Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 06 janvier 2007

République des Lettres

"Republique qui va très-mal : Ægrota respublica."
(Nicot, Thresor de la langue françoyse)

Commentaires

Vous parlez de la merde et des âneries qu'on ramasse à la pelle sur le blog d'Assouline ?

Écrit par : Hégésippe Fion | samedi, 06 janvier 2007

Je m'aegrote (aegrote cura te ipsum) ( mais je fais un régime) (Hégésippe s'est coupé un aigu ou je vais encore apprendre quelque chose ?)

Écrit par : Flivo | samedi, 06 janvier 2007

Dans sa hâte fielleuse, Hégésippe avait un peu syncopé son prénom. Le modérateur s'est autorisé à corriger ce qui lui a semblé un simple lapsus.

Écrit par : C.C. | samedi, 06 janvier 2007

Excusez-moi, monsieur, je ne l'avais pas fait exprès.
Mais je persiste : les lecteurs du blog d'Assouline sont majoritairement des crétins analphabètes. Et ne me cherchez pas des accents aigus dans la tête !

Écrit par : Hégésippe Fion | samedi, 06 janvier 2007

Si chaque écrivain était responsable de ses lecteurs, ça ouvrirait un nombre de procédures incalculable !

Écrit par : Lapinos | samedi, 06 janvier 2007

Bah, je ne connais pas le blog d'Assouline (et je ne veux pas devenir analphabète, ce doit être douloureux).

Écrit par : Flivo | dimanche, 07 janvier 2007

Peut-on dire qu'on a — qualitativement ou quantitativement, ce qui ne revient pas tout à fait au même — les lecteurs qu'on mérite ? J'inclinerais à penser que oui. Le succès n'est souvent que la confirmation de la médiocrité.

Écrit par : C.C. | dimanche, 07 janvier 2007

Votre dernière remarque vaut surtout pour la littérature d'après-guerre où la logique commerciale a pris le pas sur les autres dans l'édition. Avez-vous lu la petite histoire de l'édition de Chardonne, Copronyme ? Chardonne qui aurait voulu que chacun de ses lecteurs puisse être son ami.

Écrit par : Lapinos | lundi, 08 janvier 2007

Il y a encore, heureusement, des auteurs avec lesquels nous entretenons — inavouée et parfois posthume — une relation véritablement amicale, qui n'a rien à voir avec le désir d'une rencontre physique ou l'octroi d'une dédicace...

Écrit par : C.C. | lundi, 08 janvier 2007

Je crois que ce que Chardonne voulait dire, c'est qu'il souhaitait qu'il n'y ait pas de malentendu entre lui et son lecteur, être bien compris par son lecteur.

Ce qui est intéressant c'est que Chardonne était aussi éditeur, ayant racheté la maison Stock de manière frauduleuse, et qu'il se livre à un calcul assez précis du nombre probable de lecteurs en France. Je ne les ai pas sous les yeux, mais ça tourne autour de quelques milliers. Les chiffres des tirages d'aujourd'hui ne fournissent sans doute aucune indication sur le nombre réel de lecteurs.

Écrit par : Lapinos | mardi, 09 janvier 2007

Donc, pour Chardonne, les notions d'intentio operis ou d'intentio lectoris, c'eût été... de l'hébreu !

Écrit par : C.C. | mardi, 09 janvier 2007

Bien sûr, Chardonne n'est pas le genre à donner des noms byzantins à des évidences comme Trissotin.

Écrit par : Lapinos | mardi, 09 janvier 2007

En effet, c'était plutôt le genre à donner des noms à la Gestapo.

Écrit par : C.C. | mercredi, 10 janvier 2007

Si je vous ai vexé, je suis désolé, mais ce n'est tout de même pas une raison pour appeler la gestapo à votre secours !
D'ailleurs elle ne viendra plus.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 10 janvier 2007

Vous ne m'avez pas vexé ! Ce n'était que pour faire un (très mauvais) bon mot.
J'admets volontiers que la terminologie d'Eco et des théoriciens de la réception est souvent un peu bien jargonnesque ! Je suis en outre mal placé pour parler de Chardonne, que je ne connais guère. Toutefois, comme Kléber Haedens en a écrit grand bien (je ne parle pas de l'admiration que lui portait F. Mitterrand), j'incline à penser que c'est un écrivain qui ne manque pas de charme.

Écrit par : C.C. | mercredi, 10 janvier 2007

Chardonne passe une partie de son temps à justifier son divorce dans des romans sentimentaux, mais les "Lettres à Roger Nimier", c'est original et nettement au-dessus de la production moyenne (Où ai-je foutu mon exemplaire, nom de Dieu ! J'ai dû le prêter, quelle erreur !)

