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mardi, 11 août 2009

Omelettes froides au boudin

Il y a presque trente ans que Barthes est mort. Avec le temps, certains de ses tics d'écriture, certaines concessions formalistes aux modes de l'époque, certaine sophistication du style et de la pensée — son "maniérisme" — peuvent agacer ou faire sourire... Il n'en reste pas moins que la finesse et l'élégance des analyses qu'il nous a laissées demeurent intactes — au point de susciter l'acharnement fielleux de misérables pions, barbacoles stériles, Hibernatus exhumés du siècle pénultième, dont l'écœurante et ridicule vindicte révèle une bassesse d'âme digne de ces pétroleuses de la Commune, pissant ivres sur les cadavres de l'ennemi. Était-il bien utile que M. Assouline — ce Bernard Pivot de la blogosphère à prétentions littéraires — allât, sur son blog, mentionner l'existence de ce triste cuistre de Pommier, qui doit avoir une érection chaque fois qu'il rouvre les écrits d'Émile Faguet ?

Commentaires

Pour moi qui aspire à la plus grande bassesse d'âme possible, l'insulte porte à faux et je compte bien continuer de traiter Barthes de cuistre ésotérique.
Serait-ce trop vous demander, Copronyme, de nous dire ce que vous entendez par la finesse d'analyse de Barthes ? Un exemple !

(Assouline est sans doute un écrivain médiocre mais c'est un blogueur de génie qui fait écrire ses bouquins par une bande d'académiques crétins ; il restera comme l'inventeur de la "négritude bénévole" en littérature.)

Écrit par : Lapinos | mercredi, 12 août 2009

Au risque de vous décevoir, Lapinos, je ne pensais absolument pas à vous — mais "il est tousjours avis au chat breneux que la queuë lui put". Quant à mes "insultes", au moins ne les adressé-je pas à des morts... Relisez tout de même les "Mythologies" : cela vous changera de Marx et des Pères de l'Église.
Pour ce qui concerne les commentateurs de P.A., il me semble que vous êtes bien bon de parler "d'académiques crétins". L'épithète est de trop — ou trop faible.

Écrit par : C.C. | mercredi, 12 août 2009

Insulter les morts ne leur fait que dalle : il n'y a que les ayant-droit qui le prennent de travers. Pour moi Céline n'est pas mort comme Barthes ou Pascal, tous les grammairiens dévôts : il est juste "maudit".

J'entends "académique" au sens où la plupart des nègres bénévoles d'Assouline ont manifestement lu Barthes avant d'écrire leurs commentaires : ils sentent le correcteur d'orthographe à plein nez.

Écrit par : Lapinos | jeudi, 13 août 2009

A propos de boudin et de pommier, j'ai sué sur la semiologie et haï mes profs structuralistes, mais :

1) Je trouve ceci dans "Mythologies" : "L'Eglise enfin : dites d'une façon brûlante son pharisaïsme, l'étroitesse d'esprit de ses bigots, indiquez que tout ceci peut être meurtrier, ne cachez aucune des misères de la foi.Et puis, in extremis, laissez entendre que la lettre, si ingrate soit-elle, est une voie de salut pour ses victimes elles-mêmes, et justifié le rigorisme moral par la sainteté de ceux qu'il accable (Living Room de Graham Greene)
C'est une sorte d'homéopathie, on guérit des doutes contre l'Eglise, contre l'Armée, par le mal même de l'Eglise et de l'Armée" ( où il y a de l'Origène, il n'y a pas de plaisir, warf !)
2) Quant à René Pommier il a récidivé récemment dans un livre affligeant contre la psychanalyse. Fort heureusement tout cela est assez mal édité. En revanche, vous pouvez accompagner votre boudin d'un peu de Gérard Pommier ("Naissance et renaissance de l'écriture -Puf). Je n'ai pas cette foi là non plus, mais c'est au moins bien écrit.

Écrit par : Flivo | jeudi, 13 août 2009

- Détrompez-moi si je m'abuse -car je ne suis pas très familier du style de Barthes- en traduisant le propos par : "Halte-là, gardons-nous de trop crier haro sur le baudet, faute de quoi nous ne pourrons pas nous-mêmes, grammairiens confits en dévotion, l'enfourcher à notre tour et ébaubir le peuple avec nos circonlocutions." Et si je vois dans le gros chanoine Sollers (du latin "habile") le bon gros fayot du premier rang de la classe de Barthes, appliquant la méthode au mot-à-mot.

- Les meilleurs critiques de l'Eglise catholique et de son branlement scolastique ont au contraire parfaitement vu que, si on s'en tient à la lettre des Evangiles, la morale n'y est pas. Même saint Augustin, le plus romain des théologiens est forcé d'écrire que "La loi ne justifie pas". Et il faut une outre de grammaire comme Nitche pour ne pas voir que les lois morales ne viennent pas des Evangiles mais de l'emprunt au paganisme. Jésus est très loin d'avoir le culte des morts.

- Question de psychanalyse, on peut dire que l'inconscient de Freud, c'est le crime bourgeois parfait, un véritable "hold up" sur la faculté de science.
Mais Freud comme Barthes sont de "petits joueurs" à côté de Pascal ; il faut dire qu'ils n'ont pas inventé le triple-six ni le purgatoire.

(Merci quand même pour l'exemple : il m'en manquait.)

Écrit par : Lapinos | vendredi, 14 août 2009

La margarine, le sabre et le goupillon : Barthes est peut-être, sur le sujet de la "vaccine", un peu bien systématique, mais de là à l'accuser de tartufferie...

Écrit par : C.C. | mercredi, 19 août 2009

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