mardi, 19 février 2008
Pauvre Blaise
Avant-hier, déjeuner "convivial" organisé par une confrérie locale. À la table voisine, un couple de benêts venus pour l’occasion, me dit-on, de Broût-Vernet, dans l’Allier.
"Ah ! vous devez connaître alors le lieu-dit Vigenère ou Viginère ?"
Non, ils ne connaissent pas. J’ai l’impression qu’ils me croient un peu dérangé. J’essaie de m’expliquer : "Vous savez bien, il y a à Saint-Pourçain un lycée Blaise-de-Vigenère… "
Non, ils ne savent pas. Décidément, c’est trop compliqué. Si je leur dis que je cherche à localiser le hameau qui a sans doute donné son nom à un kabbaliste chrétien de la Renaissance, ils seront cette fois persuadés d’avoir affaire à un authentique fêlé. Je hausse les épaules et retourne à mon coq au vin.
20:55 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Bonjour,
Ce Blaise de Vigenère a-t-il un rapport avec le "carré de Vigenère" (système de cryptographie par substitution avec clé) ?
Si c'est le même je le savais alchimiste, mais le terme kabbaliste chrétien me semble étrange, si ce n'est à prendre la kabbale pour une simple variante de la Gnose.
Mais quelle idée de parler de telle chose avec des inconnus... :-D
Écrit par : Alarc'h | mardi, 11 mars 2008
On attribue généralement à Blaise de Vigenère, "Bourbonnois", le fameux carré dont il expose le principe dans le "Traité des chiffres". Il semble toutefois que Vigenère se soit inspiré des travaux de Trithème ou Della Porta. Ce qui n'enlève rien aux mérites de ce polymathe, aujourd'hui méconnu, qui a aussi découvert l'acide benzoïque et traduit les Psaumes en prose mesurée...
Écrit par : C.C. | jeudi, 13 mars 2008
C'est donc bien lui.
Mon père, qui n'avait rien d'un érudit institutionnel, m'a souvent parlé de cet homme, et bien entendu je n'ai jamais eu la présence d'esprit de lui demander pourquoi il s'intéressait à cet homme plus qu'à un autre. On ne parle jamais assez avec les siens quand ils sont de ce monde.
Merci de toutes ces précisions... "prose mesurée", belle appellation. Il s'agit de vers libres non ?
Écrit par : Alarc'h | jeudi, 13 mars 2008
Sur Vigenère et la "prose mesurée", voir A.-M. Schmidt : "Poètes du XVIe siècle", dans la "Bibliothèque de la Pléiade". Il s'agit de "vers inégaux" et "non rimés", séparés par des tirets, qui visent à restituer le rythme et la scansion des versets hébraïques.
Écrit par : C.C. | jeudi, 13 mars 2008
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