vendredi, 04 novembre 2005
Meutes/émeutes
Intéressant de relire, à la lumière de l'actualité, les réflexions d'Elias Canetti sur la meute, manifestation archaïque d'un tribalisme rudimentaire :
"Dans la meute, qui se constitue de temps en temps à partir du groupe et exprime avec la plus grande force le sentiment de son unité, l'individu ne peut jamais se perdre aussi complètement qu'un homme moderne dans n'importe quelle masse. Dans les constellations changeantes de la meute, dans ses danses et ses expéditions, il se tiendra toujours à son bord. Il sera dedans et aussitôt après au bord, au bord et aussitôt après dedans. Quand la meute fait cercle autour de son feu, chacun pourra avoir des voisins à droite et à gauche, mais le dos est libre : le dos est exposé, découvert à la nature sauvage. La densité de la meute a toujours quelque chose de feint : ils se serrent étroitement, sans doute, et dans leurs mouvements rythmiques traditionnels ils jouent à être nombreux. Mais ils ne le sont pas, ils sont très peu ; la densité réelle qui leur manque, ils la remplacent par l'intensité."
("Meute et meutes", in Masse et puissance, trad. Robert Rovini, Tel/Gallimard, 1986)
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Lectures
19:07 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (1)
Phoning
Ce matin, ingrat que je suis, j'ai refusé de participer à un concours pour lequel j'avais été spécialement élu, parmi des douzaines d'autres veaux moins chanceux — et sous contrôle d'huissier, naturellement... J'ai peut-être laissé passer une chance qui ne se présentera plus : ".... post est occasio calva."
12:51 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Palindrome
Pour jouer au gniagnia :
AMENE L'ENEMA
N.B. On tiendra pour négligeables les questions d'accents et l'assimilation abusive amener/apporter.
08:54 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 03 novembre 2005
Un petit poème, et au lit !
Pour peser un cochon,
le mesurer depuis la nuque jusqu'à la nessance
de la queue et mesurer ensuite la circonfairence
de son corps ; multiplier la longueur par la grosseur, ses deux dimention exprimer en centimètre ;
multiplier ensuite le produit de cette première
multiplication par cinq pour avoir le poit
marchant en kilos
(Henri Pastoureau, cité in A.V. Aelberts et J.J. Auquier, Poètes singuliers du surréalisme et autres lieux, 10/18, 1971)
Un recueil épuisé depuis longtemps, que j'ai eu beaucoup de mal à retrouver. Des textes curieux, comme celui-là, qui prend quelques libertés avec l'orthographe et l'arithmétique — aussi bien qu'avec les méthodes de pesage éprouvées en usage chez les éleveurs et charcutiers.
22:16 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Problème des banlieues
20:46 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (4)
De l'art de perdre son temps...
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Flatus vocis
Nous sommes tous des diseurs de riens.
08:34 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 02 novembre 2005
Digitus Dei
Dans le même numéro du pieux organe (La Croix, 1er-2 nov. 1885), commentaire autour de la catastrophe des carrières de Chancelade, en Dordogne, survenue le dimanche précédent et présentée comme un châtiment divin :
"L'église était déserte le dimanche. On vivait ce jour-là dans les catacombes, non pour y prier, mais pour travailler, de là au cabaret."
Conclusion de l'article : "Digitus Dei est hic — ce qui le prouve, c'est cet effondrement général. Quand le bon Dieu n'a plus voulu laisser germer la vigne dont on a tant abusé, il a envoyé le phylloxera — Quand il n'a plus voulu de carrières à Chancelade, il les a comblées — Il a fallu moins d'une minute — Les ingénieurs en avaient répondu — Dieu a dit : Je suis plus fort que vous !"
Cent vingt ans plus tard, si l'on en croit le quotidien catholique (2 nov. 2005), Sarkozy déclare qu'il "aimerait être invité à Lourdes par les évêques". On n'est jamais trop prudent...
20:10 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
Trépassés 5
Dans La Croix datée dimanche 1er-lundi 2 novembre 1885 :
"Aujourd'hui tous ceux qui sont morts dans la grâce de Dieu, depuis le commencement du monde, célèbrent leur fête au ciel et nous invitent à grossir leurs rangs.
On médite pendant toute la semaine cette parole : Bienheureux ceux qui pleurent, bienheureux ceux qui n'ont pas leur consolation en ce monde, car ils seront consolés au ciel. C'est le problème social tout entier."
19:08 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)