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samedi, 30 août 2014

Au jardin 2

Un merle.
Un chat.
Une poignée de plumes noires dans l'herbe, éparpillées...

mardi, 26 août 2014

Remembrances du vieillard idiot 16

Au lycée, seuls étaient autorisés les "livres de bibliothèque", couverts de papier bleu ou de kraft beigeasse, aussi impersonnels que nos tristes blouses grises.
Nous lisions en cachette, à l'étude du soir, La Jument verte ou L'Amant de lady Chatterley — le comble, à nos yeux, de la licence gauloise et de la pornographie. Durant mon année de troisième, on me confisqua durant un cours de musique l'Aphrodite de Pierre Louÿs, dont la lecture, sans doute, me portait plus à la rêverie érotique que le physique ingrat du professeur, bréhaigne agélaste, cruellement dépourvue de charme.
Cet épisode ne contribua pas à améliorer ma réputation d'incorrigible fumiste et la fable m'en poursuivit jusqu'en classe terminale.

mardi, 12 août 2014

Petit Larousse 1949

Pages roses : "Suave mari magno (Il est doux, sur la vaste mer) : Commencement d'un vers de Lucrèce (De natura rerum, II, 1). Le sens complet est : 'Il est doux, quand sur la vaste mer les vents soulèvent les flots, de regarder, de la terre ferme, les terribles périls d'autrui.' Ces mots s'emploient pour marquer la joie que l'on éprouve à être soi-même exempt des périls auxquels les autres sont exposés."
C'est ce que je me dis, confortablement installé sur la cuvette du buen retiro, en feuilletant How Shit in the Woods de Kathleen Meyer (Édition française : Comment chier dans les bois, trad. Jean-Marc Porte, Servoz, Édimontagne, 2001).
La citation de Lucrèce a disparu des éditions les plus récentes du Petit Larousse — comme, pour des raisons différentes, les youdi, youtre et youpin, qui avaient pourtant survécu à la Solution Finale. Cinoc est passé par là.

jeudi, 07 août 2014

Lire aux cabinets 3

Ouvrant au hasard l'exemplaire de la traduction œcuménique de la Bible que je conserve aux cabinets, je tombe sur Ésaïe, 5:22 :
"Malheur ! Ce sont des héros de beuveries, des champions de cocktails."
Ces "champions de cocktails" sont, dans le contexte, pour le moins inattendus — traduction qui, à l'évidence, traduit surtout le souci quelque peu démagogique de "moderniser" le texte.
La Vulgate dit simplement : "Væ qui potentes estis ad bibendum vinum, et viri fortes ad miscendum ebrietatem." Ce que la version Fillion rend assez fidèlement par : "Malheur à vous qui êtes puissants à boire le vin, et vaillants pour faire des mélanges enivrants." Une note précise en outre que le texte hébreu donne littéralement "mêler le sékar", c'est-à-dire allonger d'eau une boisson fermentée.
Chouraki rend cela par "malaxer l'hydromel". À défaut d'être très heureuse, cette translation présente du moins l'intérêt de rester assez proche du sens original.