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dimanche, 16 avril 2006

L'obscène 7

Poètes de l’obscène, de la déchirure et du désir douloureux : Pierre Jean Jouve, Paul Valet, Jude stéfan. De ce dernier, Alme Diane, placé sous l’invocation de louise labé et maurice Scève, nous offre l’exemple étrange d’un pétrarquisme anachronique, ambigu, d’un lyrisme glacé hésitant entre sublime et sordide — au sens où l’on parle d’un ulcère sordide : qui fournit une suppuration sanieuse ou de mauvaise nature.

Quand "en mon absence qu’as-tu fait ?"
quêtent tes yeux revus mon corps alors
avoue. à tel ventre quand je me prostitue
charogne sur lui agitée après œillade
précise des rues — dans des draps dans
les ruelles ou les bouges — je t’évoque
ange indifférent et plus haineux encore
vit mon venin lancé moins oubliée tu
es trônant comme effigie sur un mur sans
charité. De te perdre moi qui hurlai
voici que de ma liberté je m’étonne
(par nos noms nous qui nous embrassions
dans les songes nous qui nous mêlâmes)
à moi-même tant je suis étranger ! L’effroi
jaloux je ne le connais plus ton image
plus ne me saute au cœur

 

(Alme Diane, XVIII, Le Temps qu'il fait, 1986)

 

 

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