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jeudi, 21 décembre 2006

Tant crie l'on Noel... 4

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Dès que la nuit tombe, la maison d’à côté s’illumine. Ce ne sont que guirlandes et brimborions qui clignotent à tout-va, la cour et le jardin sont envahis de pères Noël, de rennes limonniers et autres sujets du meilleur goût. L’été, ces crétins construisent des volières, des cabanes, des appentis, creusent des bassins où nagent des cygnes en plastique… l’hiver, c’est une débauche de gadgets électriques.
Ces décorations ne sont que la transposition, au niveau domestique, du processus général d’enlaidissement du paysage et du cadre de vie qu’on observe un peu partout. On pourra lire, à ce propos, Le Paysage, les ploucs et moi, de Nicolas Chaudun (Éditions du Rocher, 2002), qui se termine sur ces mots : "Je ne me risquerai [...] pas à rappeler que la France fut jadis la terre des hautes futaies et des grands seigneurs. Cependant, je ne puis me résoudre à ce que des ploucs l’érigent en patrie du bonzaï et des nains de jardin."

mercredi, 20 décembre 2006

Welsh rarebit

Sur l'étiquette d'un emballage de cheddar, cette précision : "Contient du lait". Étonnant, non ?

mardi, 19 décembre 2006

Chattemiterie

Le chartreux des voisins — très élégant avec son collier turquoise — déambule sous nos fenêtres. On feint de croire à une visite de politesse, mais on sait bien qu'il n'a d'yeux que pour l'incessant manège des mésanges autour des mangeoires garnies de tournesol. Aussi intéressé que les humains, le matou !

lundi, 18 décembre 2006

La b... des n...

Le Niger porte plainte contre Pascal Sevran (les journaux).

Je lisais hier ceci, dans une nouvelle de Bukowski : "On peut écrire tout ce qu'on veut sur l'homme blanc américain et personne ne proteste. Pas même l'homme blanc américain. Mais si on écrit quelque chose de désagréable sur une autre race, une autre classe sociale ou un autre sexe, les critiques et les lecteurs sont pris d'une sainte fureur et les lettres d'injures pleuvent..." ("Action", in Le Ragoût du septuagénaire)
Certes, Pascal Sevran n'est pas "l'homme blanc américain", mais, mutatis mutandis... Ces clameurs de haro rendent presque sympathique le vieux bouffon menacé de disgrâce.

vendredi, 15 décembre 2006

Petite anthologie portative 33

        ouais

je viens d'entendre une pub
qui me dit que
John le Paysan fume son propre
bacon.
quel bel
enfant de
pute.

(Charles Bukowski, Le Ragoût du septuagénaire, Poche, 2005)

Petit livre rouge

Les livres qu’on achète plus ou moins au hasard réservent parfois d’heureuses surprises. Ainsi ce traducteur cleptomane, de Dezsö Kosztolányi, déniché la semaine passée au "Furet". Dans une note liminaire, Paul-Jean Franceschini évoque fort justement, à propos de l’auteur, "un humour pince-sans-rire et un goût du fantastique qui jette Alphonse Allais et Marcel Aymé sur les chemins kafkaïens de la Mitteleuropa". La cocasserie, le saugrenu sont en effet, dans ces brèves nouvelles, moins comiques que révélateurs d’un certain désabusement, d’un pessimisme désinvolte, d’une indulgente mélancolie :

"L’humanité, les exemples le prouvent, a été menée à la ruine, au sang, à l’ordure, par ceux qui se sont enthousiasmés pour la cause publique, qui ont pris au sérieux leur mission, qui avec ardeur, avec probité, ont veillé, alors que ses bienfaiteurs ont été ceux qui ne se sont occupés que de leurs propres affaires, qui ont failli à leur devoir, les indifférents, les dormeurs. Le mal n’est pas que le monde soit gouverné avec si peu de sagesse. Le mal est que, si peu que ce soit, il soit gouverné." ("Le Président", in Le Traducteur cleptomane, Viviane Hamy, 2006)

Voilà qui sent son anarchiste de droite. Dezsö Kosztolányi : imprononçable et infréquentable !

Johnny Hallyday s'installe en Suisse

J'en ai rien à foutre.

lundi, 11 décembre 2006

Vocabulaire 6

Palinodie : "discours contraire à un précédent", nous dit Furetière, qui précise : "ce mot n’est en usage qu’en cette phrase proverbiale chanter la palinodie, pour signifier dire le contraire de ce qu’on avait dit auparavant." Si le mot n'est guère en usage, la chose du moins est-elle assez fréquente aujourd'hui. Lang, Chevènement, Sevran... Mais peut-être faudrait-il pour ce dernier parler de résipiscence ?

samedi, 09 décembre 2006

Tant crie l'on Noel... 3

Les pères Noël grandeur nature, comme chaque année à la même période, montent à l'assaut des façades et des balcons — affligeant symptôme de l'infantilisation générale d'une société qui a élevé le kitsch au rang d'une Weltanschauung.

Et cataractæ cæli apertæ sunt

Départ de Lille, hier, sous une pluie diluvienne. Ciel d'encre sur la Champagne et le pays d'Othe. Brève halte pour acheter  du fromage de Soumaintrain, du chaource et du saint-florentin, quelques bouteilles de bourgogne. Vent fou en Puisaye. Un arbre déraciné coupe la route de Toucy, il faut se détourner par Villiers-Saint-Benoît. Le joli bourg est désert. On n'est pas loin du Montigny de Claudine : "C'est un village, et pas une ville : les rues, grâce au ciel, ne sont pas pavées ; les averses y roulent en petits torrents..."