dimanche, 14 juin 2009
"Et requievit die septimo"
Toute la semaine, travaux rustiques et domestiques : tondre et tailler, repeindre les bancs de jardin dont le vert s'écaille et tourne au grisâtre, curer les regards où se sont accumulés, au fil du temps et des pluies, des sédiments humiques, une bourbe noire au remugle fade, dans laquelle grouillent faiblement quelques lombrics blafards...
Le dimanche, déjeuner dans la vallée de la Sioule — tête de veau et friture. Il règne, dans la salle bondée, une chaleur étouffante. Au-dehors, l'orage menace et l'on a du mal à trouver un peu de fraîcheur sous le tilleul de la place ou dans l'église minuscule. De l'autre côté de la rivière, on aperçoit, à mi-hauteur de la paroi rocheuse verticale et boisée, inaccessible dans sa niche de pierre, une vierge toute blanche.
22:41 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Cet emploi du temps me laisse sans voix... Dites donc... Certains ont de la chance... Moi aussi j'aimerais bien "curer des regards"... et aller chercher de la fraîcheur sous un tilleul... C'est très exotique pour moi. Cela fait du bien ce dépaysement.
Écrit par : emily | lundi, 15 juin 2009
Exotisme tout relatif — à mettre en balance avec "le solennel emmerdement de la ruralité", selon la formule de Queneau.
Écrit par : C.C. | lundi, 15 juin 2009
Constantin : Je cite "une vierge toute blanche" Arthur aurait (a) dit "Une vierge nitide" (si,si)
Mais bon, Rimbaud, ce petit con, n'avait pas de regard à curé(r)
Moi non plus d'ailleurs, mais je sais que c'est tout aussi chiant que merveilleux et humain d'entretenir un (bout de) jardin (soit-il paradisiaque ou pas, de r(êve) ou du vert Adam dont on se brosse) !
Écrit par : Martin Lothar | samedi, 20 juin 2009
Martin Lothar: combien de temps vous faut-il pour concocter tous ces calembours - la reine ? Je suis très (13) admirative !
Écrit par : emily | lundi, 22 juin 2009
Mademoiselle Emilie (Tais rature) : Comme dirait le bon Georges (Brassens, pas Pompidou hein !) le calembour bon, c'est comme la bandaison, ça ne se commande pas. C'est naturel en fait.
Comme le jeux de mots (laid ou tard)
Je vous écris ça tristement sachant que les pros du calembour — dont je suis de chemin inné - sont le loup peine prolétariat de la gent intello (coste tard) Bises...
Écrit par : Martin-Lothar | jeudi, 25 juin 2009
Ma voiture, hier, s'arrête en pleine rue: je cale en bourg...
Écrit par : RPH | vendredi, 26 juin 2009
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"L’art du faiseur de calembours ne consiste pas à jouer sur le double sens d’un mot ; mais à forcer l’équivoque, soit par la décomposition d’un mot en plusieurs, soit par la réunion de plusieurs mots en un seul, sans plus respecter le bon sens que l’orthographe. Le calembour joue plutôt sur le son que sur le sens. Peu lui importe de ne pas présenter une idée ingénieuse, pourvu qu’il détourne de l’idée raisonnable. Il faut être bien idiot pour ne pas pouvoir faire de calembours ; mais pour ne pas les entendre, c’est une autre affaire. On peut pourtant faire des calembours avec de l’esprit, ou quoiqu’on ait de l’esprit : M. de Bièvre l’a prouvé ; mais qu’en conclure, lorsque tant de sots y réussissent ? Que le calembour prouve quelque esprit dans une bête ? Ne prouverait-il pas plutôt quelque peu de bêtise dans l’homme d’esprit ?"
(A. V. Arnault, Critiques philosophiques et littéraires, 1827)
Écrit par : C.C. | samedi, 27 juin 2009
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