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samedi, 31 mars 2007

Livres de la semaine

Lille, jeudi. Une averse nous pousse à nous réfugier au "Furet". Quoique j'aime de moins en moins ces grandes surfaces où l'on débite du livre comme on le ferait de la denrée la plus banale, c'est là que je ferai provision de lecture. Après la pluie, nous repartons avec :
Chuck Palahniuk, Monstres invisibles ;
Davis Grubb, Personne ne regarde ;
Antoine Emaz, Caisse claire ;
Pascal Quignard : Les Paradisiaques ; Sordidissimes.
Après la pluie... After the rain : Coltrane ou Rollins ? Coltrane, je crois.

Béotisme 3

À "La Malterie", exposition Sébastien Maloberti, qui présente ainsi son travail :
"Mon activité consiste à transformer des principes  simples (production, diffusion, circulation, absorption par exemple) en principes plastiques et autonomes dont l'exposition constitue une forme d'écosystème (en cela, mon travail est naturaliste). J’utilise entre autres certains codes du paysage qui me permettent de recycler tout en me les appropriant, des concepts de source (production de signes, de désirs, d’angoisses, d’informations), de fleuve ou de mer (flux, marée, mainstream…) ou encore d’arbres (racines, réseaux)…"

On voit des planches dans lesquelles l’artiste a foré des trous à la perceuse. De la sciure est répandue sur le sol. Une vidéo montre des images kaléidoscopiques. Quelques panneaux de contreplaqué sont appuyés contre le mur. On sait pas trop si cela fait partie de l’installation ou si on les a posés là par hasard.

mardi, 27 mars 2007

Courir les rues 2

Marché de Wazemmes : sur un étal de fripier, cet écriteau, à côté de deux violons en piteux état :

Achette
Violont
et Vienlencelle

Cela aurait plu à Queneau. 

lundi, 26 mars 2007

Une reine orgueilleuse qui voit sous ses drapeaux...

Flaubert déclarait dans une lettre à George Sand : "Tous les drapeaux ont été tellement souillés de sang et de m… qu’il est temps de n’en plus avoir du tout." M. Hollande n’est pas de cet avis. Interrogé par un journaliste de France-Inter, il a indiqué qu’il en avait un chez lui, de drapeau tricolore. À la cuisine. Avec les torchons et les tabliers, sans doute.

dimanche, 25 mars 2007

Classiques favoris

Entendu ce matin à la radio : si madame Royal devait ne garder qu'un seul livre, ce serait un recueil de poèmes de Victor Hugo. Laissons à celui-ci le soin d'un commentaire posthume : "À une certaine profondeur de dédain, il semble qu'il n'y ait plus de possible que le silence."

vendredi, 23 mars 2007

Hortensias bleus et petits pois à l'ancienne

Acheté hier, chez le bouquiniste, Les Hortensias bleus, de Robert de Montesquiou (en fait, les pages choisies publiées en 1979 aux Éditions des Autres) et la Cuisine de "Tante Simonne". Montesquiou évoque "les corymbes moroses" en des vers d'un kitsch déliquescent ; "Tante Simonne" rappelle à ses lectrices que "toute femme intelligente et ambitieuse doit songer à soigner son mari". En lui préparant, par exemple, un chapon à la Régence ou, la saison venue, de simples petits pois à l'ancienne :
"Ayez un bon litre de petits pois fins, que vous venez d'écosser ; tenez-les renfermés dans une serviette mouillée. Préparez, d'autre part, une laitue pommée, ficelez-la et placez-la dans une casserole avec vos pois écossés, une tige de sarriette verte, du sel, un peu d'eau (ce que nous ne conseillons plus) et un bon quart de beurre. Après un quart d'heure de cuisson, enlevez la laitue et, au moment de servir, liez avec un verre de crème double dans laquelle vous aurez délayé un jaune d'œuf très frais avec une pincée de poivre blanc et une cuillerée de sucre en poudre."

mercredi, 21 mars 2007

Chat mouillé

Lille, boulevard Victor-Hugo, ce matin : les passants se hâtent vers le métro, tête baissée sous l'averse. Du côté de "La Malterie", un matou trempé miaule piteusement sur le rebord d'une fenêtre. C'est Filou. Tous les volets de l'immeuble sont fermés : que fait la vieille dame ? Je suis un peu inquiet...

vendredi, 16 mars 2007

"This grim, ungainly, ghastly, gaunt and ominous bird of yore..."

Certaines portions de la nationale 7, entre Chantenay-Saint-Imbert et Moulins, sont encore — et pour combien de temps ? — bordées de hauts platanes, où gîte tout un peuple de corbeaux. En hiver, ils tourbillonnent et criaillent en bandes nombreuses au-dessus des champs nus. À l’approche du printemps, ils s’affairent dans les ramures chargées de nids hirsutes et volent par couples. Il arrive alors qu’on en voie d’écrasés sur la route : l’amour distrait leur vigilance.

Conjugaison

medium_Passe_simple.jpgDans la huitième édition de son Bon Usage, qui a un peu plus de quarante ans, Grévisse observe que "le passé simple, dont les désinences parfois hétéroclites produisent des formes trop différentes de celles des autres temps, a presque totalement disparu de la langue parlée".

Il n’est donc pas vraiment surprenant qu’on ait consacré un musée à ce temps frappé d’obsolescence. C’est dans l’Aube, à Crésantignes, non loin de Chaource, où l’on fait un excellent fromage.

mardi, 13 mars 2007

The Walrus and the Hairdresser

Hasard objectif, encore. Juste après avoir lu la note du Morse à propos de son coiffeur, je trouve ceci dans les premières pages d’Hippobosque au bocage, de Gaston Chaissac : "Les coiffeurs nous abîment, ils manquent d’adresse (c’est-à-dire de maladresse) ils ne savent jamais faire une coupe de cheveux qui fait tête de romanichel. Je préfère passer entre les mains des apprentis coiffeurs qui au moins font des coupes de cheveux inédites, mais leurs patrons sont des cons qui ont la marotte de retoucher à leur travail quand il est particulièrement intéressant, ils gâchent tout. Ce que Van Gogh aurait dû peindre, c’est des charcutiers épluchant des oignons." (Gallimard, L’Imaginaire, 1999, p. 8)
J’aime beaucoup la conclusion du paragraphe — et la logique dont elle procède.