dimanche, 04 décembre 2005
Immondicités
"... plus l’industrie de Léonie excelle à fabriquer de nouveaux matériaux, plus les ordures améliorent leur substance, résistent au temps, aux intempéries, aux fermentations et aux combustions. C’est une forteresse de résidus indestructibles qui entoure Léonie, la domine de tous côtés, tel un théâtre de montagnes.
Voici maintenant le résultat : plus Léonie expulse de marchandises, plus elle en accumule ; les écailles de son passé se soudent ensemble et font une cuirasse qu’on ne peut plus enlever ; en se renouvelant chaque jour, la ville se conserve toute dans cette seule forme définitive : celle des ordures de la veille, qui s’entassent sur les ordures des jours d’avant et de tous les jours, années, lustres de son passé."
(Italo Calvino, « Les villes continues, 1 : Léonie », in Les Villes invisibles, 1974)
La blogosphère n'est pas sans évoquer la cauchemardesque décharge planétaire des Villes invisibles. Autour de quelques "attracteurs étranges" ou de "cellules réticulaires", le chaos, la nécrose, la merde, le rien, l'indigence sans fond, la rhétorique du graffiti de latrines. Récits de grossesses et "photos de bites" (sic)... Force est de constater, sans misonéisme aucun, que les "T.I.C." ont offert à la bêtise et à la vulgarité la plus crasse la possibilité de s'exhiber et de se répandre avec une effarante énergie.
10:12 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Oui, c'est un propre de l'homme de produire des ordures.
Écrit par : Alina | dimanche, 04 décembre 2005
De nos jours il y a plus d'emballage qui coute cher que de marchandise : Emballer, c'est pesé...
Écrit par : Danielle | dimanche, 04 décembre 2005
... et aussi beaucoup de déballage qui ne vaut pas grand-chose !
Écrit par : C.C. | dimanche, 04 décembre 2005
j'aime mieux "photos de bites" que "mariage de ma copine kelle é tro ouf", mais j'au un faible pour "jeunes populaires d'Auvers-sur-Oise"
Écrit par : Le Morse | lundi, 05 décembre 2005
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