bienséances et de la pureté du goût
"Après une brillante carrière comme parolier de Polnareff, Reggiani, Julien Clerc et Johnny, comme auteur de sketches pour Guy Bedos, Pierre Palmade et Muriel Robin, comme scénariste pour Claude Sautet, Yves Robert et Claude Pinoteau, c'est donc l'auteur de "Bonne fête Paulette" et "On ira tous au paradis" qui occupera désormais le fauteuil de Pierre Moinot, ce proche de Malraux à qui l'on devait Le Guetteur d'ombre et La Chasse royale". (Les journaux)
08:22 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
mardi, 08 avril 2008
Radiotages
Entendu ce matin à la radio, à propos des manifestations en faveur du Tibet, cette déclaration d'un représentant du syndicat "Alliance" : "La police, elle n'est pas là pour comprendre." Ce n'est pas vraiment un scoop.
Pour changer, je décide d'écouter France Musique. Je tombe sur quelque chose qui doit être une leçon de chant : des vocalises à la limite du couinement, interrompues par les commentaires d'une vieillarde. Insupportable. Nouvelle tentative cet après-midi. C'est, hélas ! à peu près la même chose : on diffuse l'enregistrement d'une répétition d'orchestre dirigée par Karajan, entrecoupée des gloses du musicologue de service qui, pour se faire mieux comprendre, chantonne des "taratata" parfaitement grotesques... Comment peut-il y avoir des gens capables de supporter cela ?
17:42 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (5)
Pigritia 2
Notes de plus en plus sporadiques : grande fatigue ou grande paresse ?
Chaque jour apporte son lot de menues tracasseries, de corvées minuscules, de tâches dérisoires et fastidieuses… On aimerait, comme monsieur Vantre, rêver de choses grandes et magnifiques en buvant de la chartreuse et d’autres liqueurs moins connues ; ou, comme tel vieux cousin hirsute retranché dans sa masure bourguignonne, laisser le courrier s’accumuler dans la boîte aux lettres, ne plus répondre au téléphone, soliloquer parmi les chats, ne sortir que pour aller chercher une bouteille à la cave ou pisser le soir sur le seuil. Ou sur la lune, comme Essénine…
Mais il faut, de nos jours, beaucoup de courage pour être paresseux et n’en pas souffrir.
17:23 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 30 mars 2008
Les plaisirs du dimanche 6
22:03 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (8)
dimanche, 23 mars 2008
Jour des grans Pasques
Les forsythias ploient sous la neige, les merles piètent frileusement aux abords des maisons. Peu de monde par les rues. Je lis à la billebaude quelques pages de Jim Harrison avant d’aller acheter le pain.
"Late in the morning Jesus ate his second breakfast, walked out at five years, drove his first nail into a tree."
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vendredi, 14 mars 2008
Départementales
Retour de Lille par le Tonnerrois et le Morvan. Départementales étroites, bois et prairies, villages à peu près déserts. Ellébores et coucous sur les talus. Nous traversons le petit vignoble de Tannay. C’est ici le pays de Jules Renard :
"Tannay, vieille ville de vignerons. Des caves magnifiques et mystérieuses, de vieilles maisons avec des fenêtres en ogive, et une rue qui ouvre sur un horizon de toute beauté. Des rues bien lavées par les pluies qui dégringolent. Ils récoltent leur vin et le boivent eux-mêmes. Quinze feuillettes par an ne font pas peur à un honnête père de famille." (Journal, juillet 1907)
Aujourd’hui, on vend au touriste le melon ou le chardonnay six ou sept euros la bouteille.
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vendredi, 29 février 2008
Francis
Tu aurais aimé ce trait d’humour noir : tu figures en bonne place dans la liste des destinataires du mail qui fait part de ta mort brutale. Pour le cas où tu n’en aurais pas été informé, sans doute…
J’espère que tu es parti tranquillement dans ton sommeil, après une dernière gauloise, un dernier verre de rosé.
Nous n’irons plus à la maison du canal. Nous ne lirons jamais cette édition de Court de Gébelin que tu nous avais promise. Nous ne t’entendrons plus vitupérer le peuple nombreux des imbéciles…
C’est une immense tristesse.
En ce moment même, j’écoute le finale magnifique et apaisé de la Pax questuosa d’Udo Zimmermann : Dona nobis pacem.
J'espère que tu te tiendras bien, là-haut, chez les anges.
Adieu, Francis.
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