Moi c'est sur K. Haedens qu'il faudrait que je me penche un de ces jours (Un conseil ?)

(À force de voir la gestapo à la télé, je deviens parano.)

Écrit par : Lapinos | mercredi, 10 janvier 2007

Voici le passage que K.H. consacre à Chardonne dans "Une Histoire de la littérature française" (1943, 1970 et Grasset, Cahiers rouges, 1988) et qui révèle de façon assez évidente ses sympathies :
"Jacques Chardonne (1884-1968) est défini par la critique comme le romancier du couple, le romancier du bonheur. Ce bonheur qu’il poursuit sans cesse et dont il s’approche à pas mystérieux, il en a senti l’invisible présence dès ses jeunes années dans les maisons de Barbezieux. Il l’a reconnu plus tard dans la grande aventure de la vie qui est le mariage, à ses yeux. "On ne connaît la vie que dans le mariage, dit un de ses héros. Tant que cette expérience vous manque, on ne sait rien et on écrit des sornettes." Dans ses romans, tantôt souples et variés, pleins de décors et de personnages ("L’Épithalame", "Les Destinées sentimentales"), tantôt réduits au souffle même de l’esprit et du cœur ("Éva", "Claire"), il a su saisir, mieux qu’aucun autre, les instants ou le bonheur impose sa présence immobile, les journées où il ne se passe rien, où les jeunes mariés se promènent en échangeant quelques mots très simples qui leur paraissent étranges et merveilleux. Et l’on regarde la petite Marie, des "Varais", avec sa jupe de broderie anglaise, ses bottines de peau blanche, son visage rose sous la grande capeline traversée d’une longue épingle à tête d’écaille blonde. Le couple s’abandonne entièrement à sa joie dans un domaine charentais.
Mais Chardonne a su également saisir les instants tout aussi mal connus où le couple commence à se défaire, où le bonheur se corrompt et s’éloigne d’une façon si grave qu’il ne pourra plus revenir. Ses personnages alors ne comprennent plus leur propre langage, une lumière fatale baigne leurs visages fermés.
Le style de Jacques Chardonne a de la rigueur. Il recherche même une certaine sécheresse, ce qui ne l’empêche pas de rester souple et de se vouer aux enchantements d’un luxe secret. Chardonne est le peintre de nos paysages charentais. Il est aussi le mémorialiste d’une société défunte, une société d’avant les guerres, animée par de belles familles, vouée à la noblesse — cognac et porcelaine — du négoce bourgeois. Ainsi, il recrée le temps ou les demoiselles qui fréquentaient les plages se tenaient sagement sous de belles tentes multicolores afin d’interdire au soleil la blancheur de leur peau. Alors, les jeunes filles contemplaient avec un ravissement coupable le monsieur venu de Paris qui disputait un double-mixte, dans une honorable partie de château, en suant sous son panama. La plus dangereuse aventure naissait. au bal. Chardonne, témoin d’une époque, a su se tenir à l’abri des modes vulgaires de son propre temps.
Après la dernière guerre, Chardonne, perdu dans le mouvement sauvage de l’époque, sut retrouver assez vite l’amitié un peu étonnée et l’admiration ouverte de la partie la plus intelligente et la plus sensible de la jeunesse littéraire. Il commença dès lors une nouvelle œuvre, pleine de liberté et de grâce, où l’esprit se faisait plus audacieux et plus vif, où la phrase, tout en multipliant ses charmes, semblait ne plus rien devoir à la matière. "Vivre à Madère", "Lettres à Roger Nimier", "Matinales", "Le Ciel dans la fenêtre" rassemblent les chants directs, profonds et limpides d’un homme qui aima par-dessus tout la belle prose."

Écrit par : C.C. | mercredi, 10 janvier 2007

Oui, voilà, c'est la deuxième partie de l'œuvre qui est la plus intéressante, mais il est plus difficile d'en parler. "La grande aventure de la vie qui est le mariage", c'est bien un truc de protestant, ça, qui agace le catholique, même si la robe et la mariée sont jolies.
Les protestants aiment tellement le mariage qu'ils divorcent pour pouvoir se remarier.

Et merci.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 10 janvier 2007

Je me suis demandé ce que venaient faire là Assouline et ses zélés fans. Confusion sans doute de M. Fion : le blog dudit P.A. s'intitule "République des livres" et non "des Lettres". Ce n'est pas tout à fait la même chose !

Écrit par : Luc Dutour | jeudi, 11 janvier 2007

Les commentaires sont fermés.