mardi, 13 septembre 2005
Et si estoit homme de lettres et de reputation, et qui avoit une belle robbe...
Chasse : "... l'écriture de l'"Apologie de Raimond Sebond" est aussi pour M. l'occasion d'évaluer, et donc d'assumer, la juste portée épistémologique du paradigme vénatoire. Pour donner cours à une éthique d'humanité il n'est pas question de réprimer la pulsion cynégétique, celle-ci étant incontournable en tant que telle ; il est plutôt nécessaire de la purger de toute violence, de la vider de toute cruauté, en opérant la transition de l'instinct à la conscience, du geste irréfléchi à la pensée qui (s')essaie." (D. Boccassini)
Chatte de Montaigne : "... cette chatte étend les réflexions de M. sur le sensorium bestial vers une considération utopique d'un monde ou "société" de créatures dans son ensemble, tout en dérangeant la compétence épistémologique des capacités humaines. La chatte réalise tout cela parce qu'elle porte avec elle, sur ses petites pattes de chat, une notion irréfutable de volonté animale — ce qui est au moins aussi intéressant que les débats plus répandus (et énumérés par Plutarque d'ailleurs) sur la question de la raison animale." (L. Shannon)
Cheval : "Le meilleur ami de M., après La Boétie, était assurément son cheval." (J. Aussaresse cité par J. Balsamo)
18:18 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 12 septembre 2005
Sic transit
À Wazemmes, un soir de juin dernier.
Je choisis un melon à l'étal de l'épicerie.
Un peu plus loin, sur le trottoir, un escogriffe chenu en jeans et blouson de cuir vocifère et titube, avant de s'effondrer dans le caniveau, brisant dans sa chute le litre de pastis qu'il vient apparemment de vider. Les traîne-savates du quartier s'empressent : on éponge le sang, on appelle une ambulance, on fait cercle autour de l'épave inconsciente...
Un petit vieux sort de l'épicerie, contemple un moment la scène, atterré, et me prenant à témoin :
"Vous vous rendez compte, monsieur ? Un ancien guitariste d'Hervé Vilard ! ..."
Pierre Autin-Grenier en eût fait une nouvelle.
22:44 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Météo 2
"Il pleut. Naturellement. Comme toujours. Et ça durera jusqu'à notre mort (si nous arrivons jusque-là...). On n'a encore jamais vu de jour où il ne pleuve pas. Je sais bien que les trois quarts des romans commencent en disant, au hasard : "Par une belle matinée de printemps", ou : "Par une belle journée d'automne" ; mais justement, ce sont des romans. Ils enjolivent. Il n'y a pas de belle journée de printemps, il n'y a pas de belle journée d'automne. Il y a des jours où il pleut constamment, et d'autres où il pleut davantage. C'est tout."
(Alexandre Vialatte , "Chronique des géants d'autrefois" in Antiquité du Grand Chosier, Julliard, 1984)
12:02 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 11 septembre 2005
Langage cuit
FRIGITTE
Visagré, corsaimabe, bosseins : cé ragrettabe. Zoiz aphone, flor inode, frubel insipe ! Con te papouille, con te cratouille, con te brazouille, con soye grozembite, con soye longambite, con soye durembite : cétidem ! Le bandapharlux superdru calorivergeant, façatoi : se ritracte en accordéhom au catiminissime.
O Sibériane !
Brr !
(André Martel, La Djingine du Théophélès, Cheval d'attaque, 1975)
22:47 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Le style est l'homme même
Avant Barthes, Buffon et avant Buffon, Pascal :
"Style. Quand on voit le style naturel on est tout étonné et ravi, car on s'attendait de voir un auteur et on trouve un homme. Au lieu que ceux qui ont le goût bon et qui en voyant un livre croient trouver un homme sont tout surpris de trouver un auteur. Plus poetice quam humane locutus es." (Pensées)
Variante : chez les uns, le style trahit le moi social ; chez les autres, il se constitue en métaphore du moi littéraire.
Un écrivain sans style n'a pas plus d'existence que le couteau de Lichtenberg.
22:34 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (5)
Limerick
There was a young lady of Pinner,
Who dreamt that her lover was in her.
This excited her heart,
So she let a great fart,
And shit out her yesterday's dinner.
22:33 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
samedi, 10 septembre 2005
Cynégétique
En tout cas pour ce qui concerne les chasseurs de chez nous...
19:15 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 09 septembre 2005
In memoriam
Ici naquit Georges Machin
qui pendant sa vie ne fut rien
et qui continue
(Georges Perros, Une vie ordinaire, 1967)
21:14 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
Le grand style 3
— Bonjour."
18:06 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
Nains et magots
À l'origine du rayonnement dérisoire de tant de médiocres : la posture et l'imposture.
Barbacoles infatués d'eux-mêmes, carriéristes minuscules, toutous flagorneurs ou roquets clabaudeurs, il n'y a rien de grand chez tous ces petits, accrochés à leur notoriété de chef-lieu de canton...
Le trou noir du néant vous engloutira, et vos hochets ridicules.
16:25 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)