samedi, 12 novembre 2005
Civilisation essoufflée
La jeunesse des banlieues est énervée, au sens courant, familier du terme ; la classe politique, au sens classique — dépourvue de nerf, de force physique et morale.
"Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant, et dont les princes mangent dès le matin."
Les enfants rois guenilleux sont dans la rue, les princes changés en bouffons séniles rotent dans leurs mangeoires, radotent dans leurs prétoires.
Paroles prémonitoires de Cioran :
"Tout n'est pas perdu : restent les barbares. D'où émergeront-ils? Il n'importe. Pour le moment, sachons que leur démarrage ne tardera pas, que, tout en se préparant à fêter notre ruine, ils méditent sur les moyens de nous redresser, de mettre un terme à nos ratiocinations et à nos phrases. À nous humilier, à nous piétiner, ils nous prêteront assez d'énergie pour nous aider à mourir ou à renaître." ("Sur une civilisation essoufflée", in La Tentation d'exister, 1956)
22:05 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Les enfants rois
sont dans la rue,
sont dans la rue,
séniles
séniles
rotent
rotent
radotent dans leurs prétoires.
radotent dans leurs prétoires.
les princes changés en bouffons
les princes changés en bouffons
Les enfants rois
Guenilleux
Guenilleux
dans leurs mangeoires
dans leurs mangeoires
(et vice et versa)
Écrit par : hozna kebo | samedi, 12 novembre 2005
Pour ce qui est de ratiociner, Cioran se pose un peu là.
Écrit par : Lapinos | dimanche, 13 novembre 2005
Hozan kebô :
La poésie est bô !
Lapinos, j'ai l'impression que vous ne tenez pas Cioran en grande estime... Lui reprochez-vous sa faible profondeur ? Elle convient au piètre philosophe que je suis, moi qui suffoque et m'affole dès que je n'ai plus pied !
Écrit par : C.C. | lundi, 14 novembre 2005
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