dimanche, 24 mai 2009
"Je vous le tranche ?"
Parmi les multiples détails de la vie quotidienne qui m'exaspèrent, la question rituelle de la boulangère au chaland qui demande un pain un peu volumineux, tourte ou miche de campagne : "Je vous le tranche ?" Mon grand-père usait d'une formule proverbiale pour dire que celui qui ne savait pas couper son pain était à l'évidence incapable de le gagner. Il faut croire que c'est aujourd'hui le cas d'un nombre croissant d'individus...
22:01 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
Fatigue ? ou paresse ?
Écrit par : emily | dimanche, 24 mai 2009
Ma boulangère dit plutôt : "Je vous la coupe ?"
Écrit par : Flivo | dimanche, 24 mai 2009
Reste à régler la grave question, qui d'ailleurs est toujours un sujet de discorde avec mon père, de couper ou de briser le pain. Lui, fervent catholique, veut qu'on le coupe, et moi, agnostique pervers, je préfère le briser. Or la tradition catholique, puisque Jésus "rompit le pain", est plutôt de le briser... Je lui en fais souvent la remarque, ce qui ne change rien à son autoritarisme qui m'impose l'emploi d'un couteau chez lui, petite histoire d'une de mes mille et une frustrations...
Écrit par : RPH | lundi, 25 mai 2009
Ce n'est pas tellement que les gens ne sachent plus couper le pain, mais c'est surtout que les boulangères ou trouvé là un moyen discret de le vendre plus cher. En général elles ne l'annoncent pas, mais si vous le choisissez tranché, il vous coûte 10 cents de plus.
Écrit par : Ph. | lundi, 25 mai 2009
@ RPH : votre commentaire me rappelle les rituels et superstitions qui entouraient le pain, naguère, à la campagne : toujours tracer une croix sur l'envers de la miche avant de l'entamer, ne jamais reposer le pain à l'envers sur la table... Obscures marques du respect atavique porté à un aliment hautement symbolique : "Jamais ne vienne demain s'il ne rapporte du pain", dit un vieux proverbe.
Écrit par : C.C. | lundi, 25 mai 2009
Dans les campagnes j'ai vu couper le pain par tous mes aïeux de la manière suivante : le pain contre la poitrine, l'avant-bras gauche l'enroulant , la main droite guidant la lame par dessous le pain à l'aide du pouce en appui. Cette technique en induit d'autres : une meule à aiguiser, et un balai sans compter le vêtement de rechange lorsqu'on ne travaille pas au champ après déjeuner. Aujourd'hui, à la supérette le jambon s'achète en tranche, le gruyère et les carottes sont rapés, le vin est bien classé, le pain coupé de frais... En vérité le scandale est qu'on ne donne plus de pochons plastiques aux caisses. Bientôt on devra mettre ses tranches dans les poches.
Écrit par : paul | lundi, 25 mai 2009
le bourreau Deibler profitait de chaque exécution pour trancher tout son pain d'avance
c'est avec des flûtes qu'il réglait sa machine avant de faire son office
les gens qui se bousculaient déjà à ces sortes de répétitions publiques ont trouvé l'idée bien pratique
bientôt les boulangers se mirent à proposer cette option
et les gens ont ainsi pu gagner un peu de temps
qu'ils ont bien-sûr aussitôt employé à faire strictement n'importe quoi comme pour le reste de la journée
puis très vite les gens se sont mis aussi à apporter leur pain tranché pendant l'exécution pour faire des mouillettes
du temps de Louis 16, ils en étaient réduit à arracher à la main des morceaux du condamné ou à tremper dans les flaques qui son ruban, qui ses bas ou à remplir son chapeau sous le jet, etc…
sacrés gens !
et vive Deibler !
qui mériterait un Molière d'Honneur pour l'ensemble de son œuvre
L. Watt-Owen
Écrit par : Louis Watt-Owen | mardi, 26 mai 2009
Tiens, voilà du boudin !
Écrit par : C.C. | vendredi, 29 mai 2009
Il y en a une que j'aime bien et qu'utilisait un ami, mais uniquement pour de très petites sommes, en posant la question aux commerçants : "Ca va chercher dans les combien ?" : Effet de surprise et rire quasi automatique !
Écrit par : Ray | mercredi, 03 juin 2009
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