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mercredi, 28 juillet 2010

Géorgique d'été 2

Nous voici exilés pour une semaine au fin fond du parc des volcans d'Auvergne, commis à la surveillance de trois chiens, deux chats, six moutons, deux douzaines de lapins et diverses volailles. Le calme est absolu, à peine troublé parfois par le bruit lointain d'un tracteur, les jappements des chiens toujours sur le qui-vive, les criailleries nasillardes des oies. La journée se passe en menus travaux, on se couche ivre de fatigue et d'air pur... La maison est pleine de livres. On feuillette, avant de sombrer dans un sommeil de brute, le remarquable Dictionnaire du monde rural de Marcel Lachiver, où l'on apprend ce qu'étaient le couémiot, le crinminchon, le len de l'elh ou la ronge-verrue.

jeudi, 22 juillet 2010

Météo 31

"Dieu merci, la pluie est tombée
En de fluides longues flèches,
La rue est comme un bain d'eau fraîche..."

La marcheuse matutinale avait pris aujourd'hui un parapluie azurin.

lundi, 19 juillet 2010

Le temps qui reste

"Then he could spend his remaining years watching the wind blow, visiting friends, tending the garden, savoring a cup of tea..." (Jim Dodge, Stone Junction)
C'est tout à fait cela...

mardi, 13 juillet 2010

Dire presque la même chose

"I liked her. She had a big nose and her nails were all bitten down and bleedy-looking and she had on those damn falsies that point all over the place, but you felt sort of sorry for her." (J. D. Salinger, The Catcher in the Rye, 1951)
Traduction Jean-Baptiste Rossi (Robert Laffont, 1953) : "Je l'aimais bien. Elle avait un grand nez, des ongles tout rongés, les yeux striés de sang et une de ces damnées coquetteries dans le regard qui lui donnait l'air de regarder partout à la fois. Mais vous vous sentiez en quelque sorte navré pour elle."
Traduction Annie Saumont (Robert Laffont, 1986) : "Je l'aime bien. Elle a un grand nez et les ongles rongés jusqu'au sang et elle se met un de ces foutus soutiens-gorge tellement rembourrés qu'on voit plus que ça qui pointe ; mais on aurait plutôt envie de la plaindre."
Les traductions sont parfois... louches.

vendredi, 02 juillet 2010

Que lirons-nous par ces desers ? 3

Polars, qu'on lit et qu'on oublie aussi vite, même si, le livre refermé, on a un peu de mal à se débarrasser d'un malaise rémanent : Mankell, DOA... Cancer, nazisme, inceste, sorcellerie : ingrédients de sordides mayonnaises qui ont un peu de mal à prendre. Dantec ou Belletto m'ont naguère laissé la même impression vaguement nauséeuse.
Poèmes, textes brefs, qu'on feuillette, qu'on abandonne et qu'on reprend : Limbour, Quignard, Morand...
Ressassages et ruminations de Thomas Bernhard : dérangeante ironie de Maîtres anciens, long "récit de paroles" désabusé... Après ces pages sombres et iconoclastes, c'est un pur bonheur, une fraîcheur, que de parcourir les proses vagabondes de Raymond Dumay (Ma route de Bourgogne, 1948 — La Table Ronde) qui parle merveilleusement de Colette, de Noyers-sur-Serein, de sa motocyclette Terrot ou du vin de Chablis. Un de ces "livres qui nous apprennent à danser".