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jeudi, 06 août 2009

Incipit 4

"Couchée sur la poitrine, les coudes en avant, les jambes écartées et la joue dans la main, elle piquait de petits trous symétriques dans un oreiller de lin vert, avec une longue épingle d'or." (Pierre Louÿs, Aphrodite)
Adolescents, faute de plus violentes épices, nous nous régalions de ces antiquailleries vaguement érotiques, qui circulaient à l'étude  du soir. Pour m'être fait surprendre à lire Aphrodite durant le cours de musique, alors que j'étais en classe de troisième, j'eus longtemps à souffrir les sarcasmes des professeurs et du surveillant général. Le livre, naturellement, m'avait été confisqué et ne me fut jamais rendu. J'ai lu depuis bien d'autres textes de Pierre Louÿs, et de plus crus, qui eussent horrifié le chaste laideron qui tentait de nous enseigner le solfège. De plus poignants, aussi — comme les classiques alexandrins du Pervigilium mortis — qui disent assez la complexité du personnage, pornographe érudit et tragique, injustement catalogué libertin fin-de-siècle, décadent genre Lorrain ou Montesquiou.

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