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dimanche, 30 novembre 2008

"À cause du couvercle sur le visage"

Béatrix Beck est morte. On l'avait un peu oubliée...
Dans les dernières pages de La Décharge, à propos de la mort de M. Brieuc, elle écrit ceci :
"Je ne suis pas triste, puisqu'il était âgé et trouvait qu'il avait terminé son travail. Alors pourquoi sangloter ? À cause du couvercle sur le visage."

lundi, 24 novembre 2008

"Il y a de la falsification en ces épiceries…"

Résultats électoraux rien moins que sincères, photos retouchées à la une des grands quotidiens… le maquignonnage cynique, l’imposture crasse, la tricherie éhontée sont érigés en règle universelle. "Il n’y a plus de honte maintenant à cela." Même le "beaujolais vrai de vrai" qui réjouissait le cœur et le gosier de l’ivrogne est devenu introuvable, remplacé par d’odieux ersatz au remugle de banane.

lundi, 17 novembre 2008

"Entre les livres simplement plaisans…"

Je termine Là où les tigres sont chez eux. Pas loin d’un kilogramme de bonne littérature, jubilatoire et ironique, avec de vrais morceaux d’intelligence dedans. Les critiques, que je ne lis plus guère — et auxquelles, de toute façon, je n’accorde aucun crédit —, parleront sans doute de roman "baroque" ou "rabelaisien" (quand c’est gros, c’est rabelaisien, forcément), évoqueront Gabriel García Márquez ou Hermilo Borba Filho, Flaubert, Joyce et, pourquoi pas, Perec... Démarche simpliste, et finalement tautologique, puisque le livre, dans lequel s’entrecroisent les isotopies du babélisme et de l’imposture, est d’abord, à l’évidence, une fugue brillante et désinvolte sur le thème de la littérature même.

Sauvons l'université !

À quoi bon ?

samedi, 15 novembre 2008

Météo 25

Retour de Lille dans la bruine et le froid. Déjeuner de brouillard près de la petite église de Metz-le-Comte. Au sommet de la butte, à cette heure de la mi-journée, le silence est absolu. sentiment d’irréalité, tôt gâché par les pétarades d’une moto de trial. L’imbécile caracolant ne s’attarde guère, mais le charme est rompu… C'est de nouveau la tristesse mouillée du paysage, le ciel couleur de wassingue sale, l'automne pituiteux qui tourne à la "tisane froide" — heureuse expression de Ponge, qui a, reconnaissons-le, le sens de la formule… "C’est en écrivant, disait Queneau, que l’on devient écriveron". Ponge n’est pas un poète : c’est un écriveron, assez habile pour que le lecteur ne s’avise pas que son travail sent l’huile... Et, à propos de poésie, voici qu’on nous annonce, avec quelques mois d’avance, le prochain "Printemps des poètes." Cela tient de l’alerte météo, mais sans doute n’y a-t-il pas lieu de s’affoler : ce ne sera pas un tsunami. Tout au plus un débordement d’eau tiède.

Hommes de lettres

La tmèse mallarméenne déconcerte le facteur.

samedi, 08 novembre 2008

Graisse autour du cerveau

Dans un pays où Bienvenue chez les Ch’tis fait plus de 20 millions d’entrées, il n’est pas vraiment surprenant que la motion présentée par madame Royal recueille un maximum de suffrages auprès des militants socialistes. Abyssus abyssum invocat.

mardi, 04 novembre 2008

La cognizione del dolore 10

Ayant à subir prochainement une opération sous anesthésie, je dois me soumettre au rituel du "consentement éclairé pré-opératoire", c'est-à-dire signer un document dans lequel on m'informe que

"toute intervention chirurgicale comporte des risques :
— Hémorragie
— Infection
— Troubles ou séquelles fonctionnelles transitoires ou définitives
— Échec
— Décès per ou post opératoire
— Etc... liste non exhaustive".

Voilà qui est parfaitement rassurant ! D'autant qu'il y a tout à redouter de gens qui font suivre etc. de points de suspension.

lundi, 03 novembre 2008

La chair est triste, hélas! et les livres aussi

Je ne connais guère l’œuvre de Charles Juliet, mais je le croyais de ces écrivains rares et discrets, peu enclins à succomber aux sirènes du succès commercial ; or je découvre aujourd’hui qu’il vient de publier un volume de phrases et textes relevés au cours de [ses] lectures. On voit mal l’intérêt littéraire de ce genre de chose — et que des auteurs comme Tournier aient pu, avant lui, se laisser aller à de semblables facilités ne me paraît pas constituer une excuse, pas plus que les méprisables fumisteries des faiseurs à la mode.

Lectures décevantes, ces derniers jours : Sloterdijk, Enzensberger… j’ai du mal à ne pas me laisser distraire au moindre prétexte. Le recours constant à l’eironeia et au paradoxe de l’un me fatigue autant que le philosophisme sentencieux de l’autre. Une heureuse surprise tout de même : la prose, merveilleusement intelligente — et comme marquée au coin du "style naturel" — de W.G. Sebald, découvert grâce à l’excellent blog de Danièle Momont.

Maigre butin, ce matin, à la solderie du coin : je me laisse tenter par un recueil d’articles d’Isidore Isou Contre l’Internationale situationniste, qui me tombera sans doute des mains après quelques pages. Dans les bacs, plusieurs exemplaires de La Littérature française au présent, de Dominique Viart et Bruno Vercier, qu’on peut emporter pour 3,95 euros pièce. Pour un euro de moins, on trouvait, quelques travées plus loin, un aimable cheverny 2007. Rapport qualité-prix beaucoup plus intéressant : je n’ai pas hésité très longtemps…