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mardi, 05 octobre 2010

Les bégonias de Nasbinals

Aujourd'hui, brève escapade en Languedoc, le temps de visiter, à Lodève, l'exposition "De Gauguin aux Nabis". La mine renfrognée des cerbères de l'un et l'autre sexe préposés à la surveillance des salles ne parvient pas à gâcher mon plaisir. Beaucoup de Maurice Denis : féminités opulentes et crémeuses ou silhouettes diaphanes, peinture heureuse — et, pour cette raison même, à la limite d'une forme de kitsch auquel le spectateur se laisse prendre avec délices. Sérusier, Vuillard, Vallotton, Bonnard sont là, et d'autres moins connus, plus ou moins oubliés : Ker-Xavier Roussel, Henri-Gabriel Ibels, Louis Anquetin. On s'attarde devant une très belle jeune fille en rose de Maillol, un Christ aux outrages d'Henry de Groux, les fleurs étranges d'Odilon Redon...
Peu après midi, pique-nique au bord du lac du Salagou. Le lieu est, en cette saison, presque solitaire et vaguement sinistre. Des oiseaux criaillent au loin, sur l'eau, ou tourbillonnent au-dessus des mamelons de grès rouge. Le ciel est d'un bleu dur, sans le moindre nuage.
Au retour, un poteau indicateur me rappelle l'aimable et très brautiganienne nouvelle de Pierre Autin-Grenier, "Les bégonias de Nasbinals, Thomas Bernhard et les écureuils" : "Lorsque je m’interroge trop fort sur le sens de l’existence [...] je saute dans l’automobile et fonce comme un fou vers Nasbinals." À Nasbinals, nous dit Autin-Grenier, on peut voir les bégonias de Mme Souchon, qui sont "les plus beaux du monde".
Je ne suis, pour ma part, jamais allé à Nasbinals, dont le nom, en ces contrées farouches, sonne aussi étrangement à mes oreilles que celui — un peu plus au nord — de Taphaleschat, tout plein de rumeurs d'un autre âge...

Commentaires

A Souffelweyersheim j'ai vu un homme à vélo qui portait des favoris... On voyage souvent d'un rien...

Écrit par : Marion | mercredi, 06 octobre 2010

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