lundi, 12 septembre 2005
Météo 2
"Il pleut. Naturellement. Comme toujours. Et ça durera jusqu'à notre mort (si nous arrivons jusque-là...). On n'a encore jamais vu de jour où il ne pleuve pas. Je sais bien que les trois quarts des romans commencent en disant, au hasard : "Par une belle matinée de printemps", ou : "Par une belle journée d'automne" ; mais justement, ce sont des romans. Ils enjolivent. Il n'y a pas de belle journée de printemps, il n'y a pas de belle journée d'automne. Il y a des jours où il pleut constamment, et d'autres où il pleut davantage. C'est tout."
(Alexandre Vialatte , "Chronique des géants d'autrefois" in Antiquité du Grand Chosier, Julliard, 1984)
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dimanche, 11 septembre 2005
Langage cuit
FRIGITTE
Visagré, corsaimabe, bosseins : cé ragrettabe. Zoiz aphone, flor inode, frubel insipe ! Con te papouille, con te cratouille, con te brazouille, con soye grozembite, con soye longambite, con soye durembite : cétidem ! Le bandapharlux superdru calorivergeant, façatoi : se ritracte en accordéhom au catiminissime.
O Sibériane !
Brr !
(André Martel, La Djingine du Théophélès, Cheval d'attaque, 1975)
22:47 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Le style est l'homme même
Avant Barthes, Buffon et avant Buffon, Pascal :
"Style. Quand on voit le style naturel on est tout étonné et ravi, car on s'attendait de voir un auteur et on trouve un homme. Au lieu que ceux qui ont le goût bon et qui en voyant un livre croient trouver un homme sont tout surpris de trouver un auteur. Plus poetice quam humane locutus es." (Pensées)
Variante : chez les uns, le style trahit le moi social ; chez les autres, il se constitue en métaphore du moi littéraire.
Un écrivain sans style n'a pas plus d'existence que le couteau de Lichtenberg.
22:34 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (5)
Limerick
There was a young lady of Pinner,
Who dreamt that her lover was in her.
This excited her heart,
So she let a great fart,
And shit out her yesterday's dinner.
22:33 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
samedi, 10 septembre 2005
Cynégétique
En tout cas pour ce qui concerne les chasseurs de chez nous...
19:15 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 09 septembre 2005
In memoriam
Ici naquit Georges Machin
qui pendant sa vie ne fut rien
et qui continue
(Georges Perros, Une vie ordinaire, 1967)
21:14 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
Le grand style 3
— Bonjour."
18:06 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Nains et magots
À l'origine du rayonnement dérisoire de tant de médiocres : la posture et l'imposture.
Barbacoles infatués d'eux-mêmes, carriéristes minuscules, toutous flagorneurs ou roquets clabaudeurs, il n'y a rien de grand chez tous ces petits, accrochés à leur notoriété de chef-lieu de canton...
Le trou noir du néant vous engloutira, et vos hochets ridicules.
16:25 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 08 septembre 2005
Béotisme
Francis Ponge me fait chier.
"L'assiette", ce verbiage minaudier :
"Pour le consacrer ici, gardons-nous de nacrer trop cet objet de tous les jours. Nulle ellipse prosodique, si brillante qu'elle soit, pour assez platement dire l'humble interposition de porcelaine entre l'esprit pur et l'appétit..." Bla, bla, bla, il y en a une page comme cela ! "Tant chiasser et ureniller !"
À cette porcelaine chichiteuse, on peut préférer la grosse vaisselle de Guillevic :
"Assiettes en faïence usée
Dont s'en va le blanc,
Vous êtes venues neuves
Chez nous.
Nous avons beaucoup appris
Pendant ce temps."
("Choses", in Terraqué, 1945)
21:10 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (1)
Un avis autorisé 2
"Tant de bêtise, alliée à une telle absence de talent, décourage presque la protestation" (Jean-Louis Ézine, à propos d'Amélie Nothomb, Le Nouvel Observateur, 1-7 septembre 2005)
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