lundi, 17 octobre 2005
La cognizione del dolore 3
Demain, clinique. Je pense à ce poème de Boris Vian :
"J'ai mal à ma rapière
Mais je l'dirai jamais
J'ai mal à mon bédane
Mais je l'dirai jamais
J'ai mal à mes cardans
J'ai mal à mes graisseurs
J'ai mal à ma sacoche
Mais je l'dirai jamais, là
Mais je l'dirai jamais."
On est ici dans le registre de la prétérition. Le seul possible.
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Le grand style 5
23:07 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
O fortunatos nimium...
Sur un panneau, en bordure de la nationale :
Dimanche 23 octobre
FÊTE DE LA POMME ET DU CIDRE
...
Tout au long de l'année se succèdent dans nos campagnes ces célébrations imbéciles d'activités rurales que seuls regrettent ceux qui ne les ont pas connues. Les badauds qu'ébaubissent le battage à l'ancienne, le pilage des pommes ou la cuisson du pain au four banal n'ont pas beaucoup plus de cervelle — et assurément moins de classe ! — que madame de Sévigné parlant des joies de la fenaison (consistant, comme on sait, à "batifoler" dans l'herbe).
Mathieu Riboulet évoque fort justement ces manifestations dans son dernier roman : "On organise maintenant des fêtes de la batteuse d'une obscénité telle que personne ne s'en rend compte, pour célébrer l'ignorance des citadins et parachever l'humiliation des paysans restants en leur faisant l'aumône d'une mémoire de carton-pâte en remplacement de celle, broyée, qu'on a laissée filer." (Le Corps des anges)
20:05 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 16 octobre 2005
Laconisme 2
21:34 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (1)
Rimbaud
Je me rappelle La Bande à Bonnot, de Philippe Fourastié, et Jean-Pierre Kalfon arpentant de tristes labours en déclamant "Les corbeaux" :
"Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand, dans les hameaux abattus,Les longs angélus se sont tus...Sur la nature défleurie,
Faites s'abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux..."
21:11 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 15 octobre 2005
Le sens de la formule
De Lichtenberg : "L'âne me fait l'effet d'un cheval traduit en hollandais."
("Remarques diverses" in Aphorismes, trad. Marthe Robert, Pauvert, 1966)
22:48 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (8)
Combinatoire
22:40 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
La fabrique du crétin ancien style
20:20 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Scatologie
Plusieurs de mes notes récentes contenant des citations plus ou moins stercoraires, j'appartiens sans nul doute à la tourbe grossière que stigmatise l'incontournable Finkielkraut dans une récente interview. En gros : il n'y a plus de culture, plus de littérature, ce ne sont que mots gras et scatologie... Or, "Il est tousjours advis au chat breneux que la queuë luy pue."
Ce qui me réconforte et me trouble tout à la fois, c'est que le grand philosophe contemporain ait pu condescendre à accorder son entretien à Paris-Match, qui n'est sans doute pas ce qui se fait de mieux en matière de culture et de bon goût. Est-il bien cohérent de stigmatiser la vulgarité des autres dans ce genre de torchon — entre un reportage voyeuriste sur le Cachemire et un article sur Céline Dion ?
16:01 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
Logomachies
La publication du pamphlet de Jean-Paul Brighelli, La Fabrique du crétin (deuxième au classement des ventes établi par Le Nouvel Observateur — catégorie "essais", pour la semaine du 13 octobre), suscite — et c'était sans doute en partie le but recherché — quelques remous. Ce n'est pas "le Grand Combat" façon Michaux : on ne s'emparouille que verbalement, et il est peu probable que l'issue de l'affrontement nous livre le mot du "Grand Secret" pédagogique.
Il est tout de même réjouissant de voir avec quelle hargne se rebiffent les barbacoles mis en cause, inspecteurs-flics ou calamiteux apprentis sorciers des "sciences de l'éducation" — tous individus ayant depuis longtemps "fui par le haut", jugeant plus confortable d'élucubrer leurs théories fumeuses que d'affronter les réalités de l'enseignement au quotidien.
Voir la tribune d'un certain Pierre Frackowiak dans les Cahiers Pédagogiques et la réponse de J.-P. Brighelli audit Frackowiak. Intéressante aussi, la lettre ouverte de Roger Monjo à Brighelli, également accompagnée d'une réponse de ce dernier et du courrier édifiant d'un ancien élève.
15:41 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (1)