dimanche, 30 mars 2008
Les plaisirs du dimanche 6
Après-midi pluvieuse. Je lis un ou deux chapitres de Richard Millet, styliste remarquable et maître de l'hypoparataxe : belle prose sombre et tourmentée — comme les terroirs et les gens qu'il évoque dans ses romans corréziens.
Je perds quelques heures à rechercher — en vain — un ouvrage sur la poésie lettriste dont je n'ai pas vraiment besoin.
J'écoute en sourdine, à la veillée, le Miserere de Leonardo Leo.
La pluie a cessé. Le froid de la nuit s'installe...
22:03 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
On apprend chaque jour quelque chose. Aujourd'hui, pour moi: hypoparataxe. Un procédé systématisé aussi par Proust, non?
Écrit par : Alain Bagnoud | lundi, 31 mars 2008
Proust, c'est plutôt l'hypotaxe, voire l'hyperhypotaxe. Voir ici :
http://www.cafe.edu/cle/cases/c0444.html
Écrit par : C.C. | lundi, 31 mars 2008
Je vois. C'est intéressant. Merci.
Écrit par : A.B. | lundi, 31 mars 2008
"C'est bien autre chose, si vous aviez vu o, et da, da, et fa, fa."
Écrit par : C.C. | mardi, 01 avril 2008
Bonjour, cher maître des lieux; je consulte vos notes depuis un certain temps déjà et en guise de préambule, en ce début Avril, je vous soumets la première des Contrerimes de P.-J. Toulet, si vous me le permettez:
Avril, dont l'odeur nous augure
Le renaissant plaisir,
Tu découvres de mon désir
La secrète figure.
Ah, verse le myrte à Myrtil,
L'iris à Desdémone:
Pour moi d'une rose anémone
S'ouvre le noir pistil.
Ce n'est pas franchement joyeux, mais cela s'accorde un peu avec le froid de la nuit qui s'installe. Au plaisir.
Écrit par : Terraforme | jeudi, 03 avril 2008
J'ai, comme madame Chapotel, une grande tendresse pour P.-J. Toulet, délicieux poète — et délicieusement désuet.
http://chroniques.auvergne.violette.over-blog.com/article-6928815.html
Écrit par : C.C. | vendredi, 04 avril 2008
Ah ! ben ! Merci pour "La clé"au compagnon de la Toile.
À l'instar de mon "Dico", plus besoin de me risquer au tour de rein en quêtant mon vieux "Gradus" en 10/18, sur l'étagère qui est derrière moi. Dans la barre de mon navigateur ! et j'y suis !
Pour le troc, j'irai, moi, modestement d'un brin de Pessoa (j'y suis jusqu'au cou !)
« Le jour a tourné à la pluie.
La matinée, pourtant, était passablement bleue.
Le jour a tourné à la pluie.
Depuis le matin j'étais un peu triste.
Anricipation ? Tristesse ? Ou rien du tout ?
Je ne sais : dès le réveil, j'étais triste.
Le jour a tourné à la pluie.
Je sais bien : la pénombre de la pluie est élégante...»
Peut-être eût-il été plus réconfortant de vous offrir les "pois chiches dorés" de Sapphô ?
Écrit par : grapheus tis | lundi, 07 avril 2008
Ou encore les échalotes que l'ermite Yuen envoyait à Du Fu !
De Pessoa, j'aime beaucoup aussi les "Tripes à la mode de Porto" ("Dobrada à moda do Porto)...
Écrit par : C.C. | lundi, 07 avril 2008
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