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lundi, 01 septembre 2008

Perché leggere i classici 4

Ce que nous propose la "rentrée littéraire" rend superflu tout discours sur la question...

samedi, 30 août 2008

"Tho we gotta say goodbye for the summer"

 

En aurais-je menti ? Nous voici déjà au pénultième jour du mois et je n’ai pas repris mon blog — reprise annoncée pour le courant d’août… Il faut donc faire vite, et voilà qu’en plus Littré me contrarie. J’apprends qu’il "n'est pas tout à fait indifférent de dire […] le courant ou le cours. D'abord cours est d'un style plus relevé que courant. Puis on dira : il est survenu de grands événements dans le cours de cette année, et non dans le courant. Le courant se rapporte plus à l'espace de temps considéré comme s'écoulant ; et le cours à l'espace de temps considéré comme un tout." Sans doute eût-il mieux valu que j’écrivisse cours plutôt que courant. Si j’ai bien compris… Mais, après plusieurs semaines de vacances oisives, familiales, prosaïques et parfaitement béotiennes, je n’ai pas la tête aux vétilleries sémantiques. Ni étymologiques : il me semble que les vacances ont quelque chose à voir avec la vacuité… Pas de musique, donc, peu de lectures — et fort oubliables, à l’exception de quelques réjouissantes chroniques de David Foster Wallace (Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas, Au Diable Vauvert, 2005). Rare bonheur que de se laisser aller au farniente, à des plaisirs futiles, à des jeux un peu bêtes, à des enfantillages en quoi nous voudrions retrouver quelque chose d’une innocence et d’une spontanéité depuis longtemps perdues… Je n’avouerai jamais, naturellement, que j’ai fait des châteaux de sable avec mes petits-enfants, mais je me réfugierai une fois encore, en manière d’excuse, derrière Montaigne évoquant la naïveté de Scipion : "… il n'est rien qui lui donne plus de grâce que de le voir nonchalamment et puérilement baguenaudant à amasser et choisir des coquilles, et jouer à cornichon-va-devant le long de la marine."

 

dimanche, 06 juillet 2008

Congés annuels

Reprise du blog dans le courant du mois d'août...

vendredi, 04 juillet 2008

Nos amies les bêtes

"Samedi 29 juin, vers 20 heures, une dame promenait son caniche à Louhans. Un jeune homme l'a renversée par terre, lui a arraché son débardeur, son soutien-gorge et sa culotte pour lui lécher les seins et les fesses tout en l'injuriant. Puis, comme l'a rappelé le président du tribunal, il a effectué un mouvement de va-et-vient contre elle sans sortir son sexe avant d'éjaculer dans son propre pantalon et de prendre la fuite…" (Le Journal de Saône-et-Loire, 3 juillet 2008)

Et pendant ce temps-là, que faisait le caniche ?
On pense à l’épisode de dame Laurence, fouettée sous les yeux de sa jument, dans le Moyen de parvenir :
"— Que faisait la haquenée tandis qu’on fessait la dame ?
— L’as-tu pas ouï ? elle chiait de male rage de peur, et fientait si sec que ses étrons devinrent étuis de lunettes pour ceux qui ont courte haleine." (chap. 15, "Dessein", éd. Folio, p. 87)

jeudi, 03 juillet 2008

Vapeurs de rate

les praticiens qui vous accablent de considérations hygiénistes et de sous-entendus comminatoires, adeptes en particulier du jansénisme diététique, ne trouvent pas gênant de laisser traîner dans leurs salles d’attente des mois de revues dépenaillées, cent fois feuilletées par des mains égrotantes. Sachant que j’aurai à attendre un moment à la clinique, je glisse dans mon sac, par précaution, le premier livre qui me tombe sous la main — les Maximes de La Rochefoucauld. Le hasard ne fait pas forcément bien les choses ; j’aurais peut-être dû prendre le temps de choisir une lecture un peu plus réconfortante : "Peu de gens connaissent la mort. On ne la souffre pas ordinairement par résolution, mais par stupidité et par coutume ; et la plupart des hommes meurent parce qu’on ne peut s’empêcher de mourir."

vendredi, 27 juin 2008

Thanatophobie

Je ne suis pas loin de penser que l’abus des formules apotropaïques pourrait bien, à la longue, finir par porter malheur.

samedi, 21 juin 2008

Le bonheur des tristes

Lille. À l’épicerie dite naguère "des Jardins", un beau spécimen d’homo eremistus, la quarantaine violacée, s’inquiète de l’état de son crédit avant de déposer ses achats sur la banque : une bouteille de mousseux, une flasque de pseudo-cognac et des pommes de terre… en boîte. Il y a aussi des sucettes pour le mioche, collé à l’épave comme un rémora poisseux. Ces pommes de terre en conserve ont quelque chose d’obscène et de pathétique.

jeudi, 19 juin 2008

Festival de cannes

Aux caisses du supermarché, des flyers jaune bouton d’or informent le chaland qu’Amandine et Laurène, "monitrices des Majortwirls avec Abigaelle et Mathilde", organisent dans notre commune le "premier festival de Majorettes, avec la présence de plusieurs clubs et démonstrations de Twirling". Une fois de plus, je songe à cette cruelle remarque de R.C., à propos de "ces pauvres enfants, affublés […] d’un prénom qui ne dit rien d’autre, à leur sujet, que la médiocrité culturelle de leurs origines". Que confirme, ajouterai-je, le choix de leurs activités de loisir.

jeudi, 12 juin 2008

Petite anthologie portative 47

LA TERRE

Le mort
saisit le vif

et l'oiseau ferme la marche.

(Georges Bataille, poèmes retrouvés in L'Archangélique et autres poèmes. Préface de Bernard Noël, Poésie/Gallimard, 2008.)

Écorcheries

Bataille.jpgAchat, cette semaine à Lille, de divers livres, dont L’Archangélique et autres poèmes, récemment publié dans la collection "Poésie/Gallimard". Sans l’avoir prémédité, nous nous arrêtons, sur la route du retour, à Vézelay, où Bataille vécut quelques années, comme le rappelle une plaque apposée sur une façade, dans la rue qui monte vers la basilique.

Comme le temps est gris, un peu froid, et qu’il est encore tôt, les rues ne sont pas trop envahies par les touristes : un car de Teutons, des scolaires, qui font les andouilles sur l’esplanade du château, des "seniors", plus soucieux de trouver des latrines ou d’acheter des cartes postales que de s’imprégner de l’esprit des lieux… Boutiques sans surprises : artisanat, antiquités, bondieuseries kitsch, "produits du terroir". Cédant à l’aimable insistance d’un caviste, je goûte un peu de chardonnay, un fond de pinot noir. Rien d’exceptionnel, sinon le prix, exorbitant, eu égard à la qualité du piot. Comme j’en fais la remarque — non sans jouer de l’euphémisme et de la litote : le rouge n’est-il pas un peu… vif ? —, on me répond que, voyons, c’est du vin biologique et qu’il figure parmi les "coups de cœur" du Guide Hachette. Voilà bien le genre d’achilles que l’on sert aux gogos pas trop fauchés ! Ce n'est pas tout que d'être civil ; il faut être aussi raisonnable et ne pas écorcher les buveurs...