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vendredi, 25 avril 2008

Chemin faisant

1439153361.jpgVallée de l'Yonne, déjeuner sur le pouce près des rochers du Saussois. Tout un peuple de choucas niche dans les trous et les anfractuosités de la falaise qui domine la route et la rivière. Cela craille et tournille dans le ciel bleu. Il paraît qu'on vient ici le week-end ou pendant les vacances s'entraîner à l'escalade. On ne peut donc pas f... la paix aux oiseaux ?
 
Quelques dizaines de kilomètres plus loin, l'église romane de Saint-Révérien, où règne une atmosphère de cave, humide et glaciale. Remarquables chapiteaux. Sur une lame funéraire, un transi fruste ricane hideusement, sa tripaille répandue sur les cuisses.

Lentilles vert émeraude

Lille. Sur une immense affiche rouge, un peu en contrebas du boulevard de Strasbourg, je crois bien avoir lu "foire d'art comtemporain".
"Parce qu'à orthographier le mot est difficile" ?

jeudi, 17 avril 2008

La conversation souveraine

parcouru trop vite, trop distraitement et — en dépit de sa minceur — abandonné avant la fin, le Rimbaud de Pierre michon ne m’a guère laissé que l’impression — sans doute injuste — d’un exercice de style assez vain. À ces pages un peu trop bien écrites, on peut préférer l’hommage, animé d’une ferveur presque brutale, que rené char rend à Rimbaud dans ses Grands astreignants — hommage à "Rimbaud le Poète", est-il précisé, plutôt qu’à Rimbaud le fils, "R. le Voyant, R. le Voyou, etc." :
"L’action de la justice est éteinte là où brûle, où se tient la poésie, où s’est réchauffé quelques soirs le poète. Qu’il se trouve un vaillant professeur pour assez comiquement se repentir, à quarante ans, d’avoir avec trop de véhémence admiré, dans la vingtième année de son âge, l’auteur des Illuminations, et nous restituer son bonheur ancien mêlé à son regret présent, sous l’aspect rosâtre de deux épais volumes définitifs d’archives, ce labeur de ramassage n’ajoute pas deux gouttes de pluie à l’ondée, deux pelures d’orange de plus au rayon de soleil qui gouverne nos lectures. Nous obéissons librement au pouvoir des poèmes et nous les aimons par force. Cette dualité nous procure anxiété, orgueil et joie."

Feuilleter Char à la veillée est un plaisir de choix.

mercredi, 16 avril 2008

Jam nec prata rigent

Premier jour au jardin. Le gazon fraîchement tondu est d'un vert strident, digne de quelque plat d'épinards d'un peintre du dimanche. Le vieux pêcher de vigne, arraché naguère à son verger bourguignon, soutenu à grand renfort de fourches, de tuteurs et de béquilles, se couvrira, cette année encore, touchante coquetterie de vieillard, de délicates fleurs d'un rose de layette. Nous-mêmes, oublieux de notre âge, avons parfois de ces faiblesses un peu ridicules...

mardi, 15 avril 2008

L'Académie, dépositaire des bienséances et de la pureté du goût

"Après une brillante carrière comme parolier de Polnareff, Reggiani, Julien Clerc et Johnny, comme auteur de sketches pour Guy Bedos, Pierre Palmade et Muriel Robin, comme scénariste pour Claude Sautet, Yves Robert et Claude Pinoteau, c'est donc l'auteur de "Bonne fête Paulette" et "On ira tous au paradis" qui occupera désormais le fauteuil de Pierre Moinot, ce proche de Malraux à qui l'on devait Le Guetteur d'ombre et La Chasse royale". (Les journaux)

mardi, 08 avril 2008

Radiotages

Entendu ce matin à la radio, à propos des manifestations en faveur du Tibet, cette déclaration d'un représentant du syndicat "Alliance" : "La police, elle n'est pas là pour comprendre." Ce n'est pas vraiment un scoop.
Pour changer, je décide d'écouter France Musique. Je tombe sur quelque chose qui doit être une leçon de chant : des vocalises à la limite du couinement, interrompues par les commentaires d'une vieillarde. Insupportable. Nouvelle tentative cet après-midi. C'est, hélas ! à peu près la même chose : on diffuse l'enregistrement d'une répétition d'orchestre dirigée par Karajan, entrecoupée des gloses du musicologue de service qui, pour se faire mieux comprendre, chantonne des "taratata" parfaitement grotesques... Comment peut-il y avoir des gens capables de supporter cela ?

Pigritia 2

Notes de plus en plus sporadiques : grande fatigue ou grande paresse ?
Chaque jour apporte son lot de menues tracasseries, de corvées minuscules, de tâches dérisoires et fastidieuses… On aimerait, comme monsieur Vantre, rêver de choses grandes et magnifiques en buvant de la chartreuse et d’autres liqueurs moins connues ; ou, comme tel vieux cousin hirsute retranché dans sa masure bourguignonne, laisser le courrier s’accumuler dans la boîte aux lettres, ne plus répondre au téléphone, soliloquer parmi les chats, ne sortir que pour aller chercher une bouteille à la cave ou pisser le soir sur le seuil. Ou sur la lune, comme Essénine…
Mais il faut, de nos jours, beaucoup de courage pour être paresseux et n’en pas souffrir.