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jeudi, 03 novembre 2005

Problème des banlieues

"... une grant compaignie de larrons et de murdriers [...] se logerent es villaiges qui sont autour de Paris, et tellement, jusques à VI ou environ VIII lieues de Paris, homme n'osoit aller aux champs ne venir à Paris, ne on n'osoit cuillir aux champs quelque chose que ce fust, car nulle voiture n'estoit d'eulx prinse que ne fust rançonnée [...] et quant on s'en plaignoit aux gouverneurs de Paris, ilz respondoient : 'Il faut qu'ilz vivent, le roy y mettra bien bref remede.'"
(Journal d'un bourgeois de Paris, année 1444)

Commentaires

Mais ces larrons là cherchaient du pognon. Ils ne brûlaient pas les charrettes par pure divertissement.

(Merci pour le lien.)

Écrit par : sergent popup | vendredi, 04 novembre 2005

Voire... Il y avait aussi pas mal de cruautés plus ou moins gratuites : après avoir dépouillé les braves gens, on pouvait, en prime, leur infliger des sévices variés. Dans ce domaine, l'imagination n'a jamais fait défaut à nos pareils...

Écrit par : C.C. | vendredi, 04 novembre 2005

LES FLAMMES DE LA RAISON

Il me semble que la crémation des moyens de locomotion généralisée dans les banlieues du pays est le signe d'un grand bouleversement social, un mouvement de fond qu'une stupide répression policière ne saurait éteindre. Je ne cesse d'entendre que brûler des voitures, ça n'est pas une solution pour résoudre les problèmes des jeunes de banlieue...

Justement, je pense que c'est une solution. Sans ces heurts spectaculaires (toucher à la tôle sacrée du français moyen, ça choque toujours l'opinion publique sensible à la préservation de ses joujoux favoris) comment faire avancer les choses, faire prendre conscience aux privilégiés des centres villes et des campagnes de la gravité de la situation dans les banlieues ? Brûler des voitures est, à mon sens, la meilleure solution pour faire bouger les choses, contribuer à faire changer les mentalités, secouer les consciences endormies. Brûler une voiture est certes répréhensible sur le plan strictement légal, mais c'est précisément avec ce genre de geste illégal, acte fondateur par excellence du pionnier social participant au progrès humain, qu'évoluent nos sociétés.

Mieux vaut faire une révolution en brûlant des voitures plutôt qu'en portant des têtes coupées sur des piques. Brûler des voitures est par conséquent un acte potentiellement héroïque, pour peu que cela débouche sur une amélioration de la vie des révoltés, une capitulation du pouvoir qui reconnaîtra par la suite la révolte comme un légitime soulèvement des banlieues contre l'injustice sociale.

C'est ainsi qu'évoluent les mentalités, que se fait le progrès social : en pratiquant la désobéissance civile, en manifestant illégalement contre le pouvoir. Aujourd'hui conspués, demain qui sait si les brûleurs de voitures ne seront pas honorés par les mêmes qui les condamnent actuellement ? Comme les porteurs de têtes coupées de 14 juillet 1789 sont de nos jours acclamés. La crémation des voitures de banlieue, c'est leur 14 juillet à eux. Leur révolution est en marche. C'est en se rebiffant de la sorte contre l'ordre social inique que progresse toute société. Aujourd'hui les mentalités ont évolué, dans sa grande majorité le peuple ne verse plus le sang pour se faire entendre, il brûle des voitures, brise du mobilier urbain. N'est-ce pas déjà un énorme progrès par rapport aux révoltes barbares du passé ? De nos jours même les plus enragés des insurgés des banlieues respectent la vie humaine. Plus civilisés que nos aïeux, ils se révoltent avec les moyens appropriés à leur portée : l'incendie de voitures. Où est leur crime ? Leur combat me semble parfaitement légitime. A leur place, ne réagirions-nous pas de même ? Pour avoir vécu dans la banlieue et côtoyé un peu ses habitants, je comprends leur révolte.

Vive la révolution, vivent les brûleurs de voitures !

Raphaël Zacharie de Izarra
2, Escalier de la Grande Poterne
72000 Le Mans
Tél : 02 43 80 42 98
raphael.de-izarra@wanadoo.fr

Écrit par : Raphaël Zacharie de Izarra | jeudi, 10 novembre 2005

J'aime bien votre commentaire, et vos "révoltes logiques", sincèrement. D'autant que cette logique est peut-être plus jarryque que rimbaldienne. Je pense à certaines chroniques de "La Chandelle verte" : stigmatiser le piéton écraseur, battre les femmes... alors, pourquoi pas brûler les bagnoles pourries des pauvres assez cons pour aller travailler !
D'accord, donc. Mais, comme dirait Bartleby, j'aimerais mieux pas qu'on brûle MA voiture ! Je suis arrivé à l'âge où l'on aime le confort et les caleçons de flanelle. Les banlieues, les révolutions, il y a trop de tintamarre pour moi là-dedans !

Écrit par : C.C. | jeudi, 10 novembre 2005

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