dimanche, 16 avril 2006
"Mes trois plus jeunes tourteaux ont eu la citronnade"
Tout en faisant ma gymnastique matinale, j’écoute distraitement l’émission consacrée au jardinage, sur France-Inter. Le présentateur comparse d’Alain baraton, chargé de lire à l’antenne les questions des auditeurs, parle de pucerons laginères et de pivoines abrasives. Cet individu est-il dyslexique ou simplement idiot ?
10:22 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (5)
L'obscène 7
Poètes de l’obscène, de la déchirure et du désir douloureux : Pierre Jean Jouve, Paul Valet, Jude stéfan. De ce dernier, Alme Diane, placé sous l’invocation de louise labé et maurice Scève, nous offre l’exemple étrange d’un pétrarquisme anachronique, ambigu, d’un lyrisme glacé hésitant entre sublime et sordide — au sens où l’on parle d’un ulcère sordide : qui fournit une suppuration sanieuse ou de mauvaise nature.
Quand "en mon absence qu’as-tu fait ?"
quêtent tes yeux revus mon corps alors
avoue. à tel ventre quand je me prostitue
charogne sur lui agitée après œillade
précise des rues — dans des draps dans
les ruelles ou les bouges — je t’évoque
ange indifférent et plus haineux encore
vit mon venin lancé moins oubliée tu
es trônant comme effigie sur un mur sans
charité. De te perdre moi qui hurlai
voici que de ma liberté je m’étonne
(par nos noms nous qui nous embrassions
dans les songes nous qui nous mêlâmes)
à moi-même tant je suis étranger ! L’effroi
jaloux je ne le connais plus ton image
plus ne me saute au cœur
(Alme Diane, XVIII, Le Temps qu'il fait, 1986)
09:55 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 15 avril 2006
Phytonymes
19:05 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
lundi, 10 avril 2006
Bout du village
20:44 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 09 avril 2006
Votez dur, votez mou...
12:10 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
"Una cosa più triste..."
11:41 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (4)
samedi, 08 avril 2006
Polars 5
Intéressante exégèse d'un haïku classique, dans Miami blues, de Charles Willeford :
"... tous les mois paraissent encore des articles sur le haïku le plus célèbre de Basho. Je vais vous en donner une traduction littérale, plutôt qu'une transcription de dix-sept syllabes. Sur le tableau il écrivit :
Vieille mare
Grenouille plonge
Bruit d'eau.
— Le voilà, dit monsieur Turner en se grattant la barbe avec le bâton de craie. Vieille mare. Grenouille plonge. Bruit d'eau. Ce qui manque, bien sûr, c'est l'onomatopée du bruit de l'eau. Mais le sens est suffisamment clair. Quel est-il ?
[...] Un jeune homme qui portait un jean dont les jambes avaient été coupées, un débardeur d'un bleu passé et des chaussures de sport usées, sans chaussettes, leva la main droite cinq centimètres au-dessus de sa tablette :
— Eh bien, vous, alors, dit le professeur en le désignant avec sa craie.
— Ce que ça signifie, je crois, commença l'étudiant, c'est qu'il y a une vieille mare. La grenouille, qui veut aller dans l'eau, arrive et plonge. Quand elle saute dans l'eau, ça fait un bruit , comme plouf !"
(Charles Willeford, Miami blues, trad. Danièle et Pierre Bondil, Rivages/Noir, 1991)
À première vue, et vraisemblablement du point de vue de l'intentio auctoris, il s'agit là d'une paraphrase indigente et bouffonne, dénotant la pesante stupidité de l'étudiant. À bien considérer les choses, c'est la seule exégèse possible d'un texte qui atteint à l'absolu par la redondance, au sublime par le trivial, à la plénitude du sens par le presque rien.
21:00 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Politique 5
Je n’ai pour le monde politique ni curiosité ni sympathie. Verbigérations, grenouillages mesquins, trahisons et palinodies constituent semble-t-il l’essentiel de l’activité des "imbéciles et des filous" accrochés à leur siège ou à leur maroquin. Quelle promptitude au reniement dès que le vent menace de tourner ! dans ce contexte de pleutrerie et d’incompétence générales, l’entêtement d’un Villepin, lâché par ses alliés de la veille, accablé par les clabaudeurs de tout poil, finit par ressembler à du courage et mérite une certaine considération.
17:42 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 07 avril 2006
Graffiti 2
Ceronetti, Queneau : même attention portée aux inscriptions, enseignes, affiches, graffiti... On a cependant le sentiment que l’un s’amuse et l’autre pas. Dans Courir les rues, l’anecdotique, le cocasse, la précarité des signes bancals et balbutiants suscite de dérisoires épiphanies — "Lentilles vert émeraude" ou "Vaugelas bouquiniste". Dans les carnets de Ceronetti, l’épitaphe, la plaque commémorative alimente une méditation tranquille sur la précarité de l’être et des choses — Et in Arcadia ego... Placards et publicités omniprésents clament absurdement la trivialité et la sottise des temps :
LE CHRIST EST LA VOIE DE LA VÉRITÉ ET DE LA VIE.
AMUSE-TOI ET GAGNE UNE PANDA." (La Patience du brûlé, Albin Michel, 1995, p. 85)
10:35 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (8)
jeudi, 06 avril 2006
"En ce temps de grande paresse..."
Nulla dies sine linea ?
22:47 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)