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mardi, 11 août 2009

Omelettes froides au boudin

Il y a presque trente ans que Barthes est mort. Avec le temps, certains de ses tics d'écriture, certaines concessions formalistes aux modes de l'époque, certaine sophistication du style et de la pensée — son "maniérisme" — peuvent agacer ou faire sourire... Il n'en reste pas moins que la finesse et l'élégance des analyses qu'il nous a laissées demeurent intactes — au point de susciter l'acharnement fielleux de misérables pions, barbacoles stériles, Hibernatus exhumés du siècle pénultième, dont l'écœurante et ridicule vindicte révèle une bassesse d'âme digne de ces pétroleuses de la Commune, pissant ivres sur les cadavres de l'ennemi. Était-il bien utile que M. Assouline — ce Bernard Pivot de la blogosphère à prétentions littéraires — allât, sur son blog, mentionner l'existence de ce triste cuistre de Pommier, qui doit avoir une érection chaque fois qu'il rouvre les écrits d'Émile Faguet ?

dimanche, 09 août 2009

Amour des listes et orgue 4

Lectures estivales : "Je lis tout, même les livres sans valeur : il y a toujours quelque chose à glaner." (Stefan Wul, je cite de mémoire)

Carl Aderhold, Mort aux cons (Livre de Poche) ;
James Lee Burke, Jolie Blon's Bounce (Rivages/Noir) ;
Céline, Lettres à Albert Paraz (Gallimard - Cahiers de la NRF) ;
Barry Gifford, L'Imagination du cœur (Rivages/Noir) ;
Barry Gifford, Port Tropique (Rivages/Noir) ;
Jim Harrison, Retour en terre (10/18) ;
Michael Marshall, La Trilogie des Hommes de paille (J'ai lu) ;
Sten Nadolny, La Découverte de la lenteur (Grasset - Cahiers rouges) ;
Chuck Palahniuk, Peste (Folio/SF) ;
Matt Ruff, Un requin sous la lune (Folio/SF) ;
Gunnar Staalesen, Le Loup dans la bergerie (Folio policier) ;
Noël Tuot, Lettre ouverte à Rimbaud (Annabet) ;
*** Belle de candeur (Picquier).

En fond sonore : le bruit de la pluie d'août sur les feuilles et Mozart, Fugue en mi bémol majeur, KV 153.

jeudi, 06 août 2009

Incipit 4

"Couchée sur la poitrine, les coudes en avant, les jambes écartées et la joue dans la main, elle piquait de petits trous symétriques dans un oreiller de lin vert, avec une longue épingle d'or." (Pierre Louÿs, Aphrodite)
Adolescents, faute de plus violentes épices, nous nous régalions de ces antiquailleries vaguement érotiques, qui circulaient à l'étude  du soir. Pour m'être fait surprendre à lire Aphrodite durant le cours de musique, alors que j'étais en classe de troisième, j'eus longtemps à souffrir les sarcasmes des professeurs et du surveillant général. Le livre, naturellement, m'avait été confisqué et ne me fut jamais rendu. J'ai lu depuis bien d'autres textes de Pierre Louÿs, et de plus crus, qui eussent horrifié le chaste laideron qui tentait de nous enseigner le solfège. De plus poignants, aussi — comme les classiques alexandrins du Pervigilium mortis — qui disent assez la complexité du personnage, pornographe érudit et tragique, injustement catalogué libertin fin-de-siècle, décadent genre Lorrain ou Montesquiou.