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jeudi, 10 mai 2012

"Les dévots selon la guise..."

"— Vous êtes allé voter !
— Je vais bien à l'église — pour les enterrements. Ce n'est pas pour autant que j'y prie."

dimanche, 06 mai 2012

En un seul mot ?

Bal con.jpg

jeudi, 03 mai 2012

Débat, contention, miséréré

"Miséréré : s. m. Terme de Médecine. Sorte de colique très-violente et très-dangereuse, dans laquelle on rend les excrémens par la bouche." (Acad., 1762)

mardi, 01 mai 2012

Météo 35

Pluie, soleil.
Le monde est gris, le monde est bleu.
Éric Charden est mort...

jeudi, 19 avril 2012

Deux plus un égale quatre

"Mais même si les affaires McGahern n'étaient pas à dédaigner, elles ne faisaient pas grande impression sur les Trois Rois, soit la tétrarchie des patrons du crime de Glasgow qui contrôlaient presque tout ce qui se passait dans la ville." (Craig Russell, Lennox, Calmann-Lévy, 2011, p. 12)

mercredi, 18 avril 2012

Géographie de la France

Dans ses Visites aux paysans du Centre, Daniel Halévy déplore le dédain des Français pour les provinces de l'intérieur : "Le Français va vers ses côtes, vers la romantique Alsace, vers les hautes montagnes, ses frontières. Il ne connaît en Morvan que Châtel-Guyon, en Auvergne que La Bourboule." ("Les visites de 1934" in Visites aux paysans du Centre, Le Livre de Poche, 1978, p. 225) Confusion entre Châtel-Guyon et Saint-Honoré-les-Bains ? Une telle bourde étonne de la part d'un aussi suffisant voyageur, trop attentif, peut-être, au territoire pour se soucier de la carte...

Les angoisses du voyageur

"Voire mais (dist il), où chioys tu ?" (Pantagruel, chap. XXII)

mercredi, 11 avril 2012

Notes de lecture 2

Mian Mian, Panda sex (trad. Sylvie Gentil, Au diable vauvert, 2009). Que reste-t-il quand — pour autant qu'on en puisse juger par la traduction — l'écriture est minée par la vacuité intellectuelle et le désœuvrement qu'elle s'emploie à saisir ? On pense à Moins que zéro, aux dialogues de Godard — du moins dans le souvenir ténu que j'en ai gardé. Roman "moderne" et désabusement "vieux comme l'hiver" : "Les cons, si on n'a pas peur qu'ils ne sachent pas, il faut craindre qu'ils ne comprennent pas."

Poèmes de Sylvia Plath (Arbres d'hiver précédé de La Traversée. Présentation de Sylvie Doizelet, trad. de Françoise Morvan et Valérie Rouzeau, Poésie/Gallimard, 2003). L'une des traductrices note que "la poésie de Sylvia Plath ne se transpose pas facilement en français". On veut bien le croire, mais certaines libertés prises (sans nécessité, semble-t-il) avec le sens littéral étonnent. Ainsi :

Your clear eye is the one absolutely beautiful thing.
I want to fill it with color and ducks,
The zoo of the new [...]

est-il rendu par :

Ton œil clair seul est d'absolue beauté.
Je veux y couler des coqs, des couleurs,
Toute une jonglerie clinquante [...]

M'étonne également cette glose rien moins qu'éclairante : "Purdah" offre le meilleur exemple de travail sur le "I", anagrammatisé, le son i, camouflé sous le a dès le titre. Comprenne qui pourra... Je suis probablement obtus, mais je ne vois pas trop comment on peut "anagrammatiser" un mot d'une seule lettre ou "camoufler" un phonème sous un autre.

Journal de Julien Green (Les Années faciles. Journal 1926-1934, Le Livre de Poche, 1973). Politesse des rois — à la date du 25 novembre 1932, ceci : "Il me semble que le plus bel exemple de politesse française nous a été donné par Louis XV lorsque Damiens lui porta un coup de canif. Le roi, qui montait dans son carrosse se retourna pour désigner son agresseur et dit : C'est ce monsieur qui m'a frappé !" On pense aussi, bien sûr à Marie-Antoinette sur l'échafaud : Pardon, Monsieur, je ne l'ai pas fait exprès. On a un peu oublié, aujourd'hui, ces bonnes manières...

dimanche, 08 avril 2012

Remembrances du vieillard idiot 12

Le petit Marcel, culot d'une fratrie nombreuse et farouche, ne sut jamais compter que jusqu'à deux. Lorsque notre instituteur s'impatientait : " Mais enfin, ton père a bien un char à foin : il a combien de roues ?" — le petit Marcel s'obstinait, imperturbable : "Deux derrière et deux devant." Lorsqu'il se maria, des années plus tard, sa femme le quitta le deuxième jour...

samedi, 31 mars 2012

A small, good thing 7

De Barry Gifford, Les Carnets intimes de Francis Reeves.
Le titre original — Landscape with traveller — fait référence à ces "paysages japonais et chinois, tels ceux reproduits dans La Peinture zen, d'Awakawa — surtout ceux où de minuscules voyageurs solitaires, à peine discernables, gravissent un sentier de montagne ou traversent une fragile passerelle". Le narrateur, homosexuel vieillissant, est l'un de ces "voyageurs solitaires" qui porte sur le monde un regard tour à tour curieux et désabusé, passant tout naturellement de l'anecdote scabreuse (scène d'amour vache associant bestialité et scatologie) aux considérations mélancoliques. "En règle générale, je m'intéresse fort peu à ce qui se passe dans le monde, et je n'intéresse certainement que très peu de gens, en dehors de moi-même [...] J'ai peine à croire que quelqu'un m'aime, ou simplement dise qu'il m'aime [...] Non que je me considère vraiment comme indigne d'être aimé, mais à notre époque, il est difficile de croire que quiconque se donne la peine de s'arrêter afin de considérer une autre personne assez longtemps pour l'aimer."
Il y a de ces livres, qu'on aimerait avoir écrits...