samedi, 04 mars 2006
Dictionnaire des cynonymes
Acheté ce matin à la solderie locale Médor, Pupuce, Mirza, Rintintin et les autres. Le dictionnaire des noms de chiens, de Pierre Enckell (Mots et Cie, 2000). On y trouve naturellement plusieurs toutous immortalisés par Colette, dont Pati-Pati, "brabançonne aux yeux vairons, qui dit des choses surprenantes", mais aussi Hylactor et Pamphagus, les chiens parleurs du Cymbalum Mundi. L'auteur n'a pas retenu le reste de la meute d'Actéon : Mélampus et Ichnobates, Dorcée et Oribasos, Nébrophonos, Théron, Lélaps, Ptérélas et "les autres qu'il serait trop long de nommer" — "quosque referre mora est". Le curieux les retrouvera au livre III des Métamorphoses ou chez Hygin. En revanche, on apprend avec intérêt que Maeterlinck avait baptisé sa levrette Didi-pisse-partout et que le Démoc-Soc de la princesse Mathilde vessait abominablement. Comme le Patate de l'inspecteur Callaghan dans Sudden Impact.
17:43 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
Très beau titre !
Les miens chiens se sont appelés Sultane (épagneul), Ganja (setter), Bazooka (bâtard) et le dernier en cour(s), Java (épagneul).
Écrit par : Mauricette Beaussart | dimanche, 05 mars 2006
Dans mon enfance, à la campagne, les chiens s'appelaient Sultan et les chiennes Diane. Il y avait aussi des Médor et des Rita. P. Enckell note que, dans certaines régions, les chiens ont des noms génériques. En Alsace, tous les bassets s'appellent Waldi — de même que les ânes s'appellent Martin. Enckell mentionne également un Jean-Médor qui me plaît bien, et un Vobit, qu'on met à la porte ("Sortez, Vobit") dans une histoire recueillie par Gaignebet (in "Le Folklore obscène des enfants").
J'ai eu longtemps des chats ; des chiens, jamais. Et si j'en prenais fantaisie, il faudrait qu'il soit énorme. Et stupide, comme celui de Fante.
Écrit par : C.C. | dimanche, 05 mars 2006
Précision : tous mes chiens sont des chiennes.
J'ai un peu de mal à croire qu'on utilise le vouvoiement pour les chiens.
J'aurais tendance à nommer le chien Tabit.
Écrit par : Mauricette Beaussart | dimanche, 05 mars 2006
Le vouvoiement pour les chiens ? Pourquoi pas, puisque dans certains milieux on baptisait très solennellement le toutou de la maison, comme l'atteste ce carton d'invitation : "Madame et Monsieur ... ont l'honneur de prier M. ... de vouloir bien assister à la soirée musicale et dansante qu'ils donneront le samedi ... à partir de 5 heures, à l'occasion du baptême de leur colley écossais Thanus." Rapporté par Enckell, d'après le journal de Léon Bloy. On imagine que ce dernier devait s'en étrangler d'indignation !
Écrit par : C.C. | dimanche, 05 mars 2006
Je suis ravi de voir cité ce petit recueil qui s'était très mal vendu : vive les solderies, si elles doivent lui donner un second souffle!
En raison du format de la collection, je n'ai pu mentionner qu'un choix de noms de chiens. Il m'en reste des pages et des pages, qui ne sortiront jamais de mon ordinateur, j'imagine. La récolte fut plus fructueuse dans les livres que dans la vie. Quand je rencontrais un chien, je lui disais parfois : Bonjour, comment tu t'appelles?, mais le résultat était la plupart du temps décevant.
On m'a demandé : Pourquoi pas les chats? Parce que seuls les noms de chiens (avec ceux des chevaux) ont une véritable histoire. Les chats ne portent des noms propres que depuis peu (ma chatte, qui est morte il y a un an, se nommait Mimine Saloperie).
Écrit par : Pierre Enckell | mardi, 07 mars 2006
Tout cela (bonsoir cher Pierre) me rappelle une saynète des Monty Python où un excentrique nomme tous ses animaux de compagnie "Eric". Le chien, le chat, le canari et... le flétan.
Écrit par : dvx | mardi, 07 mars 2006
P.E. : Votre petit livre est un régal. Je vais acheter toute la pile pour en offrir quelques exemplaires à mes amis — amis des bêtes, naturellement ! J'ai bien aimé aussi "Comment asphyxier...", béatilles qui donnent envie de s'attaquer au plat de résistance, ou du moins (n'ayons pas les yeux plus grands que le ventre) d'y poursuivre le grappillage par pure gourmandise...
Écrit par : C.C. | mardi, 07 mars 2006
Un fan-club en voie de constitution? Il faut avouer que cela me chatouille agréablement...
Le Larousse originel (celui en 17 volumes) est un trésor sans pareil. Je n'en ai évidemment sélectionné que des passages très brefs, il y en a beaucoup d'autres qui procurent ce genre d'émerveillement.
Cela dit, ce dictionnaire peut être très utile aussi comme ouvrage de référence historique.
Je l'ai lu - ou du moins parcouru - en version papier (c'est lourd sur les genoux, et ça prend beaucoup de volume dans les rayonnages). Il en existe au moins deux reproductions en CD-Rom : l'une très chère, l'autre étonnamment bon marché.
Écrit par : Pierre Enckell | mercredi, 08 mars 2006
Très chère : sans doute Champion ?
Bon marché : Redon ? C'est à peu près le même prix que l'intégrale Mozart. Comme quoi on peut encore s'offrir des trésors inépuisables ! Elle est pas belle, la vie ?
Écrit par : C.C. | vendredi, 10 mars 2006
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