Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 07 octobre 2007

Livres qu’on lit d’un œil

Le stéréoscope des solitaires, de J. Rodolfo Wilcock (Gallimard, "L’Imaginaire", 2007). On a l’impression d’avoir lu ce genre de choses il y a longtemps. Exercices de style pas toujours très convaincants, qui font penser à trop d’autres auteurs : Buzzati, Cortázar, Michaux… On retiendra surtout, de ce recueil de textes très brefs, "Les Poupées", jolie métaphore ironique de l’activité littéraire : "... comme on n’ouvre jamais l’armoire et que les rayons ne permettent pas d’autre communication que celle qui est en usage chez les prisonniers, au moyen de petits coups frappés selon un système conventionnel donné, peu à peu, presque toutes les poupées se sont adonnées à la littérature ; c’est ainsi qu’elles sont devenues romanciers, poètes, critiques littéraires, critiques dramatiques, conseillers de maisons d’édition. Là-dedans, c’est un tapotement continuel : chacun veut faire entendre aux autres ses propres ouvrages. Mais ce sont là, inutile de le dire, ouvrages de poupées."

De Wilcock, on peut préférer, en dépit d'un lyrisme parfois un peu mièvre, certains poèmes mélancoliques des Jours heureux, comme "El viento" ou "La lluvia" :

        Ce crépuscule est comme une ville lointaine
        où tu aurais un jour dit mon nom ;
        ici, dans la galerie, j’écouterai les ailes
        sereines de la pluie qui passe entre les arbres.

Commentaires

je suis assez d'accord avec vous, mais dans le même temps quelques fulgurances...c'est néanmoins, il me semble, supérieur à Buzzati que j'ai toujours trouvé assez plat (traduction ?)

Écrit par : Tlön | dimanche, 07 octobre 2007

Si Tlön est assez d'accord avec vous, vous pouvez être sûr que vous vous trompez. Ce gars-là est un vrai baromètre.

Écrit par : Lapinos | vendredi, 12 octobre 2007

Je dois avouer que le lapin me fait bien rire !!!

Écrit par : Tlön | samedi, 13 octobre 2007

Cher Constantin Copronyme

D'accord avec vous, l'opus de Wilcock, au titre prometteur, attractif, est assez décevant, en dépit de quelques belles phrases.

Mais pas d'accord avec vous ! Que vient faire Michaux, après Buzzati et Cortázar ? Je comprends bien votre trait d'esprit, votre lecture. Cependant, entre Cortázar et Michaux, il me plait de penser à une certaine marge ! Très bon Buzzati, étonnant et talentueux Cortázar, mais grand, grand Michaux ! Grand !

"C'est à un combat sans corps qu'il faut te préparer, tel que tu puisses faire front en tous cas, combat abstrait qui, au contraire des autres, s'apprend par rêverie." H.M., in Poteaux d'angle.

Bien cordialement,

Fle.

PS. Votre post du 07.10 m’aura au moins permis de vous écrire, moi qui vous lis depuis quelques temps déjà.

Écrit par : fabrice lefaix | lundi, 15 octobre 2007

F. Le. : Vous n’avez pas tort sur ce point : Michaux et les autres, qui font à côté de lui figure d’auteurs mineurs, ne jouent pas vraiment dans la même cour ; mais vous admettrez que, considérés isolément, certains textes du premier Michaux, du bestiaire de "Mes propriétés" ou du "Voyage en Grande Garabagne" peuvent expliquer, sinon justifier le rapprochement…
Quoi qu'il en soit, merci d'avoir laissé ce mot en passant.

Écrit par : C.C. | lundi, 15 octobre 2007

Les commentaires sont fermés.