Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 23 avril 2013

Visites aux paysans du Centre 2

Grosse ferme isolée des Combrailles, où nous venons prendre livraison de deux chevrettes. Vaste cour, cernée d'austères bâtiments de pierre. Trois colleys, à notre arrivée, donnent de la voix, interminablement. La fermière, opulente et affable, n'est pas pressée : nous allons bien "boire le café" ? Conversation à bâtons rompus, autour de la table recouverte de la traditionnelle toile cirée à motifs de fruits ou de fleurs. Un chat roux circule dans la cuisine. Le téléphone sonne : ce n'est rien — "ils rappelleront !" Le temps s'écoule doucement...
S'interrogeant sur la correction d'un mot qu'elle vient d'employer — toujours cette crainte paysanne "d'écorcher le français" —, notre hôtesse se souvient que sa fille, naguère, avait écrit dans une rédaction que son chien, s'en prenant à un autre animal, l'avait "attrapé par la courniole". Le maître en avait fait — c'est le cas de le dire — des gorges chaudes ! Sans doute ledit maître ignorait-il que le mot corniole se trouve dans le dictionnaire de La Curne de Sainte-Palaye, qui le glose d'après Oudin : la corniole, c'est le gavion.

Commentaires

Le tableau me fait penser au beau triptyque que R. Depardon a consacré au monde paysan : "Profils paysans". La Cuisine et la Cour sont les deux lieux tragiques où se joue la disparition de ces gens qui roulent les "R"...
Peut-être l'avez-vous vu ? Ses trois volets sont encore consultables pendant quelques jours sur le site d'Arte.

Écrit par : Marsyas | vendredi, 03 mai 2013

@Marsyas — Merci de m'avoir signalé ce beau documentaire. C'est cette France-là que j'aime — et ces gens-là qui me réconcilient avec l'humanité. Regardons-les, comme disait l'autre, "tant qu'y en a"...
Amitiés.

Écrit par : C.C. | lundi, 06 mai 2013

Les commentaires sont fermés.