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lundi, 14 août 2006

Légumes 2

Apophtegme gastronomique d'un mineur polonais des Combrailles:
"Le saucisson, ça c'est une bonne légume."

Auch Zwerge haben klein angefangen

J’ai peut-être été un peu sévère, voire injuste, avec Nicolás Gómez Dávila. J’aurais certainement été moins difficile — ou plus indulgent — si je n’avais lu, parallèlement, le Mouvement perpétuel d’Augusto Monterroso. Chez celui-ci, rien de la gravité asine que stigmatisait Montaigne. Le lecteur est séduit par sa feinte désinvolture, une constante ironie et le sens de l’auto-dérision. Toutes qualités essentielles au moraliste comme au littérateur, et qui font cruellement défaut à Gómez Dávila.
Remarquablement efficace sur la courte distance (même si je ne crois pas exact qu’il soit, comme on le prétend, l’auteur de la nouvelle la plus courte qu’on ait jamais écrite), Monterroso pratique également avec bonheur l’art subtil de l’épigraphe, comme en témoigne cette citation d’Eduardo Torrès, en tête de "Taille et poésie" : "Les nains ont une sorte de sixième sens qui leur permet de se reconnaître à première vue." (Mouvement perpétuel, Albi, Passage du Nord/Ouest, 2004)

samedi, 12 août 2006

Vitupérer l'époque 2

Critiques élogieuses, préface et postface laudatives, quatrième de couverture reprenant les propos flatteurs d'Álvaro Mutis et Gabriel García Márquez... il y a de quoi être tenté. On achète donc les Horreurs de la démocratie de Nicolás Gómez Dávila. Et que trouve-t-on ? Une succession de truismes péremptoires, de platitudes sentencieuses. On peut être chrétien, réactionnaire, misanthrope... et parfaitement ennuyeux.
"Tout le monde, écrit Dávila, a le droit d'être stupide, mais pas d'exiger que nous vénérions ses stupidités."

jeudi, 10 août 2006

Légumes

"Vichyssoise, n. f. Potage à base de poireaux et de pommes de terre lié à la crème." (d’après Jean-Claude Corbeil et Ariane Archambault, La Cuisine au fil des mots, Éditions Québec-Amérique, 1998) 

"Une femme de la campagne des environs de Vichy m’a conté que dans son pays plus d’une fois elle avait entendu dire et vu elle-même que les villageoises se servaient pour assouvir leur désirs de raves, de carottes et de poireaux. Ô mœurs pures des champs !" (Dr Thésée Pouillet, Essai médico-philosophique sur […] l’onanisme chez la femme, 3e éd., Paris, Delahaye, 1880, p. 46 — cité par Sarane Alexandrian in La Sexualité de Narcisse)

Visite matinale

Un chat blanc et roux boit longuement dans la jatte où se baignent merles et moineaux.

mercredi, 09 août 2006

Les livres qui nous apprennent à danser 4

De beaucoup de livres que nous avons aimés, nous gardons seulement le souvenir du plaisir que nous avons eu à les lire. Je serais bien incapable aujourd’hui d’écrire deux lignes sensées sur Sarnia, Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes ou Même les cow-girls ont du vague à l’âme, qui m’ont enchanté naguère. Trois titres qui me viennent à l’esprit, parmi des dizaines d’autres, que je ne relirai jamais.

dimanche, 06 août 2006

Drôles de zigs

Le dictionnaire de Thomas Corneille est une inépuisable source d'émerveillements. J'apprends que les pattalorinchytes étaient des "hérétiques qui s'élevèrent dans le second siècle". Ils "faisaient consister tout le service divin dans le silence, sans pratiquer aucune autre chose ; ce qui leur avait fait prendre l'habitude de fourrer leurs doigts dans leur nez et de les mettre dans leur bouche, afin de s'empêcher de parler."
Drôles de zigs. Avaient-ils de drôles de zobs ?


vendredi, 04 août 2006

Bucolique 3

Cet après-midi, brève promenade dans la campagne, qui me permet de vérifier la justesse du constat que faisait naguère Vialatte : nous sommes dans une province où il y a plus de montées que de descentes.
Sinon, quoi ? La "paix des pâtis" n'est que littérature. Ce ne sont que vrombissements et pétarades : tracteurs des paysans qui déchaument, motocyclettes des amateurs de "trial", inévitables camping-cars bataves égarés sur les chemins vicinaux...
Tout cela tellement habituel que, seul, le promeneur à pied éveille un instant la curiosité des charolaises placides.

mercredi, 02 août 2006

Bordel, Cocu, Vachier...

Certains patronymes sont assurément difficiles à porter, et l'on peut concevoir que ceux qui en étaient affligés aient pu souhaiter d'en changer. On imagine les sarcasmes et plaisanteries douteuses auxquels ont dû — et doivent être encore exposés les Pine, Cochon et autres Merdier.
En revanche, il n'y a sans doute guère que les historiens et quelques érudits pour jeux télévisés qui savent pourquoi tant de Louvel ont demandé, en 1820, à changer de patronyme. Cela en valait-il bien la peine ? Le temps a passé et, après une ou deux générations, tout soupçon d'infamie était effacé...
(Voir Dictionnaire des familles qui ont fait modifier leurs noms depuis 1803 jusqu'en 1865 ; contenant les noms, prénoms, profession et lieux de naissance de chaque individu cité, Paris, Delaroque, s.d.)

lundi, 31 juillet 2006

Un dimanche à la campagne

Hier, déjeuner en famille dans le jardin, à l'ombre des pommiers. Nous buvons du Bonnezeaux 86. Les petits-enfants se traînent dans l'herbe... "Un dimanche à la campagne". Ce n'est pas au film de Tavernier que je pense, mais au beau livre de Pierre Bost qui l'a inspiré, et dont le titre annonce toute la mélancolie : Monsieur Ladmiral va bientôt mourir...
Ce matin, il pleut et déjà juillet se termine.