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vendredi, 15 décembre 2006

Petit livre rouge

Les livres qu’on achète plus ou moins au hasard réservent parfois d’heureuses surprises. Ainsi ce traducteur cleptomane, de Dezsö Kosztolányi, déniché la semaine passée au "Furet". Dans une note liminaire, Paul-Jean Franceschini évoque fort justement, à propos de l’auteur, "un humour pince-sans-rire et un goût du fantastique qui jette Alphonse Allais et Marcel Aymé sur les chemins kafkaïens de la Mitteleuropa". La cocasserie, le saugrenu sont en effet, dans ces brèves nouvelles, moins comiques que révélateurs d’un certain désabusement, d’un pessimisme désinvolte, d’une indulgente mélancolie :

"L’humanité, les exemples le prouvent, a été menée à la ruine, au sang, à l’ordure, par ceux qui se sont enthousiasmés pour la cause publique, qui ont pris au sérieux leur mission, qui avec ardeur, avec probité, ont veillé, alors que ses bienfaiteurs ont été ceux qui ne se sont occupés que de leurs propres affaires, qui ont failli à leur devoir, les indifférents, les dormeurs. Le mal n’est pas que le monde soit gouverné avec si peu de sagesse. Le mal est que, si peu que ce soit, il soit gouverné." ("Le Président", in Le Traducteur cleptomane, Viviane Hamy, 2006)

Voilà qui sent son anarchiste de droite. Dezsö Kosztolányi : imprononçable et infréquentable !

Commentaires

Vous êtes déjà louche avec les ours, et mal barré dans la dictature du développement durable

Écrit par : Nicolas Hulot | samedi, 16 décembre 2006

L'anarchisme de droite n'existe pas. Lisez Bakounine qui ne sépare jamais la liberté de la solidarité. Ce que me semble dénoncer Dezsö Kostalànyi que je ne connais d'ailleurs pas, ce sont les idéologues.

Écrit par : alain bagnoud | dimanche, 17 décembre 2006

Au moins, le concept est-il commode.
Question naïve : Stirner se préoccupe-t-il beaucoup de "solidarité" ? D'ailleurs, pour paraphraser une formule devenue fameuse, la gauche — anarchiste ou non — en aurait-elle le monopole ?
Il me semble enfin que Kosztolányi ironise sur les politiques en général (les escrocs et les incapables aussi bien que ceux qu'on dit intègres) plutôt que sur les idéologues.

Écrit par : C.C. | dimanche, 17 décembre 2006

Cf., hier, François Hollande : "Au PS, nous ne prétendons pas être contre le système. Nous sommes là pour exercer des responsabilités." (http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/politique/20061216.FAP2269/presidentielle_hollande_moque_les_soidisant_candidats_a.html)
Gare le pavé de l'ours !

Écrit par : Hégésippe Fion | dimanche, 17 décembre 2006

"Mais si l'Etat est une société d'hommes et pas une réunion de Moi, dont chacun n'a que soi en vue, il ne peut subsister sans morale et doit donc veiller sur elle.
"Aussi sommes-Nous, lui et Moi, ennemis. En tant qu'égoïste, le bien-être de cette "société humaine"ne Me tient pas à coeur, Je ne lui sacrifie rien et ne fais que l'utiliser: mais, pour pouvoir l'utiliser pleinement, Je la transforme en Ma propritété et Ma créature, c'est-à-dire que Je la détruis pour créer à sa place une association d'égoïstes."
Max Stirner, L'unique et sa propriété, L'Age d'Homme, p. 229

Écrit par : alain bagnoud | lundi, 18 décembre 2006

Il faut peut-être alors distinguer "solidarité de fait" et "solidarité morale"...

Écrit par : C.C. | lundi, 18 décembre 2006

Les commentaires sont fermés.