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samedi, 28 janvier 2006

Météo 11

Aujourd'hui encore, il fait un temps à parler du temps — sujet moins futile qu'il y paraît. La neige, abondante, comme la crue, "bouleverse la cénesthésie même du paysage" : "... l'appropriation de l'espace est suspendue, la perception est étonnée, mais la sensation globale reste douce, paisible, immobile et liante ; le regard est entraîné dans une dilution infinie ; la rupture du visuel quotidien n'est pas de l'ordre du tumulte : c'est une mutation dont on ne voit que le caractère accompli, ce qui en éloigne l'horreur." (R. Barthes, "Paris n'a pas été inondé", in Mythologies, Points/Seuil, 1970, p. 58)
Les rues sont à peu près désertes, les jardins livrés aux oiseaux affamés, bruyants et chamailleurs. Avec le crépuscule, tout se fige dans un silence cotonneux. J'écoute les petites pièces religieuses de Martinu ; voix merveilleusement pures et nues : "Cesta k ráji", le chemin du paradis. Ici et maintenant, et pourtant si loin du monde...

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