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mercredi, 10 juin 2009

Petite anthologie portative 52

NÉNIES POUR L'AMOUR

Dans ce con poilu
sur le mur de la vespasienne
qui pourrait retrouver
les chansons et les larmes
les orages du plaisir
et les mille et une nuits
au cours desquelles le genre humain
telle une phosphorescence de la mer
se consuma
se conserva
s'oublia

De ceux qui furent engendrés
de ceux qui ne l'ont pas été
rien ne témoigne ici
que ce con poilu
graffiti
sur le mur calciné de la vespasienne

Hans Magnus Enzensberger ("Écriture Braille" in Mausolée précédé de Défense des loups et autres poésies, trad. Maurice Regnaut et Roger Pillaudin, Poésie/Gallimard, 2007)

Commentaires

Je ne connaissais de HME que des écrits politiques, mais j'aime imaginer cet élégant octogénaire humant les ammoniaques des vespasiennes disparues...

Écrit par : Flivo | jeudi, 11 juin 2009

Pour ma part, je n'avais lu que "Médiocrité et Folie". Je découvre — en traduction, hélas ! — cette "poésie pour ceux qui ne lisent pas la poésie", prosaïque, donc, et peu soucieuse d'affèteries mallarméennes, pleine de révoltes logiques et d'humanité... On pense parfois à Essénine, à Cendrars ou même au Lorca de "Poète à New-York". Pour le souffle et l'écriture.

Écrit par : C.C. | vendredi, 12 juin 2009

Comme quoi, nous ne serons jamais de la dernière pluie hein ! Mais toujours des vieux cons, c'est sûr (hélas ou pas, d'ailleurs)...

Écrit par : Martin-Lothar | samedi, 13 juin 2009

?

Écrit par : C.C. | dimanche, 14 juin 2009

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