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samedi, 06 octobre 2007

E mi sovvien l’eterno

Hier, retour de Lille sous un ciel bas et gris. Austère monotonie des vastes emblavures de l’Yonne, pâtures d’un vert cru de légumes anglais où paissent des charolais placides, villages déserts. À Villemer, un petit siamois café-au-lait traverse la grand-rue en toute hâte devant nos roues. Cris d’enfants : c’est l’heure de la sortie de l’école. Entre Aillant-sur-Tholon et Saint-Aubin-Château-Neuf, la route est bordée de noyers où se rassemblent freux et corneilles : ce sont les noyers grolliers dont parle Rabelais. La nuit tombe lorsque nous arrivons en Bourbonnais. Un reste de lumière s’exténue, vers l’arrière-pays, dans des lividités orange. Je pense aux crépuscules mélancoliques et froids de l’enfance, aux vers de Leopardi… Il est trop tard pour s’arrêter chez le vigneron. Nous achèterons une autre fois quelques bouteilles de vin ginguet à Besson ou Châtel-de-Neuvre.

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