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dimanche, 31 octobre 2010

Quand octobre prend sa fin, la Toussaint est le matin

J'irai demain porter un chrysanthème jaune sur la tombe de mes parents.

samedi, 30 octobre 2010

Annonce de saison

Dans un hebdomadaire du Puy-de-Dôme :

"Cimetière de P.
À VENDRE
état neuf, au tiers de sa valeur
TOMBEAU GRANIT
avec caveau 4 places.
Concession à perpétuité.
Photo et prix sur demande."

samedi, 23 octobre 2010

Jours qui ne sont rien d'autre que des jours

"Journal infime", disait Rose. Chroniques de l'infra-ordinaire.
Le samedi matin, on va au marché. Tous les dix pas on rencontre une connaissance, on salue un voisin, on parle de tout, de rien. Le soleil timide invite à la flânerie. On achète un gaperon, des petits chèvres, des pommes — belchard et rubinettes —, des châtaignes que l'on mangera le soir, grillées, accompagnées d'un verre de vin rouge, comme le recommandait frère Jean.
L'après-midi, les rues du bourg sont désertes. Un chien noir trottine, furtif, du côté de la caserne des pompiers...

dimanche, 10 octobre 2010

Remembrances du vieillard idiot 10

Les "commis" de ferme : le dimanche, ils allaient au bourg à cyclomoteur, à l'heure de l'apéritif. Suprême élégance, ils arboraient, agrafés à la pochette de leur veston, un ou deux crayons à bille, signes extérieurs — croyaient-ils — d'une certaine classe...

samedi, 09 octobre 2010

Amour des listes et orgue 7

Races ovines vues hier au "Sommet de l'Élevage", à Clermont-Ferrand :

Basco-Béarnaise ;
Berrichon du Cher ;
Bizet ;
Blanche du Massif-Central ;
Causse du Lot ;
Charmoise ;
Charollais ;
Corse ;
Grivette ;
Hampshire ;
Île-de-France ;
Lacaune lait ;
Lacaune viande ;
Limousine ;
Manech tête noire ;
Manech tête rousse ;
Noir du Velay ;
Rava ;
Romane ;
Rouge de l'Ouest ;
Suffolk ;
Texel ;
Thônes-et-Marthod ;
Vendéen.

Pour l'orgue — et pour rester dans la note — on pourra écouter Balbastre : "Où s'en vont ces gays bergiers ?"

mardi, 05 octobre 2010

Les bégonias de Nasbinals

Aujourd'hui, brève escapade en Languedoc, le temps de visiter, à Lodève, l'exposition "De Gauguin aux Nabis". La mine renfrognée des cerbères de l'un et l'autre sexe préposés à la surveillance des salles ne parvient pas à gâcher mon plaisir. Beaucoup de Maurice Denis : féminités opulentes et crémeuses ou silhouettes diaphanes, peinture heureuse — et, pour cette raison même, à la limite d'une forme de kitsch auquel le spectateur se laisse prendre avec délices. Sérusier, Vuillard, Vallotton, Bonnard sont là, et d'autres moins connus, plus ou moins oubliés : Ker-Xavier Roussel, Henri-Gabriel Ibels, Louis Anquetin. On s'attarde devant une très belle jeune fille en rose de Maillol, un Christ aux outrages d'Henry de Groux, les fleurs étranges d'Odilon Redon...
Peu après midi, pique-nique au bord du lac du Salagou. Le lieu est, en cette saison, presque solitaire et vaguement sinistre. Des oiseaux criaillent au loin, sur l'eau, ou tourbillonnent au-dessus des mamelons de grès rouge. Le ciel est d'un bleu dur, sans le moindre nuage.
Au retour, un poteau indicateur me rappelle l'aimable et très brautiganienne nouvelle de Pierre Autin-Grenier, "Les bégonias de Nasbinals, Thomas Bernhard et les écureuils" : "Lorsque je m’interroge trop fort sur le sens de l’existence [...] je saute dans l’automobile et fonce comme un fou vers Nasbinals." À Nasbinals, nous dit Autin-Grenier, on peut voir les bégonias de Mme Souchon, qui sont "les plus beaux du monde".
Je ne suis, pour ma part, jamais allé à Nasbinals, dont le nom, en ces contrées farouches, sonne aussi étrangement à mes oreilles que celui — un peu plus au nord — de Taphaleschat, tout plein de rumeurs d'un autre âge...