lundi, 27 février 2006
Vocabulaire 5
La "dragée perlée", dont il est question dans l'épisode des "parolles gelées", me fournit le prétexte à musarder entre les pages des vieux dictionnaires. J'y aurai appris aujourd'hui que l'expression "écarter la dragée", avant de s'appliquer à un fusil dispersant exagérément les plombs, signifiait familièrement "postillonner". "On le dit figurément, nous indique Féraud dans son Dictionnaire critique de la langue française, de celui qui laisse échapper de petites parties de salive en parlant." Et d'ajouter cet exemple : "Il ne fait pas bon être près de la chaire quand cet abbé prêche : il écarte furieusement la dragée."
21:49 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Cet épisode des "Paroles gelées" de Rabelais est une des plus belles pages de la littérature française. Poétique et pleine de sens.
Dommage qu'on la cite moins que la madeleine proustienne, chez les journaleux, notamment. Comme un signe des temps...
Pour ne pas inonder ce beau blogue, je signale ici (même si ça n'a aucun rapport) que je suis en train de lire (toujours pas d'italique sur ce site : grrr) "La Maison dans la dune" dans une antique édition trouvée chez un bouquiniste dimanche dernier. Je comprends pourquoi Maxence Van Der Meersch (le patronyme était tout attaché à l'origine, je vous expliquerai cela un jour si toutefois quelqu'un est intéressé) fait l'objet d'aussi peu d'études universitaires (sauf peut-être dans mon Nord natal) : c'est pas très bon. Du sous-Zola. Encore que ce dernier ait eu droit aux honneurs de Mallarmé pour sa prose poétique. Je vous cite un passage de Van Der Meersch ou ça ira ?
Dvx
Écrit par : dvx | mardi, 28 février 2006
Sur Rabelais, dont chaque page est une fête, ce n'est pas moi qui vous contredirai !
J'ai lu, il y a très longtemps, un ou deux romans de Van Der Meersch (sans doute "La Maison dans la dune" et "Corps et âmes"), mais, franchement, je n'en ai gardé aucun souvenir précis. Dans mon esprit subsiste la vague impression d'une prose grisâtre et plutôt déprimante.
Un colloque consacré à Van Der Meersch s'est tenu à Arras et Wasquehal en 2001 : "Maxence Van Der Meersch : écrire le Nord, écrire le monde" (actes publiés par la Société Roman 20/50, Vimy). Je ne sais pas si l'auteur mérite mieux que le statut d'écrivain régionaliste qui est plus ou moins le sien aujourd'hui...
Écrit par : C.C. | vendredi, 03 mars 2006
Ma foi, oui. Régionaliste est le mot.
Vous me semblez bien au courant de l'actualité littéraire même la plus confidentielle (un colloque sur M. VDM en 2001... hum...). Je dis : chapeau bas !
D.
Écrit par : dvx | vendredi, 03 mars 2006
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