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mardi, 27 décembre 2005

Météo 11

C'est l'hiver et — qui l'eût cru ? il fait froid. On annonce même des chutes de neige de l'ordre de 10 cm dans l'Ouest de la France ! Il n'est question que de cartes de vigilance et de "plan grand froid". L'homme moderne est singulièrement désemparé devant les météores. Nos aïeux, qui ont dû connaître des hivers autrement plus rigoureux, étaient-ils aussi frileux ? Il leur en fallait plus, semble-t-il pour qu'ils perdissent le nord et oubliassent de sauver le pot au vin :
"... le Capitaine Martin du Bellay recite, au voyage de Luxembourg, avoir veu les gelees si aspres, que le vin de la munition se coupoit à coups de hache et de coignee, se debitoit aux soldats par poix, et qu'ils l'emportoient dans des panniers." C'est du moins ce que rapporte Montaigne (Essais, I, 35, "De l'usage de se vestir"). Jean Follain évoque également cette "glace rouge", qu'en l'an 1812, en Russie, "la hache du sapeur / dut [...] partager / entre tous même moribonds" ("Glace rouge", in Territoires, Gallimard, 1953).
Passant ce matin près de Riom, noire sous ses toits poudrés de blanc, je songeais à Larbaud, qui, pour donner une idée de la tristesse de la ville natale de Leopardi ("abborrito e inabitabile Recanati"), la comparait à "Riom en hiver"... Le froid n'était tout de même pas tel, aujourd'hui, que les vignerons de Saint-Bonnet dussent débiter le madargue ("le vin noir de la Limagne" dont parle Huysmans) à la cognée.

Commentaires

Mais ceux de Saint-Bonnet-le-Froid, peut-être que si.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 28 décembre 2005

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